Auteur/autrice : mouboussaad

Corentin

Le Roubaix de Corentin

Roubaix, Corentin Cagnard connaît par coeur. Les rues, les bâtiments, les allées n’ont aucun secret pour lui. Etre greeter roubaisien etait pour lui une évidence. Il nous propose une sélection de 10 lieux incontournable de la ville. #1 Le Non-lieu crédit photo : A.LOUBRY – Ville de Roubaix Contrairement à son nom, le Non-lieu se situe bien quelque part. Au 117 de la rue Montgolfier. Un endroit à visiter pour son originalité, sa mise en scène, et son savoureux mélange d’ambiance industrielle et d’art contemporain. « C’est un lieu incontournable, où des trucs improbables se passent, détaille Corentin. Un concert dans une ancienne cuve, un banquet de cheminées, des témoignages d’anciens ouvriers, un théâtre objet, des expositions de sculptures en métal… Tout est fait pour maintenir le souvenir industriel à travers l’art ». non-lieu.fr #2 Le Jardin de Traverse crédit photo : A.GADEAU – Ville de Roubaix C’est un coin de verdure où chante une rivière… Caché au milieu de l’Epeule, cet ensemble de potagers collectifs est géré par une association afin d’en faire un lieu de partage : plantations, marchés, trocs de graines, soirées cinéma, pique-nique… « C’est vraiment la nature en ville, sourit Corentin. L’esprit est très convivial, tout le monde s’entraide, on a l’impression d’être dans une grande famille. » jardindetraverse.fr #3 Le Colisée crédit photo : A.GADEAU – Ville de Roubaix L’Olympia du Nord, comme il est appelé, est un théâtre des années 20 en plein milieu d’un quartier ouvrier. Avec ses fauteuils molletonnés, son grand rideau bleu, ses lustres impressionnants et ses quelque 2000 places, l’endroit est « idéal pour une première expérience de découverte du théâtre, affirme Corentin. La programmation est très complète : des concerts, des pièces, des spectacles, de la culture urbaine, du cirque… Il y en a pour tous les goûts ! » coliseeroubaix.com #4 La Maison Verte crédit photo : A.GADEAU – Ville de Roubaix Posée et perdue au milieu de Roubaix, cette bâtisse couleur émeraude abrite au rez-de-chaussée un atelier d’artistes. « Mais si vous devez vous y rendre, c’est avant tout pour Hugo, son propriétaire, » soutient Corentin. « Passionné de la ville et de ses œuvres, il fait vivre le lieu, lui donne une âme. C’est une personne captivante qui pourra vous parler des heures de toutes ces choses alternatives qu’il expose. »  Facebook Hugo Laruelle #5 Le Mercado Negro crédit photo : A.GADEAU – Ville de Roubaix Niché à l’étage d’une ancienne usine textile, ce bar très prisé sert des spécialités portugaises depuis plus de trois ans. « A l’image d’un repaire clandestin, on retrouve un esprit brocante avec du mobilier très éclectique, décrit Corentin. Un gros canapé, une voiture de collection, de vieux postes de télé… En plus les cocktails sont à tomber par terre ! » Facebook Mercado Negro #6 Les Aubaines C’est une véritable « aubaine » pour les économes ! Associé à La Redoute, cet immense dépôt-vente regroupe de nombreux meubles invendus mis en vente à des prix dérisoires. « On a complètement l’impression de rentrer dans un vieux catalogue La Redoute, révèle Corentin. Les gens viennent de loin pour profiter de ces promotions. C’est un lieu incontournable pour se créer son trousseau de premier meuble ! » #7 L’Usine crédit photo : A.LOUBRY – Ville de Roubaix Encore une autre bonne adresse pour profiter d’un shopping peu cher ! L’Usine est un centre commercial assez inattendu, le premier en France qui a proposé des prix d’usine sur des centaines de marques. « Roubaix a longtemps été le principal pourvoyeur de fringue et de textile pour toute la France, analyse Corentin. Aujourd’hui cet endroit est à l’image de la ville : le souvenir des années industrielles textiles grâce à ces briques rouge et la modernité avec ces 60 boutiques qui proposent de tout. » usineroubaix.fr #8 Le Canal crédit photo : A.GADEAU – Ville de Roubaix Un canal à Roubaix ? Et oui, au milieu de toute cette agitation urbaine, un cours d’eau sillonne la ville pour offrir une expérience bucolique hors du temps. « C’est très agréable de se balader par ici, que ce soit en vélo ou à pieds, poétise Corentin. D’ailleurs il ne faut pas oublier que c’est par ici qu’étaient transportées les matières premières pendant la période industrielle. En longeant le canal, on peut comprendre toute l’Histoire de la ville. » #9 Les Ateliers Jouret crédit photo : A.GADEAU – Ville de Roubaix Ces ateliers, ce sont d’abord des repères pour les artistes, mais aussi des lieux d’échanges et de partages. Un studio de danse contemporaine, une cafétéria associative, un espace pour les artistes accessibles aux publics, un lieu d’exposition temporaire… « Il faut s’imaginer qu’avant ce lieu était complètement délabré, élude Corentin. Aujourd’hui, même si les structures brut on été gardées, il revit à travers tous ces ateliers et le public qui fait le déplacement lors de grands évènements. » ateliersjouret.fr #10 Les Clarisses crédit photo : S.CANDELIER Cet ancien couvent date de 1876 a été imaginé par le baron de Béthune. « Cet endroit, c’est un peu le zéro déchet avant l’heure, raconte Corentin. Les sœurs clarisses avaient l’habitude de vendre les morceaux d’hosties qui restaient des découpes. Et puis c’était un lieu fermé au public, alors qu’aujourd’hui il est possible de le visiter. Grâce à Roubaix, il s’ouvre à tous. Il se passe quelque chose dans ce lieu, il y a une âme. » saisonszero.fr

Fresque XU Atelier RemyCo

RemyCo : les coulisses d’un graff à 14 mains !

Automne 2020 : 7 graffeurs des Ateliers RemyCo (collectif d’artistes de Roubaix) sont missionnés par l’Association Melissa (48 rue de Wasquehal à Roubaix) pour repeindre complétement son local à l’occasion du Festival Expériences Urbaines #XU2020…Rencontre avec trois d’entre eux. Trois des sept artistes du projet : Max Giaquinto, Xsprayseaz et Nikonografik La génèse du projet Au départ : une demande de l’association roubaisienne « Melissa », qui veut ajouter gaieté et diversité sur les murs de son local situé dans un quartier à l’orée de grosses transformations à venir (projet de rénovation urbaine).Sur le papier, ça ne démarre pas du bon pied : 7 artistes aux styles très différents collaborent pour la première fois en pleine pandémie mondiale sous une météo « aléatoire »… Et pourtant le miracle a lieu ! La cause : le talent des artistes bien sûr, et le fait de travailler pour une association.Vous vous demandez pourquoi l’association s’appelle « Melissa » ? Mackellerie Epicerie Locale d‘Initiative Solidaire et Soutien aux Activités. En bref, une association caritative implantée depuis 2003 très respectée dans les quartiers Mackellerie et Epeule. D’ailleurs, un des artistes de RemyCo (Nicolas Boulogne) a un lien avec ce lieu qui accueillait un ancien centre social dans lequel son père a travaillé. Les 7 « fantastiques » de RemyCo qui participent à la fresque Dans la famille RemyCo, je demande… Michaël Deroubaix (xsprayseaz) Max Giaquinto Nicolas Boulogne (Nikonografik) Monsieur Koeur Nicolas Valynseele Dib Bazz RESCO (Océane Marescotti) Qui fait quoi ? Xsprayseaz inaugure le mur et réalise le fond : un dégradé de couleurs successif (qui a parlé des 7 couleurs de l’arc-en-ciel ?). Ensuite, chaque artiste vient réaliser un personnage issu de son propre univers. Et à la fin, RESCO vient « lier » chaque personnage entre eux. Finalement, la diversité de l’œuvre représente assez bien les adhérents de l’association, les gens du quartier, et même Roubaix dans son ensemble. La suite… Le travail était suivi de près : la gérante de l’épicerie toujours aux petits soins pour nos graffeurs, et certains habitants se déplaçaient en famille pour les regarder embellir leur quartier. A tel point que certains enfants ramenaient leurs dessins pour les montrer aux artistes ! Ces mêmes enfants ont carrément fini au local des Ateliers RemyCo pour participer à des ateliers de graffs. De quoi éveiller des vocations ? Derniers instants avant déménagement ! Cette rencontre avec 3 graffeurs a eu lieu au sein d’Ateliers RemyCo inhabituellement calmes et vides ! Y aurait-il du déménagement dans l’air ? A l’heure du bouclage de ce numéro (c’est-à-dire une semaine après la date prévue !), le futur lieu d’accueil des ateliers est encore secret…Ce que l’on sait à l’heure actuelle : il s’agit d’un bâtiment du centre-ville sur trois étages, dont les deux derniers seraient exclusivement dédiés au street-art. Au rez-de-chaussée : un projet d’espace d’exposition permanente potentiellement ouvert au public.L’inauguration est prévue pour la prochaine Nuit des Arts de décembre (événement biannuel organisé dans les lieux culturels de Roubaix). Après avoir rédigé un article juste avant l’ouverture (Alternatif #4), puis celui-ci juste pendant le déménagement, pas de doute : on sera présents pour vous raconter la suite des aventures de RemyCo dans Alternatif #6 !

Benjamin Kluk

Benjamin Kluk, jusque dans la peau

Street-artiste et tatoueur : Benjamin Kluk a deux visages… Et bien plus encore. C’est grâce à ses collages de dessins de têtes célèbres en Noir & Blanc qu’il s’est révélé. Exclu : notre rédacteur l’a interviewé au détour d’un tatouage sur le bras. Le genre de rencontre qui laisse des traces ! Street-artiste la nuit… C’est en 2018 qu’apparaissent les premiers collages de Jacques Brel un peu partout dans la Métropole lilloise. Sortis de nulle part, on s’interroge sur l’auteur de ces dessins de Kimbo Slice, Pablo Picasso, Jean-Michel Basquiat, Bruce Lee… Du Noir & Blanc, des traits épais, pas de signature : le style est reconnaissable instantanément. Grâce à Instagram (aka le bouche-à-oreille version 21e siècle), le nom de l’artiste se fait connaître : Benjamin Kluk ! Je graffe depuis que j’ai 14 ans. L’envie de peindre sur les murs m’est venue car je voulais laisser une trace. Avec l’âge, j’ai mis en retrait le côté « sauvage » du graff, pour me consacrer au collage. Il emménage à Roubaix, du côté de la Condition Publique, en même temps que l’exposition « Street Generation(s) » qui regroupe les street-artistes du monde entier. Dans le coin, il y a deux écoles de Street-Art : Lille et Roubaix… Tous mes potes sont à Roubaix et ils sont tous artistes ! Il se dégage ici une énergie qui pousse à la créativité. C’est le déclic ! Benjamin Kluk se met au collage, parcourt l’Europe (Budapest, Amsterdam, Lisbonne, Bruxelles…) et expose quelques-unes de ses œuvres sur internet. Grâce à Instagram, je suis connecté avec des gens du monde entier ! Je reçois sans cesse des messages et je suis tagué sur les publications des gens qui reconnaissent mon travail. Tatoueur le jour ! En parallèle de son activité de street-artiste, Benjamin Kluk est aussi tatoueur. Encore plus rare dans le milieu : il signe de son vrai nom. Là encore, Instagram joue un rôle déterminant. Je reçois des demandes de partout ! Je tatoue mes dessins de visages, mais j’accepte aussi les commandes (texte, réalisme, couleur…). J’ai fait des études d’art, et des peintres comme Matisse m’inspirent beaucoup. Il squatte le Camarade Tattoo Club à Roubaix avec ses potes Dom, Shadow et Myrtille. Le salon ressemble à un moulin : la porte est toujours ouverte, ça rentre, ça sort, ça boit du café, ça mange des pâtisseries, ça se vanne, ça s’appelle « gros », ça rigole… Une ambiance conviviale où tous les tatoueurs s’entraident. Et quand c’est le moment de tatouer, fini de rigoler. Je me considère comme un artisan plutôt que comme un artiste. Je ne sais pas combien de tatouages j’ai réalisés, mais je me souviens de chacun d’entre eux car c’est une expérience intime. Après tout, le tatoueur inflige de la douleur au tatoué ! Notre rédacteur aussi gardera un souvenir indélébile de ces moments chez le Camarade Tattoo Club (précisons que ce n’était pas une première). Des tranches de rires, des moments de serrage de dents (dans le milieu on parle d’une « peau de poulet ») et des longues discussions autour de l’art : arts de la rue, cinéma (le saviez-vous ? Benjamin Kluk a un tatouage de « Shining » sur la cuisse !) et musique (Des Doors aux Deftones en passant par… Dalida !). Et ces discussions continuent encore aujourd’hui sur Instagram… Merci Benjamin ! @benjamin_kluk Retrouve-le sur Instagram à l’adresse @benjamin_kluk et envoie-lui un petit message de la part d’Alternatif… Histoire de polluer encore plus sa messagerie !

Les dessous du Stab

Le silence de l’anneau

Après l’ouverture du vélodrome Jean Stablinski dit le Stab, en septembre 2012,je suis devenue accro à son atmosphère si unique. Habituée de ce lieu spectaculaire, je vous en livre sans détours ma vision personnelle. Mon histoire, entre le Stab et moi. Comme toute relation qui compte, celle que j’entretiens avec le Stab est liée à mon parcours intime. Je suis la maman d’un coureur cycliste aux multiples disciplines, qui a participé à de nombres courses sur piste, plusieurs fois champion. J’en suis très fière. Je suis également bénévole à l’occasion de manifestations qui y sont accueillies : Masters France, Open des Nations, Championnats de France piste, Stab challenge, etc. Il m’arrive même d’assister à certaine courses en tant que photographe. Depuis 5 ans maintenant, je suis abonnée à la salle de musculation. Je peux dire que j’y passe tout mon temps libre ou presque.Je ne vais pas au Stab uniquement pour faire du sport, mais aussi et surtout pour pouvoir discuter avec tout ce petit monde du cyclisme. J’adore ça, alors j’avoue… j’y passe ma vie. Dans le ventre du Stab Je suis allée à la rencontre de Luc, l’un des techniciens du vélodrome, afin qu’il me dévoile les dessous de la piste. Cette piste monumentale, théâtre de moments tellement spectaculaires… j’allais enfin en découvrir le ventre ! Luc me parle de la construction de ce mastodonte de bois. Et je ne peux être qu’impressionnée. Déjà vue au-dessus, la piste épate. Sous une charpente métallique colossale, mille cinq-cents places en gradins embrassent l’anneau elliptique de 250 mètres. Au centre de cet incroyable écrin : un espace polyvalent qui accueille tout au long de l’année des événements divers.Sous la piste, je prends encore un peu plus conscience de la prouesse technique. Je suis sous la coque d’un bateau. Ecrasée. Je devine les courbes de mélèze, toutes ces lattes cintrées en un anneau asymétrique, dont la pente peut atteindre 45 degrés. Vertigineux ! Crédit photo : A.Gadeau – Ville de Roubaix Crédit photo : A.Gadeau – Ville de Roubaix Crédit photo : A.Gadeau – Ville de Roubaix Crédit photo : A.Gadeau – Ville de Roubaix Précédent Suivant Conçu par l’architecte roubaisien Gilles Neveux, le Stab est l’un des premiers équipements sportifs certifiés HQE. Il fait officiellement partie des centres de préparation olympiques de Paris 2024. L’ange du Stab Le technicien passionné ponctue la visite d’anecdotes. Il me raconte ainsi l’histoire de cet autre amoureux inconditionnel du vélodrome, qui y passait aussi tout son temps, allant même jusqu’à dormir sur le chantier durant la construction. Il surveillait le chantier alors qu’il n’avait rien à voir avec les entreprises, ne manquait pas de donner son avis lorsqu’il voyait que les ouvriers se trompaient… et il avait souvent raison ! Tellement raison que les chefs de chantier en sont arrivés à le consulter, comme un expert. Vous voyez les bandes rouges, noires et bleues, ainsi que la bande azur de la piste ? Eh bien c’est lui qui les a repeintes lui-même, car les ouvriers s’étaient trompés. Il se nomme Jean Moiroud et il est l’un des anges gardiens du Stab. J’espère un jour le croiser au détour d’une manifestation, sur la piste ou en-dessous, afin qu’il me livre lui-même son histoire. velodrome-couvert-roubaix.com

Petit Bambou

J’ai testé pour vous : Petit Bambou

Nous voilà coincés chez nous en couvre-feu à l’entrée de l’automne avec une météo déjà bien hivernale et il se trouve que ma redac’ chef me propose de tester une application de méditation lancée en 2015, développée à la Plaine Image… et qui cartonne ! Doublement coincée chez moi à cause d’un malheureux accident domestique, ce sujet ne peut pas mieux tomber. D’ailleurs, le petit moine bouddhiste est sagement installé dans mon téléphone depuis des mois. Comme si cela me rassurait de l’avoir téléchargé. Mais je n’avais jamais testé… Trois entrées pour méditer Immédiatement je trouve que l’appli est très bien conçue, car elle propose trois entrées pour méditer : « libre », « guidée » ou « trois minutes ». Pour le mode « libre » on va attendre un peu. Même si je n’ai jamais expérimenté la méditation de pleine conscience, je suis adepte de la respiration profonde que je pratique grâce au Pilates depuis 4 ans et suis assez sensible au développement personnel et à la pratique de la sophrologie. Allons-y, c’est parti pour une séance de 11 minutes. « Body scan pour apaiser le mental ». Confortablement installée dans mon canapé, je suis scrupuleusement ce que me demande la douce et apaisante voix féminine qui me guide. Et je sens très vite mon corps qui se détend, muscle après muscle, inspiration après expiration. Les 11 minutes ont passé très vite mais m’ont procuré une réelle détente. Je me sens en forme pour commencer ma journée, fraîche et dispose. Très emballée je décide d’enchaîner sur une séance « trois minutes » et qui s’appelle « crise de calme » en cas de tension. Le format court est idéal et promet un résultat rapide pour apaiser un stress soudain. La voix, masculine cette fois, nous aide à nous concentrer uniquement sur notre respiration et ça fait un bien fou. Je n’ai qu’une hâte : recommencer ! Donc c’est promis, je ne vais plus laisser Petit Bambou dormir sur l’écran d’accueil de mon smartphone, je vais l’utiliser plus souvent et essayer de l’intégrer dans un rituel. Mon objectif ? Réussir à pratiquer le mode « libre » quand je serai plus aguerrie. petitbambou.com

Chaussettes Monsieur Lucette

Monsieur Lucette

Illustration originale : Almandre Qui n’a jamais levé les bras au ciel devant sa énième chaussette orpheline rangée dans le tiroir ? Mais où est passée sa jumelle ? A défaut de percer le mystère, Mouyan Wong a créé Monsieur Lucette, une start-up (incubée à Blanchemaille by Euratechnologie) qui propose des chaussettes à l’unité, en coton recyclé et made in France. Vive le dépareillage : la gamme de sept motifs aux couleurs assorties (frites, moules, bière, coq, croissant, marinière et Monsieur Lucette) permet de mixer les modèles entre eux. « Une façon de combattre à ma manière le gaspillage et de faire vivre le savoir-faire français« , témoigne Mouyan. Les chaussettes sont vendues en ligne, mais aussi au Grand Bassin à Roubaix. monsieurlucette.fr

La Vie est Belt recycle avec style

A l’heure où l’industrie textile est la deuxième plus polluante au monde, la France recense 200 000 tonnes de textile collectées chaque année. La Vie est Belt c’est combiner recyclage, mode et partage. Son fondateur, Hubert Motte, ne manque pas d’idées pour transformer mes objets du quotidien en véritable article tendances. Son coup de génie ? Des ceintures en pneus (de voiture, de vélos, même ceux du Paris-Roubaix !). « Utiliser des matériaux dont ont pense que leur place est forcément à la poubelle, c’était ça le projet. » Autre idée maline e écoresponsable, le caleçon 2.0 fête aujourd’hui son premier anniversaire. Entièrement fait à partir de draps et housse de couettes récupérés dans les relais, ce sous-vêtement dépareillé a fait son petit effet sur les acheteurs. Pas moins de 1 200 kilos de draps ont ainsi été revalorisés. Une collection-capsule a été créée avec les invendus de linge de lit de Blanche Porte. Quelque 2 000 caleçons ont été confectionnés au sein de l’atelier de Plateau fertile à Roubaix, donc en circuit court. Une ébauche de relocalisation qui pourrait à terme créer des emplois. Dernier projet lancé : un kit pour coudre son propre caleçon 2.0, en collaboration avec Canette, prêt-à-coudre pour enfants. « Avec ce kit, vous avez les moyens de vous réapproprier un savoir-faire, de comprendre la valeur des vêtements et surtout de faire vous-même, et d’en être fier. » A vos marques, prêt ? Couture !  lavieestbelt.fr

Gentle Factory

La Gentle Factory, so fresh & so frenchy*

Quand Christèle Merter a imaginé la Gentle Factory, il s’agissait de concevoir des vêtements de manière écoresponsable et 100 % made in France. Aujourd’hui, cette ingénieure textile de formation, formée à l’Ensait, vise le 100 % made in Roubaix. La marque a vu le jour en 2013, à Roubaix, du côté d’Happychic qui regroupe notamment les marques Brice et Jules. Christèle Merter, à l’origine du projet, souhaite penser le vêtement différemment. Feu vert de la part de sa direction.La jeune femme ne ménage pas sa peine, et quand courant 2018, le groupe pour lequel elle travaille, souhaite recentrer ses activités sur fond de crise économique, c’est tout naturellement que cette dernière reprend les rênes de la Gentle Factory. Désormais présidente, elle vole de ses propres ailes avec son équipe – une dizaine de personnes – qui l’a suivie dans la tempête. Début 2019, l’enseigne installe ses bureaux du côté de l’ancienne filature Cavrois-Mahieu. C’est là maintenant que les collections sont imaginées, toujours en adéquation avec les engagements de la marque, inscrite plus que jamais dans le made in France.Les séries de vêtements masculins et féminins se déclinent autour d’un fil conducteur qui n’est pas sans rappeler la démarche Zéro Déchet de Roubaix. Après le thème « Lanceurs d’alerte » qui a porté la dernière saison, Christèle Merter et toutes ses petites mains travaillent déjà sur la prochaine, « Bio-diversité ». lagentlefactory.com

Sophie Masson Porcelaine, variation autour d’une grande finesse​

L’univers de Sophie Masson happe le regard et embarque dans une douce poésie. L’irrégularité de ses porcelaines qu’elle revendique comme la signature d’un travail libre, les messages doux et discrets, la finesse d’une assiette qu’on aimerait croquer, les couleurs limitées à celles de la pureté… expliquent en partie ce qui nous touche. Une relation sensuelle, fidèle à la porcelaine « J’adore la sensualité de la porcelaine, sa transparence, ses formes organiques. Je joue de ses défauts plutôt que de chercher à les dompter. Je ne veux rien standardiser, mais au contraire cultiver son état brut » explique la Roubaisienne. Sophie Masson est installée au Vestiaire à Roubaix depuis 2016, et labellisée Maisons de Mode depuis 2018. Dans sa boutique atelier, on la voit œuvrer, orchestrer le ballet des cuissons pour créer des timbales et une vaisselle délicate. Formée au stylisme mode au Studio Berçot à Paris, elle développe très jeune une attirance pour la porcelaine et suit régulièrement des formations pour dompter cette matière magique. Sophie avoue d’ailleurs rester parfois jusqu’à minuit dans son atelier, pour faire avancer une production qui demande beaucoup de patience et de surveillance. Animée et passionnée, elle raconte un rapport quasi charnel avec la porcelaine. Des collaborations comme des respirations créatives Sophie invente et se réinvente. Ses collections montrent des collaborations variées mais toujours déclinées en nombre limité, numérotées et signées. A l’instar de la collection conçue avec Sabine Blanchard, illustratrice et architecte, intitulée Ink[ed]. Sabine y explore les formes, Sophie s’applique à façonner une porcelaine hyper fine, caractérisée par des ondulations dansantes. Tout récemment, elle a signé une collaboration avec Elisa, botaniste et Annabelle, créatrice de la marque française, bio et 100% naturelle « Matière Brute » pour proposer des bougies à la cire d’abeille biologique, lovées dans ses porcelaines. Une fois consumées, le contenant peut être utilisé comme bol.Guillemette, la fille de Sophie, crée les petits mots qui amènent de l’émotion dans les créations de son aînée. On lui doit notamment une série de messages en lien avec Roubaix comme « Tu as déRoubaix mon cœur » ou encore « Fais-moi un Roubaixser ». Laurent Dequick, compagnon de Sophie, amène également son regard de photographe professionnel. Bien entourée, l’esthète explique « je suis très spontanée et fonctionne au coup de cœur. J’ai besoin d’être nourrie de rencontres, de contacts avec l’extérieur pour faire évoluer mon travail. Je suis également très à l’écoute de ce que les gens expriment de mon travail. » Un développement qui va doucement mais sûrement Pour la 4e fois, Sophie Masson a participé au salon Maison&Objet à Paris en janvier dernier. Un rendez-vous biannuel qui lui permet de vendre ses créations à un réseau d’une cinquantaine de boutiques installées en France et à l’étranger. Un jolie success story, portée aussi par une page Instagram dont les photos expriment toute la poésie de son univers. sophiemasson.com Photos : Sophie Masson Photos : Sophie Masson Photos : Sophie Masson

Kopo Création, le bon (micro)sillon

Grégoire Pollet, ébéniste designer, s’est fait connaître grâce à sa console hi-fi pour vinyles en chêne massif, qu’il décline désormais en différents modèles. Retour sur son parcours, ainsi que celui de son épouse qui l’a suivi dans cette aventure. C’est l’histoire d’un couple roubaisien qui souhaitait changer de vie, voler de ses propres ailes et donner du sens à son quotidien. Tout a démarré en 2013 par un tour du monde pour Annabelle et Grégoire Pollet. Lui est ingénieur automobile, diplômé des Arts et Métiers à la Catho. Elle, est adjointe de direction en restauration, après des études de management. Ils ont en commun cette volonté de prendre du temps pour eux. « On a pris le problème dans le sens inverse, et plutôt que de se demander ce qu’on voulait faire maintenant, on a imaginé ce qu’on voudrait être dans 10 ans », explique la jeune femme. Pendant plusieurs mois, des dizaines de post-it envahissent les murs de leur maison. Le tour du monde qu’ils réalisent sur une année va également nourrir leur réflexion. « Nous sommes des passionnés d’artisanat, et avons décidé de partir avec notre sac à dos à la rencontre des artisans du monde, afin de voir comment la pierre, le bois et le métal étaient travaillés », ajoute Grégoire. Pour se démarquer, il fallait proposer la pièce d’exception qui relève l’intérieur. A leur retour, l’ingénieur auto se lance dans une formation en ébénisterie chez les Compagnons du devoir à Villeneuve-d’Ascq. C’est un certain Benjamin Jacob (l’atelier Kaat à Roubaix) qui le forme, et lui enseigne le travail du bois, avant de partager avec lui, dès 2016, une partie de son hangar, rue Racine, à l’Alma. Charpente, aménagement intérieur, meubles sur mesure, Grégoire Pollet découvre, avec son maître, le métier. « Ce sont des projets qui prennent du temps, demandent d’être chez le client pour prendre les cotes », poursuit le jeune homme qui se penche très vite sur des créations plus personnelles. « Avec Anabelle, qui s’occupe désormais de toute la partie communication et marketing, on s’est dit qu’on préférerait travailler nos meubles à notre manière, mais il fallait trouver une idée pertinente », raconte l’intéressé. C’est dans ce contexte que naîtra en avril 2018 Kopo Création, en même temps que la première console hi-fi pour vinyles. Fans des disques et de musique, Annabelle et Grégoire Pollet vont se servir de leur passion commune pour concevoir les plans d’un meuble dédié. « On s’est rendu compte que les maisons étaient de plus en plus agencées et aménagées, et que pour se démarquer, il fallait proposer la pièce d’exception qui relève l’intérieur », développent-ils. Bingo, puisque la première console vinyle produite – et mise en vente sur Internet – partira en une semaine ! kopocreation.fr Eco-gestion et Zéro Déchet font bon ménage Depuis la création de leur première console hi-fi pour vinyles, Annabelle et Grégoire Pollet ont diversifié la gamme. Aujourd’hui, il existe au moins trois modèles différents, mais le couple ne s’enferme pas dans les standards, et propose également des solutions sur mesure. Parallèlement, le catalogue s’est élargi avec notamment des tables de tout type, de bureau, de salon, de salle à manger ou encore de chevet. Tous les meubles sont en chêne massif, et sont fabriqués sur commande. « Ainsi, pas de stock, pas de gaspillage, car nous souhaitions aussi donner un sens à notre projet en créant une société éco-engagée, soulignent-ils. Nos meubles sont en bois français venant de forêts éco-gérées avec le label PEFC (Programme de reconnaissance des certifications forestières). » Tous les deux se sont également engagés dans une démarche Zéro Déchet : les copeaux de bois partent en jardinerie, tandis que les chutes de bois servent à chauffer l’atelier.