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L’art à l’assaut de la ville

Fresques, graffitis, pochoirs, lumières… l’art habille Roubaix, fait tourner les têtes et lever les yeux à chaque coin de rue. Déambuler dans la ville comme dans une galerie, changer de lunettes et regarder la vie en couleurs, se raconter des (belles) histoires.

« DUNK » VS « STAN SMITH »

Deux modèles iconiques de sneakers fêtent leurs 40 et 50 ans cette année. Des terrains de sport à la rue, de la culture populaire aux défilés de mode, ces chaussures sont portées dans le monde entier, transcendent les générations et font partie intégrante de la culture urbaine. Vous êtes plutôt #TeamAdidas ou #TeamNike ? La « Stan Smith » (Adidas)Lignes épurées, silhouette compacte et 3 bandes perforées : la Stan Smith est un modèle véritablement culte.A sa sortie elle représente une prouesse technologique : c’est la 1ere chaussure de tennis en cuir souple directement cousu à la semelle. Associé en 1972 à Stan Smith, un jeune tennisman californien, le modèle sort rapidement des limites des terrains de tennis pour envahir la rue. Dans les années 80 elle se diffuse dans tous les milieux : ouvriers, étudiants, profs, supporters de foot, breakdancers… le succès commercial est immense : plus de 70 millions d’exemplaires vendus dans le monde depuis sa création !En France elle rencontre un succès incroyable et intègre la culture populaire. En 1994 elle est cité dans « Je danse le Mia » du groupe IAM : « Stan Smith aux pieds, le regard froid, ils scrutaient la salle, le trois-quart cuir roulé autour du bras…». En 2011 La Fouine intitule un de ses morceaux « Stan Smith ». La même année Adidas décide d’arrêter la production. En 2014, face à la demande, la production est relancée. Résultat : Un carton ! La « Air Force 1 » (Nike)D’abord destinée aux basketteurs de la NBA, ce modèle né en 1982 est la 1ère chaussure de basket à intégrer la technologie AIR : un système composé d’unités d’air cachés sous le talon qui apportent un meilleur amorti. Il emprunte alors son nom à l’avion présidentiel américain. Nike décide de mettre fin à la commercialisation du modèle seulement un an après son lancement. La rareté soudaine de la Air Force 1 fait exploser la demande et en 1984, les fans de baskets veulent tous leur paire de Air Force 1 pour imiter leurs stars préférées. La production est relancée en 1986 et rencontre un succès sans précédent.Dans les années 90, elle est portée par le mouvement hip-hop avec des artistes comme Jay-Z ou encore Kanye West. Le rappeur Nelly lui dédiera même un morceau en 2002.En version Low, Medium ou High, elle s’est aujourd’hui écoulée à plus de 20 millions d‘exemplaires dans le monde avec pas moins de 2 000 coloris différents : Supreme, Travis Scott ou encore Virgil Abloh se sont emparés du modèle pour créer des déclinaisons en tirages limités qui se revendent à prix d’or ! Merci à « Mon Nuage » pour le prêt des baskets !« Mon Nuage » : Pimp your shoes ! * On a tous chez soi, au fond d’un placard, une vieille paire de baskets qui traîne. Un peu vieillie, un peu sale, on ne lui accorde plus tellement d’intérêt… Heureusement pour elle, au 45 de l’avenue Jean Lebas, une équipe de passionnés peut lui redonner son lustre d’antan. Chez « Mon nuage », on nettoie et on personnalise vos sneakers ! Rénover et customiser ses chaussures, c’est aussi éviter de les jeter. En incitant les clients à donner une nouvelle jeunesse à leur paire de sneakers plutôt qu’à procéder à un nouvel achat, ils s’inscrivent parfaitement dans la démarche Zéro Déchet de Roubaix.Comment ça se passe? Après avoir déposé vos baskets, il faut environ 3 jours pour bien les nettoyer, avec des produits naturels et un peu d’huile de coude ! Pas de machine ici, on fait tout à l’ancienne : on frotte, on brosse, on décrasse, et on vous les rend comme neuves.Plus original encore : on customise ! Changer la couleur des chaussures, ajouter des dessins, des mots, des paillettes… tout est possible pour avoir une paire de chaussures unique au monde et qui vous ressemble !* (Personnalise tes chaussures !)Insta

Mister Voul : excentrique égocentré

Aussi difficile à joindre qu’il est facile à repérer dans les rues, notamment de Roubaix, Mister Voul, dont la face iconique et flegmatique hante la ville, s’est plié (en quatre) au jeu du portrait chinois. Rendez-vous dans son nouvel atelier à la Condition Publique. Si vous étiez… Un pays Le Maroc, où j’ai vécu entre 5 et 8 ans, à Casablanca et Marrakech. Le métier de mon père nous a fait beaucoup bouger. D’une manière générale j’ai beaucoup déménagé. Roubaix est ma 27e étape. Une région Mon Berry. Je suis né à Argenton-sur-Creuse… ou la Réunio, où j’ai passé ma petite enfance. Une ville Roubaix ! La première ville où je me suis senti bien instantanément. J’y habite depuis 3 ans. Un métier Photographe de la Marine nationale… le premier que j’ai exercé, à Brest. Un prénom Gilles, le mien, que j’ai coupé en deux, comme mon nom Voulouzan. On appelait ma famille « les Voul ». Gil Voul, c’est pas mal, ça sonne. Une expression Celle de mon pochoir de Mister Voul, issue d’un shooting de grimaces : dubitatif, voire désabusé, dans l’air du temps. Un chiffre Le 22… il me suit partout ! Je suis né le 22 octobre, ma fille et sa mère aussi. On le retrouve aussi en additionnant tous les chiffres de la date de naissance de mon fils ! Une date Le 14 février 20… 22 (!), date de mon installation dans le Labo 127 à la Condition Publique, mon atelier que je partage avec Resco. Un accessoire Le chapeau, haut de forme ou melon, pour le côté burlesque. Un symbole, un motif Une ancre, que je vais me faire tatouer prochainement. Je reste très attaché à mes années dans la Marine. Un personnage historique ou imaginaire Mister Voul pardi ! Je l’ai créé pour la communication de mon collectif de photographes à Paris. Un personnage un peu « Méliès », « passe-muraille », que je déclinais en photo, vidéo, stop-motion… Un lieu, un spot La Condition Publique, un lieu plein d’énergie où l’on expose l’art où on le fabrique aussi, avec des ateliers bois, métal, un fab-lab… C’est très inspirant ! Y être marque un vrai tournant pour moi. Un support, une technique J’ai été appelé il y a 6 ans par les libraires d’Autour des Mots pour un collage sur leur rideau. Ensuite ça m’a paru naturel de peindre, à l’aide d’un pochoir, sur les murs ou des supports de récupération. Aujourd’hui je renoue avec la photo, à travers le cyanotype. Un groupe d’artistes, un collectif Le collectif RémyCo, dont j’ai été l’un des fondateurs, installé dans un atelier rue Rémi Cogghe à Roubaix. Une belle aventure. Un artiste Pierre&Gilles, pour le côté retouche sur photo. Une source d’inspiration. Un courant musical, un groupe Je suis en train de découvrir la scène musicale hip-hop roubaisienne : ZKR, Dalibido… C’est super riche ! Un projet, un rêve Raconter des histoires avec une touche d’humour. Et puis m’attaquer au mural, en grand, très grand ! C’est pour ça que je passe mon permis nacelle. Instagram Crédit photo : Sébastien Candelier

Saype : tout ne tient qu’à un fil

Saype est l’un des gros noms à avoir foulé le sol (et le toit !) de la Condition Publique de Roubaix à l’occasion de l’exposition « Urbain.es » au printemps 2022. C’est peu de17 dire que Saype a la bougeotte. Nous l’avons rencontré entre deux allers-retours du toit de la Condition Publique à l’autre bout de la ville dans un lieu plus connu pour son paysage que pour ses fresques : le Parc Barbieux. Alternatif : Bonjour Saype, pouvez-vous vous présenter ? Saype : Je m’appelle Saype, j’ai 33 ans et je suis artiste. J’ai plus ou moins inventé un procédé de peinture éco-responsable qui me permet de peindre directement au sol, généralement sur des surfaces naturelles, comme de l’herbe par exemple ici sur le toit de la Condition Publique. Je peins de gigantesques fresques relativement réalistes sur des énormes échelles. Mon credo, c’est d’impacter la société, sans impacter la nature. Parlez-nous de ce projet avec la Condition Publique… Magda Danysz, la curatrice de l’exposition « Urbain.es » m’a invité à venir réaliser un projet à Roubaix. Comme je peins sur des surfaces naturelles, c’était ma première fois sur un toit, mais le toit de la Condition Publique est végétalisé ! C’est un projet de dingue pour un lieu de dingue : on y rencontre d’autres artistes, il y a une émulsion culturelle très intéressante. J’ai donc créé un projet autour des thèmes de la saison culturelle : « Urbain.es » et de l’engagement artistique : comment l’art peut parler du « tissu social ». J’aime particulièrement cette métaphore, car la Condition Publique est une ancienne fabrique de tissus. Vous avez aussi visité la Manufacture de Roubaix ? L’idée c’était de rencontrer les Roubaisiens qui ont travaillé dans le tissu. Bêtement, on pensait que c’était un métier de femmes, alors qu’on a rencontré uniquement des hommes ! Puis on a visité cette ancienne usine aujourd’hui transformée en musée, on a vu les anciens tisserands qui réparaient les machines. Ce qu’ils ont vécu, ce qu’ils ont fait : c’est passionnant. L’usine à l’époque, c’était un peu l’endroit où les gens se retrouvaient. C’est quoi cette fresque géante sur le toit de la Condition Publique ?  Ce sont deux mains qui se tiennent par un fil. L’idée c’est de parler du lien social autour du tissu, comme un clin d’œil à l’histoire de Roubaix et de la Condition Publique. Les mains représentent aussi le travail. Paris, Miami, Le Cap et aujourd’hui Roubaix. C’est quoi votre lien avec cette ville ? J’ai kiffé ! J’ai rencontré des habitants et entendu des histoires de dingue ! J’ai adoré ce contact et tout ce bouillonnement culturel. J’ai une très bonne image de la ville et je reviendrai ! Pendant son séjour dans la 3e ville des Hauts-de-France, Saype a aussi réalisé une fresque géante éphémère à même la pelouse du poumon vert de Roubaix : le Parc Barbieux. L’idée : créer un événement sur deux lieux différents et connecter deux quartiers aux horizons différents et opposés géographiquement. On peut voir l’œuvre du Parc Barbieux comme le miroir de celle à la Condition Publique. Le gros avantage du parc : il est assez pentu. Les visiteurs peuvent donc « voir » la fresque depuis le sol et pas uniquement grâce à un drone. Dernier point non négligeable pour nos amis les geeks : il y a sur place un QR Code pour prolonger l’expérience en VR (« réalité virtuelle »). Crédit photo : © Valentin Flauraud pour Saype Crédit photo à la une : Anaïs Gadeau – Ville de Roubaix

{nikonografik}, ni vu ni connu

Ça faisait longtemps qu’on avait repéré dans Roubaix ses masques aux signes géométriques ascendant Afrique collés à même la brique. Et ça nous avait tout de suite plu. Alors quand on a décidé de lui offrir la dernière de couverture de ce numéro d’Alternatif, on est allés à sa rencontre dans son atelier, à l’Alternateur. Vite fait, bien fait. Il s’appelle Boulogne et est originaire de Cambrai. Il est aussi discret que ses œuvres sont remarquables. L’homme n’est pas à une contradiction près. Et alors ? Dans son atelier roubaisien, Nicolas Boulogne, alias {nikonographik}, ou encore {n}… est bien. Même si l’artiste, qui fut un temps installé à RémyCo, se verrait bien étaler les œuvres en cours sur les murs immenses d’un plateau d’usine. Histoire de vérifier, en vrai, en géant et confortablement, la cohérence de sa nouvelle série. De l’ampleur ! Voilà ce vers quoi Nicolas tend. « Même si j’explore en ce moment plusieurs pistes, aujourd’hui j’ai envie que ça splashe, que ça coule, que ça dégouline ! » De ce point de vue, la der de couverture d’Alternatif est représentative de son travail actuel. United Strates of Posca Devant ses grands formats, les sous-titrages en VO fusent. « Je travaille les strates. J’aime l’idée de raconter une histoire par couches successives qui s’additionnent, se sédimentent, comme les cernes d’un arbre. » Côté couleurs, l’artiste adore utiliser le rose et « une palette qui en jette », adoucie parfois, pour un résultat plus subtil. L’ancien élève du lycée Baggio, graphiste de profession, maîtrise les calques de Photoshop, jouant avec aisance sur les transparences et les opacités. « Ce travail composite est un fil rouge… une espèce de logique dans mon travail. » Le pro de l’art numérique, nourri à la peinture, (« Quand j’étais enfant, mon père peignait dans le salon. A table, j’avais un pinceau à la place de la fourchette ou du couteau. ») a ressenti l’urgence d‘un retour à la matière. En 2020, il se lance un défi fou : un dessin par jour durant un an, soit 365 dessins. Sur des vieux plans A4 en calque, récupérés chez Matériaux Authentiques à Tourcoing, au Posca et en couleurs, des visages transparaissent, se suivent et dressent, jour après jour, le portrait d’une famille imaginaire insolite et sympathique. Au milieu de la série, des clins d’œil assumés et amusants, à Mister Voul, Frida Kahlo, Roy Lichtenstein, Yayoi Kusama, Picasso ou encore Dali. Une galerie de « freaks », chic et graphique. Le 25 décembre 2021, Nicolas poste sur son Instagram le dessin numéro 365. Challenge réussi ! Crédit photo : Sébastien Candelier In love with {n} En avril 2021, la rénovation de l’église Saint-Joseph, seul monument historique classé de Roubaix lui offre l’occasion de répondre à une commande exceptionnelle. Il réalise, avec la complicité d’amis artistes, une fresque de 50 mètres de long, juste en face de l’édifice niché au cœur de l’Alma. Un travail tout en motifs et en symboles, à la gloire des peintures qui ornent l’intérieur du bâtiment. Une première pour lui, qui aime aussi multiplier les collaborations, avec Resco, Mister Voul, Adré Uno, etc. « Je suis toujours curieux de faire avec les autres, heureux de sortir de ma zone de confort. » Dernière expérimentation, avec Adre, une fresque peinte au rouleau et à la perche sur un mur de l’ancien bowling de Roubaix. Nicolas donne de plus en plus de place à la peinture, privilégiant l’artistique au graphisme. On retrouve ses œuvres collées à Roubaix, Bruxelles, Montpellier, Lille, Hardelot ou… Boulogne, et même Naples ! Régulièrement, il anime des ateliers dans des écoles, en France et en Belgique, notamment avec des autistes, dont il envierait presque le talent pur et spontané. Sans être brut, son travail à lui a quelque chose de tribal, inspiré des motifs de tissus ethniques africains. En noir et blanc, on pourrait penser à « des coloriages pour ceux qui ne peuvent pas s’en payer », comme l’a joliment dit un enfant. On imagine aussi quels beaux vitraux ils feraient. instagram.com/nikonografik59 artaetas.com/users/nikonografik

Roubaix, où l’art colore la nuit

A partir du 17 septembre 2022, Roubaix déploie son Parcours lumière, une série de dispositifs lumière et vidéo qui accompagnent, le soir, les cheminements piétonniers dans le centre-ville et contribuent à sa mise en valeur. C’est le premier événement amené à s’installer dans le paysage nocturne roubaisien avec pour objectifs de redynamiser le cœur de ville, de renforcer l’attractivité touristique et de valoriser le patrimoine. Roubaix, où l’art colore la ville, met de nouvelles tonalités lumineuses dans ses palettes. Sur les trottoirs, un fil de brique bleu invite le visiteur à découvrir les éléments dominants du patrimoine. Ceux qui, pour le suivre, avaient l’habitude de marcher le nez par terre qont invités à cheminer les yeux en l’air : trois jours par semaine, le jeudi, le vendredi et le samedi, dès la nuit tombée et jusqu’à minuit trente, un parcours lumière propose de voir d’un nouvel œil le patrimoine roubaisien. Les idées fusent, la lumière jaillit Le long d’une trajectoire reliant la gare à l’hôtel de ville, le musée La Piscine et l’Ensait profitent de cette mise en lumière : un mapping monumental de Camille Gross sur le premier et, sur la façade de la seconde, une rétroprojection de diapositives de verre. Là où les idées fusent, le jour, autour des futurs ingénieurs textiles et des chercheurs, la nuit l’ambiance se fera contemplative grâce à cette œuvre immersive de Lumières de verre. Œuvre : Luminariste – Crédit photo : Anaïs Gadeau – Ville de Roubaix Chemin faisant, autre lieu, la Grand’Place, autres propositions, autant graphiques que sonores. L’histoire industrielle de Roubaix s’écrit sur la façade de l’hôtel de ville avec le monumental mapping du peintre vidéaste Xavier de Richemont, Urba Ixo, et, celle de sa voisine Saint-Martin, sur l’église, du même auteur toujours. Diapositives de verre encore, mais cette fois à l’arrière de l’hôtel de ville ; projections fixes, ludiques (la nuit, les chouettes* sont de sortie !)… les lumières vont puiser dans une palette multiforme pour redessiner la ville jusque sur ses fresques, celle de Jimmy C notamment, et colorer la nuit. Également sur les façades de la Maison verte et de l’ancienne Banque de France et dans les vitrines des commerçants.* Chouette de Bertrand Gadenne Un mapping sur le graff de Camille Claudel de Jimmy C, tous les soirs à partir d'aujourd'hui pour fêter les 20 ans du @MuseeLaPiscine 😍 #Roubaix #MaPiscinea20ans pic.twitter.com/8td5N2HUuN — Ville de Roubaix (@roubaix) October 15, 2021

Dép’Art urbain annoncé !

Vingt artistes ont été invités à venir s’exprimer sur les murs des coursives du parking de la gare de Roubaix. Avec le projet Dép’Art Urbain, une nouveau parcours à vivre, à voir et à photographier est né. Laissez-vous embarquer. « C’est bien souvent ici qu’on arrive à Roubaix, que ce soit en train, en métro ou en voiture, expose Loïc Trinel, directeur de l’Office de Tourisme. Quel meilleur endroit que le Parking Gare pour commencer son exploration du street art roubaisien ? » L’art urbain ou street art, qui colore nos villes et embellit nos vies à coup de bombes et de poésie, connaît un intérêt croissant, a fortiori quand les musées doivent garder leurs portes closes. Roubaix, fer de lance des cultures urbaines, est devenue une destination tendance pour ces parcours street art. Une galerie « à ciel ouvert » ou l’art déconfiné Le site du parking de la gare devient musée, galerie… les coursives se font cimaises, jusqu’au roof-top et son sublime point de vue sur la ville. Les vingt artistes sélectionnés avec une parité hommes/femmes, nationaux/locaux, stars absolues/talents émergents (Kelu Abstract, Ouroboros, Miss Tic, Lady Alezia, Moogli, Carole B, Jimmy C, Soco…) témoignent dans leur pratique de la diversité de l’art urbain… C’est l’immense Jef Aérosol qui a lancé les « hostilités » début avril. > Accès gratuit par l’entrée Place de la Gare ou 33 rue de l’Alma, du lundi au vendredi de 7h30 à 19h30, le samedi de 12h à 19h. Fermé le dimanche. roubaixtourisme.com Ce projet est un partenariat Roubaix Tourisme – Ville de Roubaix – Ville Renouvelée. Dép’Art Urbain fait partie des destinations proposées du Guide du street art Lille Métropole, publié par Gallimard aux éditions Alternatives, en partenariat avec l’Agence d’attractivité Hello Lille, avec la participation de l’Office de Tourisme de Roubaix. 144 pages, 8 itinéraires, dont 3 roubaisiens.

Autour de l’art urbain

Marie-Odile et Louis Breynaert nous ont concocté une sélection de cinq ouvrages relatifs au street art. Les livres d’images, c’est le rayon de Marie-Odile. Elle nous fait part de ses coups de cœur. Ces cinq ouvrages font partie des « permanents » de la librairie, toujours disponibles. Guide du Street art à Lille « Enfin un guide de l’art urbain entre Lille, Roubaix et Tourcoing ! Huit parcours à travers la métropole dont trois à Roubaix qui font notre fierté. De nombreux artistes, des grands noms et d’autres qui le deviendront, des informations précieuses et richement illustrées. Laissez-vous guider…«  > Editions Alternatives (13,50 €) Histoires de rencontres « Miss. Tic est une figure incontournable de l’art urbain, elle interpelle les passants de Paris depuis plus de trente ans. Ses portraits de femmes et leurs légendes impertinentes révèlent une personnalité libre et intemporelle. « Histoires de rencontres » donne la parole à 43 personnes évoquant leur approche de son œuvre. Cet ouvrage nous remémore notre vie parisienne au pied de la Butte-aux-Cailles et son récent passage à la librairie. » > Editions Lelia Mordoch (30 €) JonOne « JonOne, issu du monde du graffiti, graffeur et artiste peintre né à New-York, décide d’installer son atelier à Roubaix dans notre quartier. C’est en voisin qu’il est venu dédicacer à la librairie et nous raconter ses innombrables vies. L’ouvrage est richement illustré et son parcours une pépite.«  > Edition Skira (39 €) Rouge brique « LEM, artiste plasticien roubaisien s’attache aux sites désaffectés ou promis à la démolition. On a tous croisé les couleurs éclatantes de ses créations poétiques qui nous regardent sur les murs de Roubaix et de la métropole. Vingt ans de peintures murales dans « Rouge brique » et 850 photos qui égaient notre quotidien en toute simplicité.Lem, c’est un peu le local de la sélection.«  > Edition Teetras Magic (29 €) Parcours fléché « Jef Aerosol, artiste pochoiriste né à Nantes, cet enfant du rock a fini par poser ses valises en métropole lilloise. Jef est notre ami, sans son intervention et sa générosité, la librairie ne serait plus là aujourd’hui. « Parcours fléché » a une place d’honneur dans notre rayon street-art. Il nous invite à un voyage en images sur trente ans de pochoirs à travers le monde. Incontournable et magnifique.«  > Editions Alternatives (35 €) autourdesmots.fr

Roubaix Custom imprime sa marque

Yves Loup Bourdoncle a quitté les Ateliers Jouret pour ouvrir une boutique-atelier-galerie avenue Lebas. Il y propose tee-shirts, mugs, badges textiles et autres objets imprimés par ses soins, avec des visuels arty et rock à souhait. « Mes tee-shirts sont en partie cousus à Roubaix dans les ateliers Résilience, et j’en propose aussi d’autres, fabriqués au Bangladesh mais issus d’une filière éthique. C’est primordial pour moi », confie celui qui n’a pas hésité à s’engager dans le nouveau collectif Mode in Roubaix. « Je continue de collaborer avec des artistes locaux, tels que Mr Voul ou encore Mimi the Clown, que je diffuse via ma propre marque Look@This, et de nouvelles collaborations sont à venir. » Pour Roubaix Custom, le creuset artistique roubaisien est une véritable mine. « Je propose un catalogue de visuels, mais chacun peut venir avec sa propre illustration. Un peu dans l’esprit d’un tatoueur, il y a les flashs et les créations sur mesure. » Le petit plus du nouveau concept-store roubaisien ? Proposer ses murs à des artistes, en majorité du cru. « Dans la partie galerie, j’accueille un artiste chaque mois. Ses œuvres sont en vente, mais vous pouvez aussi repartir avec un tee-shirt imprimé avec l’une de ses œuvres, signé, en édition limitée à 30 exemplaires. » Roubaix Custom 47 bis avenue Jean Lebas03 20 40 04 17 Facebook Roubaix Custom

RESCO le chant du signe

Elle a emprunté son nom d’artiste à sa maman d’origine italienne, parce qu’elle n’a pas envie que les noms des femmes s’effacent aux profit de ceux des hommes. Et parce que ça sonne. Océane Marescotti nous fait l’honneur de la 4e de couverture. Une page dont on est fier, comme on pourrait l’être de notre dernier tattoo. On avait hâte de rencontrer l’artiste qui impose sa trame depuis quelques mois à Roubaix (La Bobine, Le Couvent de la Visitation…) et ailleurs. Une trame automatique hyper graphique, comme une écriture qui vient de plus loin, de plus haut. Une calligraphie reconnaissable entre mille et un motif tribal (ou des hiéroglyphes extra-terrestres ?). La touche Resco quoi.Le rendez-vous est pris rue de l’hôtel de ville, dans l’immeuble que les artistes de RémyCo ont investi en octobre 2021, baptisé L’Alternateur. Une brunette à la dégaine adolescente nous ouvre. Welcome ! Direction le 2e étage, où Resco alias Océane partage un atelier lumineux avec Ouroboros alias Camille. Fille, mère, femme… artiste Née sur un bateau, Nantes, Perpignan, Aix-en-Provence et des études en communication et identité visuelle qui l’amènent à devenir directrice artistique. Des parents engagés pour le bien-être des personnes âgées dépendantes. Un prénom à se faire, une place à trouver. Aujourd’hui, à 35 ans, la maman de Noah, 14 ans et de Camille, 4 ans, s’éclate à coup d’encre noire et (un peu) de couleurs. Facile de faire son trou de souris dans cet univers masculin ? « Oui, affirme sans hésitation Océane. Nous sommes peu représentées, mais être femme n’a jamais été un problème en ce qui me concerne. J’ai la chance de travailler dans un environnement sympa avec des collègues ultra bienveillants. » Resco veille à ne pas se poser en porte-étendard de la cause féminine, même si c’est une cause qui la touche de plus en plus. « Quand j’anime des cours de spray avec des petites filles, je suis fière de leur prouver que c’est possible. » © Anaïs Gadeau Resco des villes, Resco des champs Eduquer le regard des plus jeunes, partout, dans les villes mais aussi à la campagne, c’est son combat. « J’habite un village aux portes de la communauté urbaine. Il y a comme une frontière… En ville, tous les gamins sont hyper stimulés, alors qu’à la campagne, l’œil est peu éduqué au graphisme. » L’artiste s’anime, militante. « Aujourd’hui, je travaille dans l’énergie de la ville, mais je veux créer une association pour promouvoir les arts visuels en milieu rural et lutter contre cette inégalité flagrante. Les arts urbains fascinent les enfants. Une bombe ça engage tout le corps, ça permet de parler à plein de sens. L’art ouvre les portes de l’imaginaire. » Et de nous raconter, vidéo à l’appui, le témoignage reçu de la directrice de la crèche rurale près d’un tunnel qu’elle a transformé en passage magique : « Désormais la traversée du petit pont se fait en courant et en criant. » Touchée. D’autres projets ?  » J’ai beaucoup d’idées ! Je me laisse guider par les rencontres. Fan de motifs, le textile m’intéresse évidemment. Si je suis venue à Roubaix c’est pour les arts urbains et le textile. Ce qui m’intéresse c’est d’expérimenter. » Un tee-shirt avec Lucie Massart, un rapprochement avec la Fondation pour l’art urbain Desperados, Alternatif… « C’est le genre de chemin que je veux suivre. » Page Facebook RESCO