Saype : tout ne tient qu’à un fil

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Saype est l’un des gros noms à avoir foulé le sol (et le toit !) de la Condition Publique de Roubaix à l’occasion de l’exposition « Urbain.es » au printemps 2022. C’est peu de17 dire que Saype a la bougeotte. Nous l’avons rencontré entre deux allers-retours du toit de la Condition Publique à l’autre bout de la ville dans un lieu plus connu pour son paysage que pour ses fresques : le Parc Barbieux.

Alternatif : Bonjour Saype, pouvez-vous vous présenter ?

Saype : Je m’appelle Saype, j’ai 33 ans et je suis artiste. J’ai plus ou moins inventé un procédé de peinture éco-responsable qui me permet de peindre directement au sol, généralement sur des surfaces naturelles, comme de l’herbe par exemple ici sur le toit de la Condition Publique. Je peins de gigantesques fresques relativement réalistes sur des énormes échelles. Mon credo, c’est d’impacter la société, sans impacter la nature.

Parlez-nous de ce projet avec la Condition Publique…
Magda Danysz, la curatrice de l’exposition « Urbain.es » m’a invité à venir réaliser un projet à Roubaix. Comme je peins sur des surfaces naturelles, c’était ma première fois sur un toit, mais le toit de la Condition Publique est végétalisé ! C’est un projet de dingue pour un lieu de dingue : on y rencontre d’autres artistes, il y a une émulsion culturelle très intéressante. J’ai donc créé un projet autour des thèmes de la saison culturelle : « Urbain.es » et de l’engagement artistique : comment l’art peut parler du « tissu social ». J’aime particulièrement cette métaphore, car la Condition Publique est une ancienne fabrique de tissus.

Vous avez aussi visité la Manufacture de Roubaix ?
L’idée c’était de rencontrer les Roubaisiens qui ont travaillé dans le tissu. Bêtement, on pensait que c’était un métier de femmes, alors qu’on a rencontré uniquement des hommes ! Puis on a visité cette ancienne usine aujourd’hui transformée en musée, on a vu les anciens tisserands qui réparaient les machines. Ce qu’ils ont vécu, ce qu’ils ont fait : c’est passionnant. L’usine à l’époque, c’était un peu l’endroit où les gens se retrouvaient.

C’est quoi cette fresque géante sur le toit de la Condition Publique ? 
Ce sont deux mains qui se tiennent par un fil. L’idée c’est de parler du lien social autour du tissu, comme un clin d’œil à l’histoire de Roubaix et de la Condition Publique. Les mains représentent aussi le travail.

Paris, Miami, Le Cap et aujourd’hui Roubaix. C’est quoi votre lien avec cette ville ?
J’ai kiffé ! J’ai rencontré des habitants et entendu des histoires de dingue ! J’ai adoré ce contact et tout ce bouillonnement culturel. J’ai une très bonne image de la ville et je reviendrai !

Pendant son séjour dans la 3e ville des Hauts-de-France, Saype a aussi réalisé une fresque géante éphémère à même la pelouse du poumon vert de Roubaix : le Parc Barbieux. L'idée : créer un événement sur deux lieux différents et connecter deux quartiers aux horizons différents et opposés géographiquement. On peut voir l'œuvre du Parc Barbieux comme le miroir de celle à la Condition Publique. Le gros avantage du parc : il est assez pentu. Les visiteurs peuvent donc « voir » la fresque depuis le sol et pas uniquement grâce à un drone. Dernier point non négligeable pour nos amis les geeks : il y a sur place un QR Code pour prolonger l'expérience en VR (« réalité virtuelle »).
Crédit photo : © Valentin Flauraud pour Saype
Pendant son séjour dans la 3e ville des Hauts-de-France, Saype a aussi réalisé une fresque géante éphémère à même la pelouse du poumon vert de Roubaix : le Parc Barbieux. L'idée : créer un événement sur deux lieux différents et connecter deux quartiers aux horizons différents et opposés géographiquement. On peut voir l'œuvre du Parc Barbieux comme le miroir de celle à la Condition Publique. Le gros avantage du parc : il est assez pentu. Les visiteurs peuvent donc « voir » la fresque depuis le sol et pas uniquement grâce à un drone. Dernier point non négligeable pour nos amis les geeks : il y a sur place un QR Code pour prolonger l'expérience en VR (« réalité virtuelle »). Crédit photo : © Valentin Flauraud pour Saype

Crédit photo à la une : Anaïs Gadeau – Ville de Roubaix