Auteur/autrice : Sylvain Genel

La Braderie de l’Art : Le tube de l’hiver !

Depuis 33 ans, la Braderie de l’Art secoue Roubaix début décembre avec un concept unique : 24 heures de création artistique non-stop, où l’art devient accessible à tous. Cet événement est devenu un incontournable de la scène arty. En plein cœur de l’hiver, c’est l’occasion idéale de plonger dans les coulisses de ce festival populaire et circulaire. L’art à prix (très) doux Derrière cette aventure se trouvent Fanny Bouyagui, fondatrice d’Art Point M – l’association qui organise également le Name Festival – et sa complice, Sabine Duthoit. Leur pari était audacieux : rassembler entre 100 et 150 performers – designers, peintres, graffeurs, sculpteurs, graphistes – pour créer et vendre des œuvres à petits prix. Aujourd’hui, on peut repartir avec une œuvre unique pour 1 à 400 euros, une accessibilité rendue possible grâce aux matériaux de récup’ qui réduisent les coûts de production. Fanny Bouyagui & Sabine Duthoit Un spectacle artistique immersif Au départ, la Braderie de l’Art se déroulait dans les anciens bains municipaux de Roubaix, désormais devenus le musée La Piscine. Aujourd’hui, l’événement a pris ses quartiers à la Condition Publique, un lieu tout aussi chargé d’histoire. Ce vaste hangar devient le théâtre d’une performance artistique en live : ici, les artistes ne se contentent pas d’exposer, ils créent sous les yeux du public. Une véritable immersion dans le processus créatif qui attire chaque année plus de 20 000 curieux et passionnés. Quand la récup’ devient un art Dans cet immense temple de l’upcycling, un stock de 2 000 m³ d’objets et matériaux oubliés trouve une nouvelle vie. Bois, métal, plastique particulièrement ces dernières années – tout y passe ! Les artistes découpent, soudent, collent, peignent et transforment ces matériaux dans une ambiance électrique où l’odeur de peinture fraîche se mêle au bruit des outils. Un joyeux capharnaüm, comme on les aime chez Alternatif. Chaque déchet devient une œuvre potentielle, et c’est ce mélange de bric-à-brac et de génie créatif qui apporte toute la magie à l’événement. La Braderie de l’Art s’est inscrite dans une démarche écoresponsable, bien avant que cela ne devienne tendance. Depuis 2013, l’association a créé le label RE-COLLECTE, qui établit des partenariats avec des entreprises locales pour récupérer leurs déchets industriels ou excédents de production. Cette initiative renforce l’aspect durable de l’événement en valorisant le circuit court et l’upcycling. La Braderie de l’Art, c’est bien plus qu’un simple marché de l’art où l’on flâne, discute et négocie : c’est une véritable rencontre entre créativité et écologie, où chacun peut participer à un mouvement collectif et durable.   La Braderie de l’Art @braderiedelart

Tissel est dans la place : Décryptage des 4 piliers d’un succès

Depuis 2022, l’usine Tissel est devenue le moteur de l’économie circulaire à Roubaix. Bien plus qu’une simple réhabilitation d’une friche industrielle, ce lieu est un véritable laboratoire d’idées, d’échanges, de production et de formation. Comment cette filature du 19e siècle s’est-elle transformée en symbole de la transition économique ? Focus sur les quatre piliers qui font de ce tiers-lieu visionnaire, un acteur clé du « faire » et du « savoir-faire » au cœur de la ville. Retourner à l’usine Imaginez une friche industrielle de 11 000 m² en cœur de ville, géante endormie qui renaît en hub dédié à l’économie circulaire ! Bienvenue à Tissel, où le passé a cédé la place à l’avenir en accueillant un projet collectif novateur. Fermée dans les années 80 après une longue carrière textile commencée en 1835, la plus ancienne usine de Roubaix semblait condamnée à l’oubli. Elle a pourtant repris vie en 2022, grâce à l’impulsion de la Ville de Roubaix et de l’association Les Manufactures Tissel, pilotée par Dimitri Broders et dirigée par Mathieu Besème et Matthieu Régnier. Ici, ce n’est pas simplement un vaste espace de travail conservé dans son jus : les résidents mutualisent, partagent, recyclent, pour créer un écosystème économique, vertueux et collaboratif. Ce tiers-lieu pionnier abrite aujourd’hui 8 structures dédiées à l’économie circulaire, mais aussi à l’apprentissage et à l’inclusion par la mode. Conquérir un Nouveau Monde Planter le totem de l’économie circulaire à Tissel, ancienne usine des frères Ternynck, rue du Nouveau Monde, est un geste hautement symbolique. Les frères Ternynck étaient des visionnaires : ils ont fondé en 1835 la plus ancienne usine de Roubaix, bien avant que la ville ne soit proclamée capitale mondiale du textile lors de l’exposition universelle de 1911, qui s’est tenue au Parc Barbieux. À l’époque, le « Nouveau Monde » incarnait le progrès et la productivité. Mais après des décennies de gloire, Roubaix a été brutalement frappée par la crise industrielle des années 1970, sombrant alors dans la précarité. Là où d’autres villes auraient décliné, Roubaix, forte de sa résilience, a exploré des voies alternatives pour se réinventer. Le mouvement Zéro Déchet a marqué un tournant, traçant les premières lignes d’un nouveau chapitre. Aujourd’hui, la ville embrasse l’économie circulaire avec ambition : elle aspire à devenir un modèle de référence en France et en Europe. Ce « Nouveau Monde » est bel et bien à Roubaix ! Rejoindre la tribu des 9R Les 3R (Réduire, Réutiliser, Recycler) sont toujours d’actualité, mais on passe à la vitesse supérieure avec 9R au compteur ! L’idée ? Tirer le meilleur parti de chaque étape de la production et de la consommation pour minimiser notre empreinte sur la planète. Première mission : Refuser ce qui est superflu. Ensuite, Repenser nos habitudes de production et de consommation pour les rendre plus durables. Bien sûr, on Réutilise pour prolonger la vie des objets et on ne jette plus, on Répare. Reconditionner ou Remanufacturer permet d’offrir une nouvelle jeunesse aux objets. Les plus créatifs Réaffectent les produits pour leur donner une seconde vie sous une forme différente. Recycler, est le dernier recours, car il consomme de l’énergie et des ressources. À Tissel, ces principes sont appliqués quotidiennement par les résidents. ReCycle-Moi, Les Trois Tricoteurs, Dagoma, la Vie est Belt, Juin Fait le Lin, Anti-Fashion Project, le Parpaing, le BTP CFA Roubaix, tous incarnent ces 9R, véritables socles de l’économie circulaire. Ouvrir le champ des possibles La reconquête d’anciennes friches industrielles est souvent une opportunité rêvée pour insuffler une nouvelle dynamique à un quartier, tout en tissant des liens avec ses habitants. A l’instar de la Condition Publique ou le Couvent-Roubaix, l’ambition est que Tissel devienne un lieu de vie ouvert sur son environnement. L’équipe de coordination du lieu envisage déjà divers aménagements pour l’espace encore disponible de l’usine : espace séminaire,  zone dédiée au coworking,  ‘’fab lab’’…  dans l’objectif d’encourager l’échange d’idées et la transmission des savoir-faire. La création d’un restaurant partagé fait aussi partie des projets. Imaginez une friche industrielle de 11 000 m² en cœur de ville, géante endormie qui renaît en hub dédié à l’économie circulaire ! Bienvenue à Tissel, où le passé a cédé la place à l’avenir en accueillant un projet collectif novateur. Retrouvez les 8 acteurs économique Anti-Fashion Project : Réparer la mode et les humains sous toutes les coutures Lire la suite Dagoma : 10 ans à faire bonne impression Lire la suite Un Parpaing dans la marre de la surconsommation Lire la suite Les Trois Tricoteurs : Retricoter un monde plus responsable Lire la suite RecYcle-moi : Remettre les vélos en selle Lire la suite La Vie est Belt : C’est gonflé ! Lire la suite Juin Fait Le Lin : Tisseur de li(e)n Lire la suite BTP CFA Hauts-de-France : Un engagement écolo en béton Lire la suite

One Wall, on fait le mur

Si la ville de Roubaix ne manque pas d’équipements sportifs de qualité, elle sait aussi bousculer les codes et les usages de l’espace urbain. Meilleur exemple, le « One Wall », terrain de jeu au Parc Brondeloire. Un mur, une balle en mousse ou en caoutchouc et de l’énergie y suffisent pour pratiquer ce nouveau sport venue des USA. One Wall, from New York to Roubaix Imaginez un mélange explosif de handball, squash et tennis, mais juste sur UN mur. Le concept est simple : on balance une balle contre ce fameux mur et l’adversaire doit la renvoyer, avec les mains, avant qu’elle ne touche deux fois le sol. Facile ? Essayez donc ! Né dans les rues de New York, le One Wall devait forcément débarquer pour la 1ère fois en France à Roubaix. Pas besoin de suivre des règles complexes, ici c’est la débrouille, la rapidité, et surtout, beaucoup de fun. Un sport urbain dans toute sa splendeur ! Pourquoi ça cartonne ? Parce que c’est rapide, instinctif, et ça ne demande rien ou presque : une balle, un mur, et c’est parti. Pas besoin de licence, de terrain en herbe parfaitement entretenu, ou de chaussures dernier cri. C’est du pur plaisir urbain, accessible à tous. Un sport qui reflète l’esprit de Roubaix : brut, inventif, toujours prêt à surprendre. Derrière le mur, Théo Yossa Si le One Wall a trouvé son chemin jusqu’au Parc Brondeloire, c’est grâce à l’instinct d’un jeune du quartier de l’Épeule : Théo Yossa. Doté d’une fougueuse énergie créative, Théo s’est inspiré de ses voyages à New York pour ramener cette pépite sportive à Roubaix. Persuadé que cela créerait des liens entre les habitants, tout en promouvant une nouvelle forme de sport urbain, il a tout de suite vu le potentiel de ce sport pour une ville aussi bouillonnante d’énergies. Avec l’appui de Décathlon où Théo était chef de projet « Innovation sociale », de la Ville de Roubaix et de partenaires locaux, le terrain de jeu a été pensé pour s’inscrire pleinement dans le quartier. Imaginé par les jeunes du Centre Social Nautilus lors d’ateliers avec l’artiste Kylab, intégrant plus d’une centaine de dessins, une immense fresque recouvre le mur de 11 mètres de haut sur 5 mètres de large et attire désormais tous les regards. Le One Wall, une success story en devenir L’idée était de montrer qu’il suffit parfois de peu de choses pour se retrouver entre amis et s’amuser tout en pratiquant une activité sportive. Pari réussi pour Théo Yossa : aujourd’hui le One Wall part à la conquête de la France (Rennes, Nantes, Toulouse et la région parisienne l’ont déjà adopté), avec l’idée de s’imposer comme un incontournable du paysage sportif urbain.

Amrane Bentoutah : Au bon endroit, au bon moment

Rencontre avec Amrane Bentoutah, photographe globe-trotteur et gérant de l’emblématique Café Jean, institution roubaisienne. Entre un café et des histoires qui invitent au voyage, nous découvrons un personnage qui, en trois secondes, nous plonge dans un univers où chaque image est un récit et chaque rencontre un chapitre. On ne va pas simplement parler de photographie mais d’une véritable exploration de l’humain. Le déclic du voyageur Tout commence à Roubaix dans les années 90, au club photo « L’Œil » où Amrane fait ses premiers pas dans l’univers de la photographie argentique. Il se forme ensuite à l’Institut Saint-Luc à Tournai, où il apprend les ficelles du métier. Mais à la sortie de l’école, Amrane ne se considère pas encore photographe. Il lui manque l’aventure. Angleterre : Un expresso et des rêves À Londres, Amrane jongle entre ses shifts de barman dans un théâtre et ses rêves d’évasion. Sa fascination pour le Mexique, nourrie par les écrits de Carlos Castaneda, l’entraîne vers l’inconnu. Lors de son premier voyage au Mexique, c’est le coup de foudre ! Guatemala – Mexique : Le passage périlleux En route pour le Mexique, Amrane s’arrête dans un village isolé du Guatemala, au cœur de la jungle. Ce village, point de passage pour les migrants du Salvador, du Honduras et du Guatemala cherchant à rejoindre les Etats-Unis, devient un microcosme des luttes et des espoirs de ceux qui y vivent ou y transitent. Amrane ne se contente pas de photographier : il s’implique, tisse des liens et partage le quotidien des villageois pendant plusieurs mois Cambodge : L’histoire d’une résilience Après l’Amérique latine, c’est au Cambodge qu’Amrane pose son appareil. Loin des paysages touristiques, il s’enfonce dans la décharge à ciel ouvert de Phnom Penh, où il immortalise le quotidien des chiffonniers. Ses photographies révèlent la dignité et l’humanité qui émergent malgré la brutalité de leur environnement. Il dénonce les injustices sociales tout en mettant en lumière la résilience et la force intérieure des travailleurs.  Un engagement photographique humaniste Les projets d’Amrane dépassent le cadre du simple reportage. Il documente les défis et les espoirs des personnes qu’il rencontre et invite le public à voir au-delà des clichés. Son exposition à la Condition Publique de Roubaix, lors de l’événement PILE AU RDV en mai 2024, marque les esprits. Ses images frappent, interpellent, et révèlent un équilibre entre éthique militante et esthétique. Amrane, admirateur du travail de Lee Miller, célèbre photojournaliste de guerre, ou de Sebastião Salgado, connu notamment pour ses portraits de mineurs brésiliens, aspire à s’inscrire dans cette lignée de photographes engagés. À travers son travail, il nous rappelle que de nombreuses histoires méritent d’être mises en lumière. Le retour sur ses terres Après des années à sillonner le globe, l’appareil chargé de rushs et de souvenirs, le quadragénaire ressent le besoin de revenir à ses racines roubaisiennes, avec l’envie de bâtir quelque chose de durable là où tout a commencé. Si vous êtes de passage, n’hésitez pas à lui rendre visite au Café Jean, une brasserie à son image : chaleureuse et authentique. @amrane.rbx

Tiss’elles

Hommage aux anciennes ouvrières de l’usine Tissel – bobineuses, épeuleuses, rattacheuses.Une danseuse, tutu serré, rubans aux chevilles, déroule sous nos yeux le fil d’une bobine. Elle glisse entre les murs, balance entre passé et présent, explore ce lieu où l’ancien se métamorphose. Aujourd’hui, les machines ont remplacé le ballet des métiers à tisser, ateliers créatifs et nouvelles énergies réparent les fils d’hier. Juste pour un instant, cette filature a pris le nom de Tiss’Elles, comme un hommage aux voix silencieuses de l’industrie textile, résonant toujours ici, entre chaque mouvement. Crédit photo : Amrane Bentoutah Crédit photo : Amrane Bentoutah Crédit photo : Amrane Bentoutah Crédit photo : Amrane Bentoutah Crédit photo : Amrane Bentoutah Crédit photo : Amrane Bentoutah Crédit photo : Amrane Bentoutah Crédit photo : Amrane Bentoutah Crédit photo : Amrane Bentoutah Crédit photo : Amrane Bentoutah Crédit photo : Amrane Bentoutah

Reyouzz : Collecté, réparé, vendu en boucle

Changer nos habitudes alimentaires, choisir des vêtements responsables ou repenser nos façons de voyager, c’est génial ! Mais qu’en est-il de ces vieux smartphones, perceuses oubliées et autres appareils électroménagers planqués au fond du placard ? Sur ce point, il reste encore du chemin à parcourir. Reyouzz nous montre la voie. L’aventure commence avec un petit incident : encore étudiant, Romain Deffrenne, président-fondateur de la startup, casse l’écran de son téléphone. En tentant de le revendre, il fait face à une série de refus : trop vieux, trop abîmé. Un constat sans appel ! C’est le déclic. Romain décide de simplifier la revente d’objets tout en y ajoutant une dimension éthique. Reyouzz voit le jour. naît ainsi, avec pour mission de transformer notre manière de consommer et de lutter contre le gaspillage. Aujourd’hui incubée au sein de Blanchemaille by Euratechnologies, cette pépite roubaisienne monte en flèche. Reyouzz en action, c’est simple ! Vous avez des objets oubliés ? Téléphone, console de jeux vidéos, petit électroménager, livres… Reyouzz peut collecter plus de 5 milliers de références. Faites estimer leur valeur en ligne sur le site de la startup ou directement sur une borne connectée Reyouzz disponible dans des magasins partenaires, en moins d’une minute. Une fois l’offre de rachat validée, vous avez 7 jours pour déposer l’objet dans une borne. En retour, vous recevez un virement bancaire ou un bon d’achat, au choix. Un petit geste écoresponsable pour votre portefeuille et la planète ! Reyouzz ne se contente pas de révolutionner la consommation individuelle : elle transforme aussi les pratiques des retailers. En accompagnant la grande distribution dans sa mutation vers la seconde vie, Reyouzz permet à des enseignes comme Cora, Leclerc et bientôt Leroy Merlin d’intégrer des produits reconditionnés dans leurs rayons. Les appareils collectés sont diagnostiqués, nettoyés, réparés puis remis en vente. La solution 100 % circulaire s’étend aussi aux entreprises, collectivités et institutions éducatives, les aidant à adopter des pratiques plus responsables, notamment en réduisant l’achat du neuf. Borne to be… locale et durable ! La borne Reyouzz, fabriquée dans les Hauts-de-France par un partenaire industriel à Carvin, est un concentré de technologie verte. Réalisée avec 80 % de matériaux éthiques et recyclés, elle est également réparable grâce à son système de casiers modulables. Et elle consomme aussi peu qu’un ordinateur de bureau. L’impact environnemental ? Une borne remplie, c’est 6 tonnes d’extraction de matériaux évitées. En 2024, la startup a levé 1,5 million d’euros pour accélérer l’installation de ses bornes de collecte dans les enseignes de grande distribution. Croyez-nous, Reyouzz n’a pas fini de faire parler d’elle ! Reyouzz.fr

BTP CFA Hauts-de-France : Un engagement écolo en béton

En septembre 2023, une partie du BTP CFA Hauts-de-France s’est installée à Tissel, avec casques et éco-responsabilité sous le bras. Dans ce vaste espace de 3 000 m², les 142 apprentis apprennent à manier pinceaux et plâtres, mais aussi à intégrer des pratiques écoresponsables dans leurs métiers de peintre, solier, plaquiste et bardeur. La grande nouveauté ? L’école a intégré le réemploi au cœur de sa formation ! Grâce à l’appui du collectif Le Parpaing, des modules autour de la déconstruction sélective et du recyclage seront au programme de la prochaine rentrée. Les apprentis se pencheront sur des questions comme : quels matériaux récupérer ? Comment les reconditionner ? Ces sujets captivent désormais une jeunesse sensibilisée aux enjeux écologiques. « Les jeunes intègrent peu à peu le recyclage dans leurs schémas de pensée », explique Elisabeth Okoue, chef de projet au BTP CFA, prête à lancer en 2025 le tout premier titre professionnel dédié à la déconstruction sélective. Grâce à toutes leurs initiatives vertueuses le BTP CFA Hauts-de-France a décroché le Grand Prix du jury aux Trophées de l’innovation du CCCA-BTP (Comité de Concertation et de Coordination de l’Apprentissage du Bâtiment et des Travaux Publics). La preuve que l’avenir du bâtiment, c’est aussi celui de notre planète. Dans ce vaste espace de 3 000 m², les 142 apprentis apprennent à manier pinceaux et plâtres, mais aussi à intégrer des pratiques écoresponsables dans leurs métiers de peintre, solier, plaquiste et bardeur. BTP CFA @btpcfahdf

Juin Fait Le Lin : Tisseur de li(e)n

“Juin fait le lin” : ce dicton poétique, emprunté aux cultivateurs, met en lumière l’importance du mois de juin pour une belle récolte de lin. En le choisissant comme nom de son entreprise, Augustin Derrider exprime son profond respect pour cette plante aux mille vertus. Jeune ingénieur formé à l’ENSAIT, Augustin ne tricote pas seulement des fibres de lin dans son atelier à Tissel, il tisse aussi des liens. Des liens entre les acteurs de l’économie locale, entre la nature et les citoyens, et entre les individus partageant une vision d’un futur plus responsable. Le lin, fibre naturelle et durable dont la France est le premier producteur mondial, est au cœur de son projet. Grâce à des années de recherches, Augustin transforme cette fibre en une maille douce, souple et respirante, parfaite pour des vêtements qui accompagnent le mouvement. “Juin fait le lin”, c’est un vestiaire de vêtements dédié au bien-être, composé de brassière, legging, T-shirt, short et chaussettes. La collection est réalisée le plus localement possible : le lin est cultivé dans les Hauts-de-France, filé chez Safolin à Béthune, teint à l’atelier Pic Couleurs à Roubaix, tricoté par les Trois Tricoteurs. Juin Fait Le Lin, c’est un véritable mouvement pour la réindustrialisation d’une filière textile locale, une initiative qui célèbre une mode plus éthique, durable, et ancrée dans son territoire. Juin Fait Le Lin, c’est un véritable mouvement pour la réindustrialisation d’une filière textile locale, une initiative qui célèbre une mode plus éthique, durable, et ancrée dans son territoire. Juin Fait Le Lin @juin_fait_le_lin

La Vie est Belt : C’est gonflé !

Dix millions de pneus brûlés chaque année en Europe, ça vous parle ? Chez La Vie est Belt, ils ont décidé d’en faire des ceintures ! Fondée en 2017 par Hubert Motte, cette marque roubaisienne transforme nos déchets en accessoires avec un style unique et une conscience bien aiguisée. Le produit phare ? La ceinture en pneu, robuste, stylée, et carrément écolo. Mais l’aventure ne s’arrête pas là ! Caleçons, bloomers, t-shirts, nœuds papillon, porte-clés, colliers pour chiens viennent compléter la collection et réinventer la récup’. Chaque pièce est façonnée à la main dans leur atelier au sein de chez Tissel par des personnes en réinsertion. Parce que pour La Vie est Belt, économie, écologie et solidarité, ça va ensemble. Dernière innovation ? Une série de ceintures fabriquées à partir des pneus du Tour de France : du recyclé… et collector !  S’inscrivant dans une démarche de communication transparente, rien n’est caché au consommateur : méthodes de productions et fournisseurs. La Vie est Belt, c’est l’alternative pour ceux qui veulent un accessoire qui roule droit vers l’avenir. « La Vie est Belt, c’est l’alternative pour ceux qui veulent un accessoire qui roule droit vers l’avenir. La Vie est Belt @la_vie_est_belt

RecYcle-moi : Remettre les vélos en selle

Créé en mars 2023, RecYcle-moi, c’est l’atelier solidaire et écolo qui redonne vie aux vélos qui étaient promis à la benne. Installé dans la ville d’arrivée de la mythique course Paris-Roubaix, l’histoire prend tout son sens. Aujourd’hui en France, on jette 1,2 millions de vélos par an. Donc il y a de quoi faire. Collectés dans les Hauts-de-France, les vélos sont diagnostiqués, réparés, vérifiés et remis en circulation ou démontés pour sauver le maximum de pièces détachées. Depuis sa création l’association a déjà remis sur la route plus de 3 000 vélos. Les vélos sont proposés sur le site internet à des prix jusqu’à trois fois moins chers qu’en magasin : la mobilité douce devient accessible à tous. On peut également choisir sa petite reine chaque premier mardi du mois place François Mitterrand. L’aventure va au-delà de la simple mécanique, c’est aussi un engagement humain. Comme le souligne, Antoine Garandeau, cofondateur de l’association, RecYcle-Moi permet à des personnes éloignées de l’emploi de remonter en selle en se formant à la réparation des deux-roues. Avec une équipe d’une dizaine de personnes, l’association vise au réemploi de plus de 2 000 vélos en 2024 : c’est une affaire qui roule. Installé dans la ville d’arrivée de la mythique course Paris-Roubaix, l’histoire prend tout son sens. RecYcle-Moi @recyclemoiroubaix