Auteur/autrice : mouboussaad

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Voir la ville en L.I.V.E !

Construire la ville de demain avec la technologie du numérique mais à partir des besoins des habitants : c’est l’ambition de L.I.V.E, Laboratoire pour Imaginer la Ville En mieux. Issu d’une démarche inédite associant 3 communes, Roubaix, Tourcoing, Marcq-en-Barœul et leurs habitants, ce laboratoire d’innovations urbaines a déjà développé une application pour les loisirs en famille. Il travaille actuellement sur deux autres projets : le commerce de proximité en 3.0 et le stationnement intelligent. POURQUOI L.I.V.E ? Applications, Internet, réseaux sociaux : le numérique a très largement investi notre vie quotidienne. Smartphones et tablettes à hauteur permanente de mains, nous sommes devenus des citoyens « mobiles ». Une réalité à laquelle les collectivités ne pouvaient échapper : à charge pour elles de développer des services innovants pour les habitants et d’intégrer dans leur réflexion les notions de durabilité et de ville connectée intelligente (ou Smart City). Mais plutôt qu’apporter des solutions toutes faites sans que jamais n’aient été interrogés les besoins des usagers, L.I.V.E, au contraire, propose une approche dite « inclusive », c’est-à-dire associant les utilisateurs d’un service à son développement. C’est la raison pour laquelle il s’est choisi comme parrain Carlos Moreno (notre photo). Cet expert international de la Smart City revendique une approche de la ville intelligente partant de l’homme et de ses besoins et non de la technologie. UN LABORATOIRE D’INNOVATIONS, POUR QUOI FAIRE ? L.I.V.E n’est pas une usine de production de services numériques, mais un laboratoire de recherche et de développement. Il a vocation à prototyper des services digitaux nouveaux puis à les tester en grandeur nature. Dans ce laboratoire d’un genre nouveau travaillent ensemble des développeurs, des designers, les collectivités concernées et, bien sûr, les utilisateurs. C’est ce qu’on appelle le codesign. L.I.V.E entend aussi lutter contre la fracture numérique en permettant aux publics les plus éloignés du numérique de participer à la construction de services connectés et, au-delà, à la conception d’une ville plus agile. Il est ainsi ouvert à tous les habitants de Roubaix, Tourcoing et Marcq-en-Barœul, quel que soit leur niveau d’appropriation des outils numériques. POUR QUELS USAGES ? L.I.V.E a déjà développé une application : Vos loisirs en live. Elle répertorie et géolocalise les activités et sorties réalisables en famille à Roubaix, Tourcoing et Marcq-en-Barœul et les moyens de transport pour s’y rendre. « Ces informations existaient mais elles étaient dispersées. Nous les avons regroupées au sein d’une application simple, accessible et pensée prioritairement autour de l’usage que chaque habitant pourra en faire, c’est-à-dire en quoi elle lui sera utile », témoignent les 70 coconcepteurs de l’application. D’ici à fin 2019, neuf autres projets vont être développés : géolocalisation des espaces de coworking, pilotage de la collectivité en open data, favorisation de la nature en ville, géolocalisation des pistes cyclables et des lieux accessibles aux personnes à mobilité réduite, usage du numérique à l’école, conception de mobilier urbain connecté, création d’un service recensant les activités de loisirs pour les enfants et les ados et permettant une mise en relation avec les parents, le commerce de proximité en 3.0 et le stationnement intelligent. C’est sur ces deux derniers sujets que L.I.V.E planche actuellement. Au moins deux motifs de fierté Quelques mois après son lancement, le 7 juin 2018, L.I.V.E a remporté le Label « Territoires innovants » dans la catégorie « Construire les villes de demain ». L.I.V.E a également été retenu dans le cadre de l’appel à projets lancé par la fondation FREE : « L’intelligence collective au service du développement numérique des territoires ». Pour tous les acteurs de L.I.V.E, une belle reconnaissance. À l’heure où notre monde se transforme en profondeur sous l’effet de grandes mutations technologiques, économiques, sociétales, environnementales et politiques, les espaces urbains cristallisent tous les enjeux de notre développement futur. Pourtant, la ville de demain, comme celle d’hier, doit être un lieu de rencontres, d’échanges, de vie, une ville pour les femmes et les hommes qui l’habitent et la rendent vivante. » Carlos Moreno, expert international de la Smart City, parrain de L.I.V.E

Urbi & Arty

La rénovation urbaine comme moteur de la création. C’est le point de départ du travail que mène le collectif d’artistes Groupe A sur le site de l’Union, à cheval sur Tourcoing, Roubaix et Wattrelos. Depuis plusieurs années, à l’Union, les artistes se succèdent en résidence. Cette résidence, mise en place par l’aménageur urbain, SEM ville renouvelée, et le collectif d’artistes Groupe A est un temps d’immersion donné à un artiste sur un territoire pour faire naître de la création artistique. « A l’Union, on se retrouve face à un terrain de jeu immense, explique Pascal Marquilly, artiste, membre de Groupe A . Nos créations viennent accompagner l’aménagement en cours mais aussi le questionner. » Ainsi, l’espace en transition vient se confronter au regard d’un artiste et donne naissance à des œuvres d’art. Par exemple, l’artiste Detlef Runge a une peinture monumentale, 45 morceaux de ciel, posée sur la Ruche d’entreprises de l’Union, Matthieu Hausser a enterré une œuvre dans le sol, etc.. Fin 2018, deux nouveaux artistes, Grégory Grincourt et François Lewyllie, sont venus interroger le territoire chacun à leur manière, avec leur propre sensibilité et leur univers singulier. L’art pour conjuguer le passé au futur Le terrain de jeu de Grégory Grincourt : un territoire à cheval sur Roubaix et Wattrelos, celui de La Lainière. L’artiste a commencé par arpenter les rues de ce grand territoire en friche (pas moins de 33 hectares). Sur les bâtiments délabrés, ils croisent de nombreux graffitis, témoins d’un espace laissé à l’abandon. Il choisit alors de les ré- exploiter. Il les photographie, les décompose sur ordinateur puis en tire des motifs textiles, supports à la création de tapis.  « Je voulais que de ces ruines et de leurs graffitis naissent quelque chose de positif », souligne l’artiste. Grégory Grincourt ne s’arrête pas là et s’inspire de l’histoire brassicole du territoire pour créer un dispositif artistique, sorte de mini-brasserie, où les recettes des bières sont inspirées par les différentes nationalités qui travaillaient à la Lainière. « Avec ces deux projets, pourtant bien différents, je  créer une passerelle entre ancienne et nouvelle génération », conclut-il La méthode du discours Habitué aux performances artistiques décalées, François Lewyllie ne deçoit pas en confrontant son regard  au projet du Quadrilatère des piscines à Tourcoing. « J’ai eu envie « d’inaugurer » toutes ces choses qui vont disparaître et qui vont donner naissance à autre chose, des tas de gravats, de sable, des tuyaux d’écoulement des eaux… » Le but de l’artiste : faire réfléchir sur ce qu’est un discours. « Ce n’est pas seulement une approche moqueuse. Ca permet aussi d’interroger ce qu’est un discours, de regarder la forme, le langage visuel, décrypter les codes… » Avant ses inaugurations fictives, il se documente alors, lit des discours et en regarde nombre d’autres. Il y remarque une similitude déroutante dans les gestes et les postures, « comme si c’était inné », souligne-t-il,  et les croque au crayon.  Au moment de la performance artistique de ces « inaugurations », il reproduit ces mêmes codes gestuels avec un comparse, les prend en photo, puis retranscrit le discours prononcé. C’est aussi, pour lui, une manière de laisser une trace tangible de toutes ces choses amenées à se transformer et à rejoindre l’invisible. www.groupeacoop.org

Quoi de neuf ? Que du vieux !

Alors que le vintage s’invite partout dans nos intérieurs, acheter des objets de seconde main répond aussi à une pratique responsable. En les sauvant de la benne, on fait du bien à la planète. Et la bonne nouvelle, c’est que les boutiques de réemploi se multiplient ! Un joyeux mélange Dans la boutique, les objets sont classés par univers : les meubles, le bric-à-brac, les activités sportives, la vaisselle, les livres, cd et vinyles, les jouets, la puériculture, etc. Devant moi, un rayon complet de tasses me tend les bras. Finalement, le plus dur va être de choisir… Sandy, le coordinateur des lieux, s’amuse de la scène. « C’est la folie, la vaisselle de nos grands-mères part comme des petits pains ». Chez ReStore, tout le monde se côtoie : les passionnés de récup et d’upcycling, les étudiants, les personnes aux revenus modestes qui veulent se meubler pas cher, les convaincus du zéro déchet. Tout le monde. Et c’est bien ce qui fait la magie des lieux. Economie sociale et solidaire Derrière la bonne affaire se cache un concept porteur de sens. Les milliers d’objets présentés sont collectés dans les déchetteries de Roubaix, Tourcoing et La Madeleine par des employés en réinsertion professionnelle. « Les gens se débarrassent de leurs meubles et objets dans nos espaces de réemploi. Nos agents valoristes opèrent un tri, nettoient et réparent à minima avant de les acheminer ici. » Neuf emplois ont ainsi été créés. « Notre activité rend service aux populations fragiles, oeuvre pour le respect de l’environnement et offre la possibilité à des personnes éloignées de l’emploi de retrouver le chemin du travail. C’est une vraie fierté » témoigne Sandy, le responsable des lieux. Bonnes affaires Derrière la caisse, le mur de chiffres en dit long sur l’utilité de l’action. 185 tonnes de déchets ont été collectés en un an, 80 000 objets vendus… De quoi m’inciter à craquer ! J’embarque mes six tasses, un beau panier en osier et trois livres de mon auteur préféré. Pour un total de… 8 euros. Sophie va être bluffée. Pratique ReStore : 88/90 rue Emile Moreau à Roubaix, 03 74 09 49 97. www.restoreenligne.com La Ressourcerie de Méca-Trans Impossible de repartir les mains vides. A Roubaix, la ressourcerie de l’association Méca-Trans (qui oeuvre pour l’insertion professionnelle), est un joyeux bric-à-brac. On déambule parmi les objets et meubles de toutes les époques : de la vaisselle, des vieux miroirs, des consoles, des buffets, des livres, des dvd, des éventails, des parapluies, des cannes, des cages à oiseaux, de l’électroménager ou encore des vélos, à des prix défiant toute concurrence ! « Nos produits sont issus de dons ou récupérés dans les maisons que nous débarrassons, sur demande, et remis en état par nos employés en contrat aidé » explique Eric Moerman, président de Méca-trans. On aime y chiner la perle rare, d’autant plus qu’en l’achetant, on contribue au financement de cette belle association. 125 rue de Lannoy à Roubaix, 07 77 70 06 56.

La poésie sur grand écran

Laissez Arnaud Demuynck vous conter la formidable histoire d’une petite boîte de production de films d’animations jeunesse, devenue petit à petit et à force de créativité, une référence : Les Films du Nord. Arnaud Demuynck , quelle est la recette secrète pour créer un bon film d’animation jeunesse ? A mon sens, il faut quatre ingrédients clés : du charme, de l’humour, du sens et de la poésie. J’aime quand les contes classiques sont revisités avec une touche contemporaine. Je suis très influencé par Kirikou et Folles images. Comment avez-vous lancé Les Films en Nord ? J’ai créé avec ma femme Laurence Les Films en Nord en 1995. Nous nous sommes très vite installés à Roubaix. Au début, nous travaillions du court métrage d’animation et du documentaire avant de vraiment nous spécialiser dans le film court d’animation jeunesse. Les Films du Nord reste, à ce jour, l’une des seules sociétés françaises de production à baser son modèle économique sur cette production en particulier. Nous avons 100 créations à notre actif. Comment concevez-vous votre mission ? Je veux permettre aux jeunes réalisateurs de créer et de sortir leur 1er film pour révéler de nouveaux talents. Je pense notamment à Célia Tocco et Célia Tisserant qui ont créé l’année dernière leur 1er film : La Tortue d’or. Nous sommes très attachés à Roubaix, ce n’est pas pour rien qu’une grande majorité de nos réalisateurs sort de l’ESAAT (une grande école des métiers d’arts et du design, NDLR) à Roubaix. Les Films du Nord, dans 10 ans, cela ressemblera à quoi ? Nous resterons sur le format court métrage, mais nous ne nous interdisons pas de réaliser deux ou trois longs métrages. Notre volonté restera toujours la même : continuer à toujours faire découvrir de nouveaux talents. Dans un futur un peu plus proche, nous sommes déjà lancés dans deux projets : La Grenouille à grande bouche et, en 2022, Yuku et la fleur d’Himalaya. www.lesfilmsdunord.com

Un petit grain de fantaisie

Le p’tite folie de Coline Huc a été de créer, il y maintenant plus d’un an, une épicerie vrac Zéro Déchet, Un grain dans le bocal dont le concept a séduit de suite de nombreux clients. Ici, pas d’emballage, vous achetez tout en vrac. Le client apporte ses bocaux, il les pèse en libre-service, se sert des quantités dont il a besoin et il passe en caisse où le poids des contenants est déduit. Et pour ceux, qui auraient oublié leurs bocaux, pas de souci on vous en prête. Derrière le vrac, l’idée est de lutter contre le gaspillage et de réduire les emballages. Bio, qualité et circuit court Des pâtes, du riz, de la semoule, du quinoa, des céréales, des fruits secs, du sucre, de la farine, du chocolat, des produits pour l’apéritif, de l’huile, du vinaigre… Les produits sont bio, de qualité et Coline priviléie le circuit court. En saison, on y trouve des fruits et des légumes des producteurs locaux. Et grâce à son impréssionnant raon produits d’hygiéne et d’entretien, vous pourrez fabriquer vous-même vos shampoings, savons, dentifrices solides, bicarbonate et critaux de soude, huiles essentielles et végétales… Beaucoup de familles sont investies dans le Zéro Déchet à Roubaix. J’avais une vrais carte à jouer. »Coline Huc « J’adore venir faire mes courses dans cette épicerie 100% vrac.La boutique est sympa et je trouve tout ce qu’il me faut. En plus de l’accueil chaleureux et du conseil, on s’échange nos recettes de cuisine et nos petites astuces. Pour moi, être Zéro Déchet, c’est adopter un nouveau mode de vie et changer ses habitudes, cela ne se fait pas du jour au lendemain, il faut du temps. Consommer en vrac me permet d’acheter avec parcimonie, au juste prix, de faire des économies et de lutter contre gaspillage. » Sylvie « Se lancer dans l’aventure Zéro Déchet c’est avant tout un projet de famille et pour que ça se passe bien il faut changer une chose à la fois. Avec les enfants, par exemple, il faut faire de la pédagogie et après cela devient naturel pour eux. L’avantage de venir ici c’est que l’on n’achète que ce dont on a besoin et d’avoir la garantie de consommer des produits bio de qualité et aux normes françaises. Un grain dans le bocal c’est avant tout un lieu d’échanges, de recettes de cuisine, de conseils et de rencontres. On est toujours accueilli avec le sourire. » Géraldine www.ungraindanslebocal.com

Oiseau-Mouche vend du « rave » »

Notre rédacteur s’est infiltré au sein d’une communauté de lève-tôt réunis autour de la bonne humeur, du théâtre et de la danse. Il en est revenu changé à tout jamais… Un vendredi de novembre, 7h08. Des bruits étranges s’échappent d’un grenier de Roubaix… Il est écrit « Compagnie de l’Oiseau-Mouche » sur la devanture. Quel est donc cet endroit ? 🎶  » À la recherche de l’Ombre Jaune, le bandit s’appelle Mister Kali Jones »🎶 Ouverture des portes. D’intrigantes affiches : « Rave Party au 2e étage ». Rez-de-chaussée, premier étage, deuxième étage. Arrivée au grenier… « I’m in love with the shape of you« 🎸 7h27 : les lieux dépassent l’imagination. Des cris, des chants, du tapage diurne… Au centre : une quarantaine de personnes aux déguisements criads, port de la perruque obligatoire, et une étrange chorégraphie collective. À droite, une disc-jockey : la mystérieuse DJ Mouche. À gauche, un énorme buffet qui fait sucrésalément envie ! 🎷 « Before the night is up, we can get right, get riiiiiight » 🎷 Entracte : la musique s’arrête. Quelque chose se prépare… Place aux « exercices » de théâtre ! Il ne faut pas oublier que la Compagnie est une troupe de comédiens. Tout le monde joue le jeu : l’espace confiné et intimiste du grenier s’y prête. 🎭 Ooh Ahh Ahh Ohh Ahh Ahh 🎭 8h02 : une pause s’impose ! Autour d’un brunch, c’est l’occasion d’en apprendre plus sur cette drôle de « rave party matinale ». L’événement attire chaque mois étudiants, collègues, curieux… L’objectif : fidéliser un public novice majoritairement roubaisien et l’inciter à décuvrir le reste des activités de l’Oiseau-Mouche : spectacles, salles de séminaire, restaurant… 💍 « If you liked it, then you should have put a ring on it » 💍 8h38 : le bouquet final. C’est le moment du défilé de mode ! Nouveaux déguisements, improvisationn fou-rire, tout le monde y passe. De quoi enchaîner par une journée de travail avec la banane. Les têtes pensantes d’Alternatif sont formelles : elles n’ont jamais vu leur rédacteur arrier aussi tôt et de bonne humeur. Depuis ? Elle l’ont inscrit à toutes les séances… 🎤  « Oh, oh, oh, oh, oh, oh » 🎤 www.oiseau-mouche.org

Busabiclou… comme son nom l’indique

André Decoster a lancé un bus pas tout à fait comme les autres : un bus à biclou. Son rôle : réparer les vélos, faciliter l’accès au cycle, par l’achat ou l’entretien. Pour lancer le Busabiclou, André Decoster est parti d’un constat simple. « Dans les années 1950, on dénombrait pas moins de 27 boutiques de cycles dans Roubaix. Aujourd’hui, plus aucune n’a subsisté. Il fallait faire quelque chose car nous sommes revenus dans l’ère du vélo, le cycle est dans l’air du temps. » André avait les idées, il n’y avait plus qu’à. Nous sommes revenus dans l’ère du vélo. » André Decoster Aidé par des entreprises, la Ville de Roubaix, Ilévia et une armée de membres bien engagés, André fait bouger les choses et les idées. L’association est créée, et le bus fait son apparition, en provenance de Nancy. « C’est un bus à gaz » lance le président, « avec un système identique à ceux d’Ilévia, pour que ce soit plus pratique pour son entretien. » Car le fondateur qui roule au quotidien à vélo a de la suite dans les idées. Recréer de la proximité J’ai voulu recréer de la proximité, aller au-devant des citoyens. Pour cela, un bus s’est avéré nécessaire et bien adapté, facilitant les itinéraires, la logistique et la bonne capacité de stockage des vélos ou de pièces détachées. Tout le monde ne sait pas réparer un vélo, l’entretenir, il fallait faire quelque chose. Alors, chez le Busabiclou, seuls les pièces sont payantes. On ne paye pas la main d’œuvre puisqu’on met la main à la tâche, avec l’aide de notre équipe. » Et la première année du Busabiclou fut chargée et son bilan est au-delà des espérances. Pas moins de 40 sorties ont eu lieu, dont 60% à Roubaix. « Ce sont entre autres les expériences réalisées dans les écoles dont nous sommes les plus fiers » admet-il. La demande est forte pour le bus coloré et l’association ne compte pas s’arrêter là. André a déjà des objectifs pour 2019 : « Nous sommes présents sur une zone s’étalant sur tout l’Est de la Métropole Européenne de Lille. Les mairies sont nos premiers contacts pour les écoles, les centres aérés, les associations. L’ouverture se fait et de nouveaux contacts surprenants arrivent, comme les entreprises. Le vélo est aujourd’hui nécessaire, utile. Les entreprises l’ont bien compris, comme OVH par exemple. » www.busabiclou.org

By Lelicam : La couturière du Zéro Déchet

Camille a quitté son job de responsable administrative et financière pour créer et développer son activité autour de la couture et le Zéro Déchet. De fil en aiguille, histoire d’une passion associée à une conviction. L’histoire de Camille et de son entreprise By Lelicam commence par une prise de conscience sur la consommation et les déchets. « Un reportage sur les suremballages m’a beaucoup marquée, se souvient-elle. La jeune femme repense sa façon de consommer et fait entrer le Zéro Déchet dans le quotidien de sa famille. A Noël, elle propose à ses enfants et son conjoint une mener vraie réflexion sur les cadeaux. La question : « De quoi ai-je vraiment besoin ? » Sa réponse ? : « Une machine à coudre ! Parce je cherchais désespérément des sacs pratiques pour faire mes courses en vrac et je n’en trouvais pas, ou alors pas vraiment à mon goût. » Et voilà comment Camille, complètement novice, se découvre une vraie passion pour la couture. « J’ai commencé par chercher des tutos sur internet. Très vite, je me suis mise à coudre et j’ai senti que ça me faisait du bien ! » raconte-t-elle en toute simplicité. Elle ne se doutait pas à l’époque de l’aventure qui venait de débuter. Des pochons de vrac cousus avec amour Camille coud d’abord pour elle-même, des pochons de vrac pour les courses, des sacs en coton enduit pour transporter ses savons en voyage, des emballages en tissu pour les sandwichs… Elle en offre à ses copines, qui en parlent autour d’elles et les premières commandes commencent à arriver, d’abord au compte-goutte puis de plus en plus. Elle ouvre une boutique en ligne. Dans la foulée, un commerce spécialisé dans le Zéro Déchet lui commande des petites séries. Une seconde enseigne arrive très vite, puis une troisième… Elles sont finalement cinq aujourd’hui à vendre ses produits. Du salon de la maison aux Ateliers Jouret Son salon qui faisait jusqu’alors office d’atelier de couture commence à être envahi par un stock de tissus. Engagée dans des associations liées au Zéro Déchet (Camille est aujourd’hui membre du conseil d’administration de Zéro Waste France), elle participe au marché de Noël Zéro Déchet en 2017 et découvre les Ateliers Jouret. « Je suis tombée amoureuse du lieu. En plus, il me permettait à la fois d’avoir un atelier de création et de confection pour concevoir et fabriquer mes produits et un espace pour accueillir des ateliers pour le public. » Désormais, Camille propose des ateliers de deux heures pour les grand(e)s débutant(e)s, durant lesquels une heure est consacrée à la découverte de la machine et son fonctionnement, et l’autre heure à la réalisation d’un projet Zéro Déchet simple, comme les lingettes démaquillantes ou un sac à tarte. La jeune entrepreneuse a lancé une gamme « I used to be… » by Lelicam. L’idée ? Utiliser des tissus de seconde main, neufs mais de récupération, sauvés de l’incinérateur. A partir de housses de couettes, de draps ou de rideaux, Camille coud des pochettes, des lingettes et des sacs. Les pochettes sont déjà disponibles à la Maison du Zéro Déchet à Paris. Le Facebook de By Lelicam

Zerm et les chevaliers du re-use

Le petit bureau de la rue de Babylone, au cœur des bâtiments hébergeant l’association Parkour, est plein de bouquins, de maquettes, de pièces de carton, d’essais de matières, de tuiles et de briques rouges. Au milieu, le collectif d’archi Zerm s’active de bon matin. Lola Bazin, Romain Brière, Louis Delepaut, Théophile Flécheux, Simon Givelet et Etienne Lechevallier. Six jeunes architectes roubaisiens pour un collectif et une conviction commune, celle de pouvoir changer la façon d’utiliser les matériaux usagés, en pensant réutilisation plutôt que recyclage. Aujourd’hui, les démolisseurs deviennent des déconstructeurs, poussés par la loi 2015 sur la transition écologique, nous explique Lola. Ainsi, sur les chantiers de démolition/déconstruction, le tri des matières est fait, mais dans un but de recyclage, avec une finalité industrielle de valorisation et non pour un réemploi simple des matières et composants. Chez Zerm, nous sommes persuadés que cette réutilisation est possible. Pour prouver cela, nous avons lancé un laboratoire test au cœur de l’Atelier Jouret, rue de l’Hospice. L’objectif était d’y mettre en place un premier magasin, de trouver ses forces et faiblesses. C’était un premier pas afin de se rendre compte des contraintes, des possibilités. Le modèle existe donc. A nous de le développer, avec des partenaires, des soutiens. » Des envies et des idéaux Se posant en militants de la cause « re-use » (prononcer « ri-iouze ») les six amis adaptent l’architecture, le bâtiment, les travaux publics et la construction immobilière à la réutilisation des matières. « Tel un achat dans une friperie pour des vêtements ou dans une ressourcerie pour l’équipement de la maison, nous sommes certains que la réutilisation des matériaux déconstruits est possible. Actuellement, le marché de la construction ne fonctionne qu’avec du neuf exclusivement », commente Lola. Constamment en phase de tests Zerm, ce n’est pas que la mise en place des réemplois de matériaux. On imagine vu d’ici la bulle créative créé par le groupe d’amis. On retrouve ainsi de petits projets d’archi, de recherches, d’installations. Zerm a été par exemple l’une des chevilles ouvrières du festival roubaisien Pile au rendez-vous, organisé en juillet 2018, pour lequel il a réalisé des installations diverses. Entre autres, une table de ping-pong en terrazzo, matériau composite à base de fragments de pierre et de marbre, compressés et polis. Récemment étaient inaugurés à la Free’che de nouveaux modules pour l’association Parkour 59, conçus et réalisés par Zerm, en collaboration avec Saddo et La Condition Publique. Construits en blocs de béton cellulaire… Réemployés, évidemment. Free’che, association Parkour « Shopper » en ligne des matériaux de seconde main Forte de son étal créé à l’Atelier Jouret, l’équipe a ouvert sur son site internet un espace dédié, nommé Le Parpaing. Comme sur une boutique en ligne classique, le client peut ainsi choisir ses matériaux en seconde vie, ses éléments réutilisés qu’il utilisera dans sa construction. Bloc de béton cellulaire, porte coulissante, évier inox, plancher technique ou encore panneau d’aggloméré ou plaque de marbre vert… Dans une logique Zéro Déchet, chaque produit a déjà servi, mais se révèle tout à fait en forme pour une nouvelle vie, sans passer par la case recyclage. L’objectif de l’association est maintenant de supprimer les freins du passage aux matériaux d’occasion, avec les politiques, les architectes, les décideurs, les clients. Un choix qui a son lot de questions, d’ordres juridiques, esthétiques, techniques. Un matériau réutilisé peut-il être assuré comme un matériau neuf ? Un client acceptera-t-il un matériau avec des variations de couleurs ? Le sujet est là. www.zerm.org

e-shop praline et priape

Praline & Priape : un e-shop nommé plaisir

En créant leur e-commerce autour d’objets du désir en février 2018 à Blanchemaille, Élodie Vermast et Maxime Louchart amènent une vision décomplexée d’un marché qu’ils entourent de conseils et d’échanges. Un sujet qui peut sembler léger, mais qui est entrepris avec beaucoup de sérieux. Rencontre avec Élodie, jeune femme affranchie. Formée à la sociologie, l’entrepreneuse constate : « L’univers des objets érotiques est encore mal connu et souvent jugé déviant, là où pourtant le désir existe. Une immense pudeur domine. » Elle et son associé proposent une approche basée sur l’échange. Un chat en ligne permet aux visiteurs de parler, de se renseigner, d’exprimer leurs envies. A eux ensuite d’orienter les suggestions parmi les quelque 800 objets sélectionnés, certifiés Made in France, pour certains bio… Une parole libérée au-delà de l’e-shop Une fois par mois, après inscription de participation sur le site, une dizaine de visiteurs se réunit dans un bar privatisé lillois, accueillie par Élodie. « L’ambiance de ces « P&Plaisir » est cool. Chacun vient par curiosité pour échanger et se faire conseiller de façon soft », explique la jeune femme. Elle est par ailleurs adhérente de la récente association Sex Tech, qui a pour vocation de faire avancer les représentations de la femme et du plaisir, autour de groupes de parole. Illustration du plaisir érotique selon Élodie La série Franckie & Grace « Drôle, fine et dans l’ère de notre rapport à l’érotisme, cette série revendique le fait d’assumer sa sexualité, de réussir à en parler. Et va jusqu’à se lancer dans la création d’un sextoy adapté aux seniors ! » Le livre Sexpowerment de Camille Emmanuelle « L’auteure et journaliste spécialiste des sexualités défend avec détermination et allégresse une vision positive du plaisir sensuel. Avec humour ! » www.pralineetpriape.com