Auteur/autrice : Sylvain Genel

Hugo Delahaye : Des idées à la pelle

Mineur urbain depuis 2022 à la Ville de Roubaix, il repère les “gisements” de matières secondaires et met en relation les acteurs économiques autour, pour faciliter l’émergence de projets circulaires. Fouiller, étudier un concept, approfondir une idée, agrandir le réseau, réfléchir… OU, en un verbe, creuser ! Économie ou écologie ? L’écolonomie ! C’est un concept existant, l’écologie appliquée à la sphère économique ou comment produire de manière écologique. Local ou global ? Local, pour impacter le global. Recycler ou surcycler ? Surcycler. Parce que ça va plus loin que recycler : la matière est mise en valeur, on développe la valeur économique du produit. Cœur de métier ou métier de cœur ? Métier de cœur ! Ça me plaît beaucoup. Au-delà de l’aspect technique, c’est un métier où il faut écouter, être humain. Fil ou filon ? Le filon, pour son côté gisement, mais aussi pour ma casquette financement par les projets européens. Déchet ou ressource ? Ressource bien sûr ! Voir la matière comme une ressource, c’est la base du métier de mineur urbain. Développement ou transformation ? Les deux : on fait du développement économique en transformant le territoire pour qu’il soit plus résilient et plus écologique. Invention ou innovation ? Notre métier nous demande d’être innovant tout le temps, d’aborder les problèmes avec un œil différent. Relever le gant ou raccrocher les gants (NDLR : clin d’œil à son sport, la savate) ? Le relever, au quotidien je passe mon temps à relever des défis. Creuser ou miner ? Miner, parce qu’on creuse sa tombe, par contre, on ne la mine jamais (rires). Bibliothèque ou matériauthèque ? La matériauthèque bien sûr, je lis peu ou alors en ligne. Pelle ou pioche ? Sans hésiter, pelle ! J’adore le jardinage ! Et donc ville ou nature ? Nature, évidemment, j’aime la randonnée et la pêche, être en plein air. Je peux en suggérer une ? Ecrevisse ou perruche (NDLR : il a fait son mémoire de fin d’études sur les espèces invasives…) ? Alors ? Ecrevisse, parce que j’ADORE la pêche aux écrevisses, j’en ai même eu une de compagnie, il y a bien longtemps (rires).

Réutec : emballé, c’est pesé !

Fini les montagnes de cartons et de plastiques qui s’accumulent dans vos poubelles ! Avec Réutec, le colis réutilisable s’impose comme LA solution dans la logistique des entreprises, que ce soit pour les envois en BtoB ou en BtoC. Le concept ? Transformer des vieux textiles inutilisés en emballages malins, solides et adaptés aux multiples allers-retours du circuit de distribution. Aux commandes de cette start-up made in Roubaix : Pierre Malbranque et Baptiste Peru En 2022, ces deux jeunes entrepreneurs décident de s’attaquer au gaspillage, face aux 4 millions de tonnes de textiles qu’on jette chaque année en Europe et aux 4 millions de colis envoyés chaque jour en France. Ils conçoivent alors des pochettes et box réutilisables, fabriquées à partir de textile revalorisé. Avec la loi AGEC, passer au réutilisable n’est plus simplement une option. D’ici 2025, chaque entreprise devra intégrer 5 % de colis réutilisables dans sa chaîne logistique, et 10 % d’ici 2027. Réutec se positionne comme le partenaire indispensable pour faciliter cette transition, offrant une solution clé en main. Son service comprend un retour postal avec pré-affranchissement, un suivi des colis via l’application Réutec App, et une maintenance complète. Une fois le colis reçu, le client replie l’emballage et le glisse dans une boîte aux lettres de La Poste. L’emballage retourne alors chez Réutec pour être nettoyé et réparé si nécessaire, avant d’être réintroduit dans le circuit. Et ce n’est pas tout. En adoptant cette solution, les entreprises réalisent également des économies. « L’emballage réutilisable, c’est un investissement, pas un consommable », comme le souligne Pierre. Ces emballages, conçus pour durer jusqu’à 100 cycles, réduisent considérablement les coûts liés à l’achat récurrent de nouveaux emballages jetables. En choisissant Réutec, les entreprises optimisent leur budget tout en devenant des acteurs de la transition écologique.  Avec son atelier de fabrication situé à Roubaix, au cœur du berceau historique du textile, Réutec mise sur une production locale et solidaire. Les colis réutilisables sont fabriqués en partenariat avec des entreprises adaptées, par des personnes en situation de handicap ou en insertion professionnelle. Baptiste et Pierre s’engagent ainsi à favoriser l’emploi pour tous, alliant démarche éthique et engagement écologique. Depuis son lancement, Réutec a conquis une vingtaine de clients, des grandes enseignes aux petits e-commerçants, avec 6 000 emballages réutilisables en circulation et 5 tonnes de déchets évités. L’objectif ? Atteindre 60 clients d’ici 2025 et devenir le leader français du secteur d’ici 2027. Une aventure à suivre de près ! www.reutec.fr

Marilyn Feltz : Signature d’un univers hors normes

Comme ils aiment le souligner, « les gens qui aiment nos créations se reconnaissent entre eux ». Depuis 2015, Marilyn Feltz et son mari Alexis Gaffuri créent des collections avec une totale liberté, s’inscrivant dans la culture « do it yourself », mélangeant les inspirations « Arts and Crafts », clubbing, Art Déco… Dans quel univers embarque un vêtement Marilyn Feltz ? Je pense qu’une femme qui s’habille chez nous cherche une féminité intemporelle et glamour… inspirée d’un dressing classique mais, toujours, avec un petit twist « rock and roll »… On est dans une forme de maximalisme et d’esthétisme bohème rempli d’images et de références cinématographiques et musicales ! Quels grands moments de vos vies avez-vous « recyclés » pour faire naître votre marque ? J’ai vécu plusieurs années à Hollywood où l’on peut pousser le glam à son maximum sans complexe, et ensuite j’ai arpenté Berlin dans tous les sens avec Alexis. Les vêtements que l’on crée s’adaptent facilement à la nuit ou à la rue, à un club ou un théâtre. On revendique toujours un air de fête et de bon karma. C’est une attitude moins futile qu’elle ne paraît je pense… surtout dans le monde d’aujourd’hui. Quels filons pour inspirer les vêtements, tissus, accessoires qui composent vos collections ? Le plus simple aujourd’hui pour essayer de garder des prix raisonnables en faisant du Made in France est d’utiliser ce qu’on appelle « des stocks dormants ». Le upcycling c’est un peu une perpétuelle chasse aux trésors ! Cela nous permet de faire du prêt-à-porter avec des tissus originairement produits pour Saint Laurent, Chanel, Dolce Gabbana et autres… Pour la façon, nous aimons travailler avec des entreprises familiales, des artisans passionnés! Je confectionne aussi moi-même des pièces uniques en recyclant nos chutes… Dans vos rêves les plus fous, quelle personnalité glamour rock incarnerait au mieux l’univers Maryline Feltz ? Les gens célèbres ne me font pas fantasmer. J’aime être étonnée et surprise par des gens hors normes qui ont une approche très pure et instinctive du style. Je fais des vêtements pour des femmes qui ont envie de se démarquer sans en dire trop, sans ostentation « de marque » mais avec un signe de reconnaissance pour celles qui savent. Comment et pourquoi avez-vous posé vos valises à Roubaix ? Alexis est originaire du Nord de la France, et l’opportunité de venir à Roubaix s’est présentée à un moment où Paris m’ennuyait ! J’ai cycliquement ce besoin de perdre mes repères et de tout réapprendre.  MarilynFeltz.com

On a testé pour vous…La trottinette Plume, made in Roubaix

Attention ORNI ! (Objet Roulant Non Identifié)La trottinette électrique Plume éclaire les rues de Roubaix avec son halo LED au style futuriste et fait sensation dans le monde de la mobilité urbaine. Impossible de résister à l’appel : direction le quai du Sartel, sublimé par les artistes de Freecadences et leur chef d’orchestre Tomy, pour un test qui décoiffe, sous un ciel bleu azur. La star écolo du bitume Fini les trottinettes asiatiques sans caractère. Avec la Plume, on parle d’un produit local, assemblé par WTX Europe, qui incarne la mobilité écoresponsable. Certifiée Origine France Garantie, 82% de ses pièces viennent de l’Hexagone. Son atout majeur ? Elle est 100% réparable, un vrai engagement contre l’obsolescence programmée. Si vous avez un peu d’outillage, vous pouvez la réparer vous-même ; sinon, votre garagiste s’en occupera. Même son emballage est en carton recyclé. En privilégiant les circuits courts et des matériaux robustes, Plume s’inscrit parfaitement dans une démarche d’économie circulaire, une approche qui résonne particulièrement ici, à Roubaix. La Ville soutient cette mobilité alternative et encourage une consommation plus responsable. Une vraie vision d’avenir. Sur la route : du confort et de la puissance La Plume Allure est robuste, dotée d’une double fourche avant, de pneus de 10 pouces et d’un guidon large pour une maniabilité optimale. Que vous slalomiez entre les voitures ou que vous traversiez des pavés, elle reste ultra confortable. Merci les suspensions bien pensées ! Avec un mode Sport de 1000W, la Plume offre des accélérations en douceur, tout en ayant du punch. Niveau éclairage, vous brillez de mille feux avec son phare LED puissant à l’avant et ses clignotants visibles de loin. Location Longue Durée : un bon plan Pas besoin de casser la tirelire pour vous offrir la Plume*. Elle est disponible en Location Longue Durée (LLD) : 24 mois de plaisir avec 2 500 km au compteur. Vous pouvez rouler l’esprit léger. En bref, la Plume vous donne l’occasion de vous lancer dans la mobilité écolo sans contrainte, et c’est plutôt stylé. Plume x Renault : une collab qui buzz Et parce qu’on aime les belles collaborations, sachez que Plume s’associe avec Renault pour le retour de l’iconique R5. Avec un design minimaliste, des couleurs pop et toujours made in France, c’est la rencontre de deux légendes pour un résultat explosif : une trottinette hypervisible, durable et entièrement réparable. Disponible début 2025, cette Plume R5 promet de faire tourner les têtes en ville. Verdict : un ride en mode Plume, on dit oui ! Avec son design futuriste, son engagement écolo et son confort de conduite, la Plume Allure nous a conquis. Rouler sur une trottinette qui reflète Roubaix et son savoir-faire local, c’est une vraie fierté. Alors, qu’est-ce-que tu attends pour sauter sur l’occasion ? Roule en Plume, en toute simplicité. Plume-mobilité Tarif location : à partir de 29,90 euros/mois, pendant 24 moisPrix de vente : à partir de 1 299 euros

Libérer les corps, et les cœurs

Changer les règles du jeu, en imaginant un futur plus inclusif et écologique. Élise Watrigant n’a que 23 ans, mais avec son entreprise Corps Libre, elle appartient à cette génération de créateurs qui réinventent le vêtement pour le rendre accessible à tous. Sa boutique, nichée au cœur de Roubaix, incarne une vision typiquement ALTERNATIVE. Son projet : créer des vêtements sur mesure pour les personnes en situation de handicap et les seniors, mais ne rien sacrifier du style ni de l’éthique. Un havre de paix autosuffisant Située en plein cœur de Roubaix, La Porte Rouge est connectée au tram, au métro et à la gare en moins de cinq minutes. Et pourtant, une fois installé dans le salon/séjour ou dans l’une des quatre chambres, vous ne pourrez qu’entendre le calme, écouter les oiseaux chanter, apprécier le jardin luxuriant et vert toute l’année… Les grandes baies vitrées ouvrent le regard sur le spectacle vivant d’une nature bien présente. Sans doute l’atout majeur de cette adresse. Histoire personnelle, combat collectif Née avec le syndrome de Goldenhar, une malformation congénitale qui affecte la croissance osseuse, Élise a passé une grande partie de son enfance à porter un corset médical. Ce qui aurait pu être une contrainte s’est finalement transformé en moteur. « Mes parents, médecins, m’ont toujours encouragé à ne pas me résigner, à devenir autonome : tu des difficultés pour t’habiller seule le matin ? Mets le réveil un peu plus tôt ! » Au lycée, elle connait le harcèlement et quelques moqueries, mais décide de ne plus subir : « J’ai adopté le look punk et grunge. Quitte à assumer différence, je voulais la choisir, pas en souffrir. » Son parcours à l’école de mode ESMOD a solidifié cette vision. En pleine deuxième année d’études, elle pose les bases de Corps Libre, un projet alliant ses compétences en couture et son expérience personnelle. Diplômée et primée pour ses créations inclusives, elle prend son envol en 2024 en ouvrant sa boutique à Roubaix, dans une volonté affirmée de briser les frontières entre mode et accessibilité. Corps Libre : pas seulement une mode adaptée Loin des approches souvent limitées à des solutions fonctionnelles, Corps Libre revendique une esthétique forte. Chaque vêtement est conçu sur mesure, en tenant compte des particularités physiques des clients, qu’ils soient en fauteuil roulant ou appareillé. Ne parlez pas à Elise de « vêtements adaptés », dans un sens restreint : « La mode doit être pour tout le monde, sans compromis entre le style et l’accessibilité« , dit-elle. Ses créations allient praticité et élégance, revendiquant également une démarche écoresponsable. Elise veille en effet à ce que chaque pièce respecte des principes durables. Les matériaux sont choisis avec soin, issus de filières de recyclage ou de deadstock, dans un engagement contre la fast fashion. « C’est tout un système qu’il faut réimaginer« , souligne-t-elle. L’industrie du textile, encore dominée par des modèles de surproduction, trouve ici une alternative inspirante, qui replace l’humain et l’environnement au centre des préoccupations. L’avenir de la mode est inclusif (ou ne sera pas) Élise milite pour que la mode prenne en compte les réalités de vie de personnes souvent ignorées par les créateurs. À travers ses vêtements, elle propose une autre idée du corps, libéré des contraintes de la norme et des diktats esthétiques. « On parle de liberté, d’autonomie, de dignité« , insiste-t-elle. Chaque pièce qui sort de son atelier est le fruit d’un dialogue avec le client, afin de mieux comprendre ses besoins et ses attentes. Des tenues pensées pour être faciles à enfiler, des coupes qui respectent les contraintes physiques, mais aussi des designs qui reflètent les goûts et la personnalité de chacun. La mode, pour Élise, doit célébrer la diversité, dans toute sa complexité. « Je savais dès le début que je voulais faire de la mode un espace d’expression pour ceux qui sont souvent invisibles dans cet univers » Avec Corps Libre, Elise Watrigant propose une nouvelle manière de penser la mode, où le vêtement devient un outil d’émancipation. Son travail commence à attirer l’attention bien au-delà de Roubaix, avec des clients et des observateurs qui saluent son approche avant-gardiste et engagée. Tout en veillant à ne pas se faire piller son concept, Élise rêve de collaborations avec de grandes marques, des associations et des professionnels de la santé, afin d’affiner encore ses créations et d’étendre l’impact de son entreprise. À travers ce projet, c’est toute une industrie qu’elle espère voir évoluer : « La mode a ce pouvoir de transformer les vies, de donner confiance, et d’inclure ceux qui en ont été longtemps exclus. » Un vêtement, après tout, n’est jamais juste un vêtement. C’est un symbole, un moyen de réaffirmer son identité. corps-libre.fr

La Porte Rouge : Quatre bonnes raisons d’y séjourner

Comment faire évoluer une grande maison familiale à haut potentiel quand les enfants ont quitté le nid ? Nathalie Pauchant et Jean-Charles Huet lui ont imaginé une seconde vie en la recyclant avec brio en un projet ouvert aux invités. Une reconversion minutieusement étudiée par deux hôtes devenus experts de l’accueil.  La superposition des époques Ce qui se lit de l’extérieur ne laisse rien présager de l’intérieur… La porte rouge est réelle et se fond dans l’architecture XIXème du mur de la façade extérieure. C’est ici que l’expérience commence. Nathalie ou Jean-Charles vous accueillent dans leur maison, ancien édifice de l’usine Motte-Bossut, puis de « la Goutte de Lait », centre d’allaitement créé par les industriels textiles pour les ouvrières. La contextualisation historique est indispensable pour apprécier à sa juste valeur la transformation hyper contemporaine des espaces. Un choc aussi saisissant que le basculement affectif dans lequel nous tombons sans résistance. Un havre de paix autosuffisant Située en plein cœur de Roubaix, La Porte Rouge est connectée au tram, au métro et à la gare en moins de cinq minutes. Et pourtant, une fois installé dans le salon/séjour ou dans l’une des quatre chambres, vous ne pourrez qu’entendre le calme, écouter les oiseaux chanter, apprécier le jardin luxuriant et vert toute l’année… Les grandes baies vitrées ouvrent le regard sur le spectacle vivant d’une nature bien présente. Sans doute l’atout majeur de cette adresse. Quatre chambres, quatre ambiances Il y a dans chacune des quatre chambres, un peu de l’histoire des deux hôtes. La suite « Grand Angle » laisse une belle place à la photographie de mode, clin d’œil à l’ancien métier de Nathalie. La salle de bain XXL équipée d’une cabine vitrée ouverte sur le jardin immerge dans la nature. Le coup de cœur ! La « Rita » évoque le premier bureau de Jean-Charles au sein de ce lieu unique roubaisien « Chez Rita » qu’il a contribué à fonder.  La « Pop Art » vous plonge dans un univers arty et cosy.  Le « Studio », à la décoration tout aussi soignée, est équipé d’une cuisine fonctionnelle. Petites et grandes histoires Les vingt années passées dans cette maison avec une vie impliquée dans la cité ont fait naître et grandir de nombreuses anecdotes. Nathalie et Jean-Charles connaissent leur ville autant qu’ils l’apprécient. Des adresses confidentielles, aux évènements programmés, en passant par les petits trucs pratiques pour faciliter les séjours, vous en apprendrez autant que vous en demanderez. La Porte Rouge @laporterougerbx 26 rue de la poste Roubaix

La Braderie de l’Art : Le tube de l’hiver !

Depuis 33 ans, la Braderie de l’Art secoue Roubaix début décembre avec un concept unique : 24 heures de création artistique non-stop, où l’art devient accessible à tous. Cet événement est devenu un incontournable de la scène arty. En plein cœur de l’hiver, c’est l’occasion idéale de plonger dans les coulisses de ce festival populaire et circulaire. L’art à prix (très) doux Derrière cette aventure se trouvent Fanny Bouyagui, fondatrice d’Art Point M – l’association qui organise également le Name Festival – et sa complice, Sabine Duthoit. Leur pari était audacieux : rassembler entre 100 et 150 performers – designers, peintres, graffeurs, sculpteurs, graphistes – pour créer et vendre des œuvres à petits prix. Aujourd’hui, on peut repartir avec une œuvre unique pour 1 à 400 euros, une accessibilité rendue possible grâce aux matériaux de récup’ qui réduisent les coûts de production. Fanny Bouyagui & Sabine Duthoit Un spectacle artistique immersif Au départ, la Braderie de l’Art se déroulait dans les anciens bains municipaux de Roubaix, désormais devenus le musée La Piscine. Aujourd’hui, l’événement a pris ses quartiers à la Condition Publique, un lieu tout aussi chargé d’histoire. Ce vaste hangar devient le théâtre d’une performance artistique en live : ici, les artistes ne se contentent pas d’exposer, ils créent sous les yeux du public. Une véritable immersion dans le processus créatif qui attire chaque année plus de 20 000 curieux et passionnés. Quand la récup’ devient un art Dans cet immense temple de l’upcycling, un stock de 2 000 m³ d’objets et matériaux oubliés trouve une nouvelle vie. Bois, métal, plastique particulièrement ces dernières années – tout y passe ! Les artistes découpent, soudent, collent, peignent et transforment ces matériaux dans une ambiance électrique où l’odeur de peinture fraîche se mêle au bruit des outils. Un joyeux capharnaüm, comme on les aime chez Alternatif. Chaque déchet devient une œuvre potentielle, et c’est ce mélange de bric-à-brac et de génie créatif qui apporte toute la magie à l’événement. La Braderie de l’Art s’est inscrite dans une démarche écoresponsable, bien avant que cela ne devienne tendance. Depuis 2013, l’association a créé le label RE-COLLECTE, qui établit des partenariats avec des entreprises locales pour récupérer leurs déchets industriels ou excédents de production. Cette initiative renforce l’aspect durable de l’événement en valorisant le circuit court et l’upcycling. La Braderie de l’Art, c’est bien plus qu’un simple marché de l’art où l’on flâne, discute et négocie : c’est une véritable rencontre entre créativité et écologie, où chacun peut participer à un mouvement collectif et durable.   La Braderie de l’Art @braderiedelart

Tissel est dans la place : Décryptage des 4 piliers d’un succès

Depuis 2022, l’usine Tissel est devenue le moteur de l’économie circulaire à Roubaix. Bien plus qu’une simple réhabilitation d’une friche industrielle, ce lieu est un véritable laboratoire d’idées, d’échanges, de production et de formation. Comment cette filature du 19e siècle s’est-elle transformée en symbole de la transition économique ? Focus sur les quatre piliers qui font de ce tiers-lieu visionnaire, un acteur clé du « faire » et du « savoir-faire » au cœur de la ville. Retourner à l’usine Imaginez une friche industrielle de 11 000 m² en cœur de ville, géante endormie qui renaît en hub dédié à l’économie circulaire ! Bienvenue à Tissel, où le passé a cédé la place à l’avenir en accueillant un projet collectif novateur. Fermée dans les années 80 après une longue carrière textile commencée en 1835, la plus ancienne usine de Roubaix semblait condamnée à l’oubli. Elle a pourtant repris vie en 2022, grâce à l’impulsion de la Ville de Roubaix et de l’association Les Manufactures Tissel, pilotée par Dimitri Broders et dirigée par Mathieu Besème et Matthieu Régnier. Ici, ce n’est pas simplement un vaste espace de travail conservé dans son jus : les résidents mutualisent, partagent, recyclent, pour créer un écosystème économique, vertueux et collaboratif. Ce tiers-lieu pionnier abrite aujourd’hui 8 structures dédiées à l’économie circulaire, mais aussi à l’apprentissage et à l’inclusion par la mode. Conquérir un Nouveau Monde Planter le totem de l’économie circulaire à Tissel, ancienne usine des frères Ternynck, rue du Nouveau Monde, est un geste hautement symbolique. Les frères Ternynck étaient des visionnaires : ils ont fondé en 1835 la plus ancienne usine de Roubaix, bien avant que la ville ne soit proclamée capitale mondiale du textile lors de l’exposition universelle de 1911, qui s’est tenue au Parc Barbieux. À l’époque, le « Nouveau Monde » incarnait le progrès et la productivité. Mais après des décennies de gloire, Roubaix a été brutalement frappée par la crise industrielle des années 1970, sombrant alors dans la précarité. Là où d’autres villes auraient décliné, Roubaix, forte de sa résilience, a exploré des voies alternatives pour se réinventer. Le mouvement Zéro Déchet a marqué un tournant, traçant les premières lignes d’un nouveau chapitre. Aujourd’hui, la ville embrasse l’économie circulaire avec ambition : elle aspire à devenir un modèle de référence en France et en Europe. Ce « Nouveau Monde » est bel et bien à Roubaix ! Rejoindre la tribu des 9R Les 3R (Réduire, Réutiliser, Recycler) sont toujours d’actualité, mais on passe à la vitesse supérieure avec 9R au compteur ! L’idée ? Tirer le meilleur parti de chaque étape de la production et de la consommation pour minimiser notre empreinte sur la planète. Première mission : Refuser ce qui est superflu. Ensuite, Repenser nos habitudes de production et de consommation pour les rendre plus durables. Bien sûr, on Réutilise pour prolonger la vie des objets et on ne jette plus, on Répare. Reconditionner ou Remanufacturer permet d’offrir une nouvelle jeunesse aux objets. Les plus créatifs Réaffectent les produits pour leur donner une seconde vie sous une forme différente. Recycler, est le dernier recours, car il consomme de l’énergie et des ressources. À Tissel, ces principes sont appliqués quotidiennement par les résidents. ReCycle-Moi, Les Trois Tricoteurs, Dagoma, la Vie est Belt, Juin Fait le Lin, Anti-Fashion Project, le Parpaing, le BTP CFA Roubaix, tous incarnent ces 9R, véritables socles de l’économie circulaire. Ouvrir le champ des possibles La reconquête d’anciennes friches industrielles est souvent une opportunité rêvée pour insuffler une nouvelle dynamique à un quartier, tout en tissant des liens avec ses habitants. A l’instar de la Condition Publique ou le Couvent-Roubaix, l’ambition est que Tissel devienne un lieu de vie ouvert sur son environnement. L’équipe de coordination du lieu envisage déjà divers aménagements pour l’espace encore disponible de l’usine : espace séminaire,  zone dédiée au coworking,  ‘’fab lab’’…  dans l’objectif d’encourager l’échange d’idées et la transmission des savoir-faire. La création d’un restaurant partagé fait aussi partie des projets. Imaginez une friche industrielle de 11 000 m² en cœur de ville, géante endormie qui renaît en hub dédié à l’économie circulaire ! Bienvenue à Tissel, où le passé a cédé la place à l’avenir en accueillant un projet collectif novateur. Retrouvez les 8 acteurs économique Anti-Fashion Project : Réparer la mode et les humains sous toutes les coutures Lire la suite Dagoma : 10 ans à faire bonne impression Lire la suite Un Parpaing dans la marre de la surconsommation Lire la suite Les Trois Tricoteurs : Retricoter un monde plus responsable Lire la suite RecYcle-moi : Remettre les vélos en selle Lire la suite La Vie est Belt : C’est gonflé ! Lire la suite Juin Fait Le Lin : Tisseur de li(e)n Lire la suite BTP CFA Hauts-de-France : Un engagement écolo en béton Lire la suite

One Wall, on fait le mur

Si la ville de Roubaix ne manque pas d’équipements sportifs de qualité, elle sait aussi bousculer les codes et les usages de l’espace urbain. Meilleur exemple, le « One Wall », terrain de jeu au Parc Brondeloire. Un mur, une balle en mousse ou en caoutchouc et de l’énergie y suffisent pour pratiquer ce nouveau sport venue des USA. One Wall, from New York to Roubaix Imaginez un mélange explosif de handball, squash et tennis, mais juste sur UN mur. Le concept est simple : on balance une balle contre ce fameux mur et l’adversaire doit la renvoyer, avec les mains, avant qu’elle ne touche deux fois le sol. Facile ? Essayez donc ! Né dans les rues de New York, le One Wall devait forcément débarquer pour la 1ère fois en France à Roubaix. Pas besoin de suivre des règles complexes, ici c’est la débrouille, la rapidité, et surtout, beaucoup de fun. Un sport urbain dans toute sa splendeur ! Pourquoi ça cartonne ? Parce que c’est rapide, instinctif, et ça ne demande rien ou presque : une balle, un mur, et c’est parti. Pas besoin de licence, de terrain en herbe parfaitement entretenu, ou de chaussures dernier cri. C’est du pur plaisir urbain, accessible à tous. Un sport qui reflète l’esprit de Roubaix : brut, inventif, toujours prêt à surprendre. Derrière le mur, Théo Yossa Si le One Wall a trouvé son chemin jusqu’au Parc Brondeloire, c’est grâce à l’instinct d’un jeune du quartier de l’Épeule : Théo Yossa. Doté d’une fougueuse énergie créative, Théo s’est inspiré de ses voyages à New York pour ramener cette pépite sportive à Roubaix. Persuadé que cela créerait des liens entre les habitants, tout en promouvant une nouvelle forme de sport urbain, il a tout de suite vu le potentiel de ce sport pour une ville aussi bouillonnante d’énergies. Avec l’appui de Décathlon où Théo était chef de projet « Innovation sociale », de la Ville de Roubaix et de partenaires locaux, le terrain de jeu a été pensé pour s’inscrire pleinement dans le quartier. Imaginé par les jeunes du Centre Social Nautilus lors d’ateliers avec l’artiste Kylab, intégrant plus d’une centaine de dessins, une immense fresque recouvre le mur de 11 mètres de haut sur 5 mètres de large et attire désormais tous les regards. Le One Wall, une success story en devenir L’idée était de montrer qu’il suffit parfois de peu de choses pour se retrouver entre amis et s’amuser tout en pratiquant une activité sportive. Pari réussi pour Théo Yossa : aujourd’hui le One Wall part à la conquête de la France (Rennes, Nantes, Toulouse et la région parisienne l’ont déjà adopté), avec l’idée de s’imposer comme un incontournable du paysage sportif urbain.

Amrane Bentoutah : Au bon endroit, au bon moment

Rencontre avec Amrane Bentoutah, photographe globe-trotteur et gérant de l’emblématique Café Jean, institution roubaisienne. Entre un café et des histoires qui invitent au voyage, nous découvrons un personnage qui, en trois secondes, nous plonge dans un univers où chaque image est un récit et chaque rencontre un chapitre. On ne va pas simplement parler de photographie mais d’une véritable exploration de l’humain. Le déclic du voyageur Tout commence à Roubaix dans les années 90, au club photo « L’Œil » où Amrane fait ses premiers pas dans l’univers de la photographie argentique. Il se forme ensuite à l’Institut Saint-Luc à Tournai, où il apprend les ficelles du métier. Mais à la sortie de l’école, Amrane ne se considère pas encore photographe. Il lui manque l’aventure. Angleterre : Un expresso et des rêves À Londres, Amrane jongle entre ses shifts de barman dans un théâtre et ses rêves d’évasion. Sa fascination pour le Mexique, nourrie par les écrits de Carlos Castaneda, l’entraîne vers l’inconnu. Lors de son premier voyage au Mexique, c’est le coup de foudre ! Guatemala – Mexique : Le passage périlleux En route pour le Mexique, Amrane s’arrête dans un village isolé du Guatemala, au cœur de la jungle. Ce village, point de passage pour les migrants du Salvador, du Honduras et du Guatemala cherchant à rejoindre les Etats-Unis, devient un microcosme des luttes et des espoirs de ceux qui y vivent ou y transitent. Amrane ne se contente pas de photographier : il s’implique, tisse des liens et partage le quotidien des villageois pendant plusieurs mois Cambodge : L’histoire d’une résilience Après l’Amérique latine, c’est au Cambodge qu’Amrane pose son appareil. Loin des paysages touristiques, il s’enfonce dans la décharge à ciel ouvert de Phnom Penh, où il immortalise le quotidien des chiffonniers. Ses photographies révèlent la dignité et l’humanité qui émergent malgré la brutalité de leur environnement. Il dénonce les injustices sociales tout en mettant en lumière la résilience et la force intérieure des travailleurs.  Un engagement photographique humaniste Les projets d’Amrane dépassent le cadre du simple reportage. Il documente les défis et les espoirs des personnes qu’il rencontre et invite le public à voir au-delà des clichés. Son exposition à la Condition Publique de Roubaix, lors de l’événement PILE AU RDV en mai 2024, marque les esprits. Ses images frappent, interpellent, et révèlent un équilibre entre éthique militante et esthétique. Amrane, admirateur du travail de Lee Miller, célèbre photojournaliste de guerre, ou de Sebastião Salgado, connu notamment pour ses portraits de mineurs brésiliens, aspire à s’inscrire dans cette lignée de photographes engagés. À travers son travail, il nous rappelle que de nombreuses histoires méritent d’être mises en lumière. Le retour sur ses terres Après des années à sillonner le globe, l’appareil chargé de rushs et de souvenirs, le quadragénaire ressent le besoin de revenir à ses racines roubaisiennes, avec l’envie de bâtir quelque chose de durable là où tout a commencé. Si vous êtes de passage, n’hésitez pas à lui rendre visite au Café Jean, une brasserie à son image : chaleureuse et authentique. @amrane.rbx