Zéro Déchet

Zéro Déchet

Libérer les corps, et les cœurs

Changer les règles du jeu, en imaginant un futur plus inclusif et écologique. Élise Watrigant n’a que 23 ans, mais avec son entreprise Corps Libre, elle appartient à cette génération de créateurs qui réinventent le vêtement pour le rendre accessible à tous. Sa boutique, nichée au cœur de Roubaix, incarne une vision typiquement ALTERNATIVE. Son projet : créer des vêtements sur mesure pour les personnes en situation de handicap et les seniors, mais ne rien sacrifier du style ni de l’éthique. Un havre de paix autosuffisant Située en plein cœur de Roubaix, La Porte Rouge est connectée au tram, au métro et à la gare en moins de cinq minutes. Et pourtant, une fois installé dans le salon/séjour ou dans l’une des quatre chambres, vous ne pourrez qu’entendre le calme, écouter les oiseaux chanter, apprécier le jardin luxuriant et vert toute l’année… Les grandes baies vitrées ouvrent le regard sur le spectacle vivant d’une nature bien présente. Sans doute l’atout majeur de cette adresse. Histoire personnelle, combat collectif Née avec le syndrome de Goldenhar, une malformation congénitale qui affecte la croissance osseuse, Élise a passé une grande partie de son enfance à porter un corset médical. Ce qui aurait pu être une contrainte s’est finalement transformé en moteur. « Mes parents, médecins, m’ont toujours encouragé à ne pas me résigner, à devenir autonome : tu des difficultés pour t’habiller seule le matin ? Mets le réveil un peu plus tôt ! » Au lycée, elle connait le harcèlement et quelques moqueries, mais décide de ne plus subir : « J’ai adopté le look punk et grunge. Quitte à assumer différence, je voulais la choisir, pas en souffrir. » Son parcours à l’école de mode ESMOD a solidifié cette vision. En pleine deuxième année d’études, elle pose les bases de Corps Libre, un projet alliant ses compétences en couture et son expérience personnelle. Diplômée et primée pour ses créations inclusives, elle prend son envol en 2024 en ouvrant sa boutique à Roubaix, dans une volonté affirmée de briser les frontières entre mode et accessibilité. Corps Libre : pas seulement une mode adaptée Loin des approches souvent limitées à des solutions fonctionnelles, Corps Libre revendique une esthétique forte. Chaque vêtement est conçu sur mesure, en tenant compte des particularités physiques des clients, qu’ils soient en fauteuil roulant ou appareillé. Ne parlez pas à Elise de « vêtements adaptés », dans un sens restreint : « La mode doit être pour tout le monde, sans compromis entre le style et l’accessibilité« , dit-elle. Ses créations allient praticité et élégance, revendiquant également une démarche écoresponsable. Elise veille en effet à ce que chaque pièce respecte des principes durables. Les matériaux sont choisis avec soin, issus de filières de recyclage ou de deadstock, dans un engagement contre la fast fashion. « C’est tout un système qu’il faut réimaginer« , souligne-t-elle. L’industrie du textile, encore dominée par des modèles de surproduction, trouve ici une alternative inspirante, qui replace l’humain et l’environnement au centre des préoccupations. L’avenir de la mode est inclusif (ou ne sera pas) Élise milite pour que la mode prenne en compte les réalités de vie de personnes souvent ignorées par les créateurs. À travers ses vêtements, elle propose une autre idée du corps, libéré des contraintes de la norme et des diktats esthétiques. « On parle de liberté, d’autonomie, de dignité« , insiste-t-elle. Chaque pièce qui sort de son atelier est le fruit d’un dialogue avec le client, afin de mieux comprendre ses besoins et ses attentes. Des tenues pensées pour être faciles à enfiler, des coupes qui respectent les contraintes physiques, mais aussi des designs qui reflètent les goûts et la personnalité de chacun. La mode, pour Élise, doit célébrer la diversité, dans toute sa complexité. « Je savais dès le début que je voulais faire de la mode un espace d’expression pour ceux qui sont souvent invisibles dans cet univers » Avec Corps Libre, Elise Watrigant propose une nouvelle manière de penser la mode, où le vêtement devient un outil d’émancipation. Son travail commence à attirer l’attention bien au-delà de Roubaix, avec des clients et des observateurs qui saluent son approche avant-gardiste et engagée. Tout en veillant à ne pas se faire piller son concept, Élise rêve de collaborations avec de grandes marques, des associations et des professionnels de la santé, afin d’affiner encore ses créations et d’étendre l’impact de son entreprise. À travers ce projet, c’est toute une industrie qu’elle espère voir évoluer : « La mode a ce pouvoir de transformer les vies, de donner confiance, et d’inclure ceux qui en ont été longtemps exclus. » Un vêtement, après tout, n’est jamais juste un vêtement. C’est un symbole, un moyen de réaffirmer son identité. corps-libre.fr

Reyouzz : Collecté, réparé, vendu en boucle

Changer nos habitudes alimentaires, choisir des vêtements responsables ou repenser nos façons de voyager, c’est génial ! Mais qu’en est-il de ces vieux smartphones, perceuses oubliées et autres appareils électroménagers planqués au fond du placard ? Sur ce point, il reste encore du chemin à parcourir. Reyouzz nous montre la voie. L’aventure commence avec un petit incident : encore étudiant, Romain Deffrenne, président-fondateur de la startup, casse l’écran de son téléphone. En tentant de le revendre, il fait face à une série de refus : trop vieux, trop abîmé. Un constat sans appel ! C’est le déclic. Romain décide de simplifier la revente d’objets tout en y ajoutant une dimension éthique. Reyouzz voit le jour. naît ainsi, avec pour mission de transformer notre manière de consommer et de lutter contre le gaspillage. Aujourd’hui incubée au sein de Blanchemaille by Euratechnologies, cette pépite roubaisienne monte en flèche. Reyouzz en action, c’est simple ! Vous avez des objets oubliés ? Téléphone, console de jeux vidéos, petit électroménager, livres… Reyouzz peut collecter plus de 5 milliers de références. Faites estimer leur valeur en ligne sur le site de la startup ou directement sur une borne connectée Reyouzz disponible dans des magasins partenaires, en moins d’une minute. Une fois l’offre de rachat validée, vous avez 7 jours pour déposer l’objet dans une borne. En retour, vous recevez un virement bancaire ou un bon d’achat, au choix. Un petit geste écoresponsable pour votre portefeuille et la planète ! Reyouzz ne se contente pas de révolutionner la consommation individuelle : elle transforme aussi les pratiques des retailers. En accompagnant la grande distribution dans sa mutation vers la seconde vie, Reyouzz permet à des enseignes comme Cora, Leclerc et bientôt Leroy Merlin d’intégrer des produits reconditionnés dans leurs rayons. Les appareils collectés sont diagnostiqués, nettoyés, réparés puis remis en vente. La solution 100 % circulaire s’étend aussi aux entreprises, collectivités et institutions éducatives, les aidant à adopter des pratiques plus responsables, notamment en réduisant l’achat du neuf. Borne to be… locale et durable ! La borne Reyouzz, fabriquée dans les Hauts-de-France par un partenaire industriel à Carvin, est un concentré de technologie verte. Réalisée avec 80 % de matériaux éthiques et recyclés, elle est également réparable grâce à son système de casiers modulables. Et elle consomme aussi peu qu’un ordinateur de bureau. L’impact environnemental ? Une borne remplie, c’est 6 tonnes d’extraction de matériaux évitées. En 2024, la startup a levé 1,5 million d’euros pour accélérer l’installation de ses bornes de collecte dans les enseignes de grande distribution. Croyez-nous, Reyouzz n’a pas fini de faire parler d’elle ! Reyouzz.fr

Dimension : le streetwear vintage prend de la hauteur

Lancée en 2021 à Roubaix par deux étudiants, cette friperie en ligne poursuit son envol. Passion de la seconde main et de la mode streetwear, goût d’entreprendre et de communiquer… une réussite à quatre mains et en quatre dimensions. Lauren et Léo, deux prénoms avec des L : deux jeunes avec des ailes ! Les points communs ne s’arrêtent pas là. Les deux étudiants en BTS Communication adorent chiner. « On chine tout le temps et on a toujours revendu, chacun de notre côté, avant-même de nous connaître. » Trouver, trier, vendre Et de nous montrer tous les trésors récupérés dans la rue, du miroir XXL à la plante abandonnée. Dernière trouvaille : un gros stock de vêtements de marque déposés devant une maison dont les occupants se débarrassaient avant déménagement. Une aubaine pour notre duo. « Une partie est jetée, une autre donnée, une autre lavée, réparée si besoin… et vendue. » Certains vêtements trop abîmés peuvent aussi être récupérés pour en upcycler d’autres. « Nous vendons également sur Vinted », explique Lauren. L’organisation est bien rôdée. Dans la chambre de la jeune femme : des piles de vêtements, des placards et des portants qui débordent de pépites vintage. « Environ 250 pièces », précise-t-elle. Ici, c’est l’œil expert de nos deux dingues de mode streetwear vintage qui opère. Friperie digitale, Dimension a développé sa communauté sur Instagram grâce à sa sélection pointue de pièces iconiques et de marques stylées. « Aujourd’hui, il n’est pas rare qu’on nous demande des pièces précises… C’est alors que nous nous mettons en chasse. »Créée de façon intuitive, la petite entreprise de Lauren et Léo se structure et les projets s’enchaînent avec toujours plus de professionnalisme. « Nous voulons nous démarquer en misant sur l’événementiel. Si Instagram est notre principale vitrine, nous développons des compétences en matière d’organisation de ventes éphémères dans des lieux ‘tendance’. » Instagram

Jog & Jim : le sportswear joyeux et responsable

Jog & Jim c’est la marque des essentiels sportifs cools et colorés et surtout sans plastique. Créée par Géraldine Robert et Vincent Godbert, la nouvelle griffe sportswear roubaisienne, écoresponsable et engagée allie technique et style. L’aventure Jog & Jim débute comme un conte de fée 2.0, en novembre 2020, via une petite annonce passée par Géraldine dans les Échos Entrepreneurs, rubrique « Startup cherche associé.e.s ». Très vite, ça a « matché ». Tous les deux s’interrogent sur leur manière de consommer au quotidien et déplorent que 99% de nos vêtements de sport soient constitués de polyester, autrement dit de pétrole. Ce qui fait de Jog & Jim une marque unique ? La couleur et le sans plastique ! Mais aussi une vision du sport originale et affirmée. A travers Jog & Jim, ses créateurs entendent rendre le sport plus responsable, inclusif et amusant. Bouger est un jeu « Bouger est un jeu », voilà leur mantra. Loin des valeurs de performances à tout prix, Géraldine et Vincent invitent tout le monde à faire du sport dans des vêtements aux couleurs vitaminées qui mettent instantanément de bonne humeur. Côté style, on flirte avec le Rétro 90’s, ce qui peut plaire aux fans de streetwear vintage ou aux nostalgiques de cette période. Mais attention, Jog & Jim se veut une marque de sport technique, qui cible avant tous les sportifs, quel que soit le niveau. Et aussi des consommateurs conscients, soucieux de la planète. Chanvre, coton bio, lin… Jog & Jim fait la part belle aux matières naturelles bio-sourcées, et aussi aux matières dites « synthétiques naturelles », comme le Tencel©. S’installer à Roubaix, berceau du textile était une évidence. Incubée à Blanchemaille by Euratechnologies, la startup y trouve un écosystème dynamique et inspirant. Membre du collectif FashionGreenHub, Jog & Jim développe des collaborations locales, par exemple avec Les Trois Tricoteurs. Et ce n’est qu’un début… jogetjim.fr Facebook Instagram Crédit photo : Anaïs Gadeau – Ville de Roubaix