Auteur/autrice : mouboussaad

Fanny Bouyagui, un point c’est tout

Cheville ouvrière d’ArtPointM depuis le début des années 1990, Fanny Bouyagui traverse les disciplines artistiques avec aisance et ne se laisse pas enfermer dans une case. Du défilé de mode au spectacle multimédias, en passant par le Vjing, la céramique ou la direction artistique d’événements d’envergure comme le NAME, festival de musique électronique ou encore la Braderie de l’Art dont c’est la 30e édition cette année, elle abreuve de sa créativité le paysage culturel de la métropole lilloise et bien plus loin encore. Pour Alternatif, Fanny Bouyagui se prête au jeu du portrait chinois et nous livre un aperçu de sa personnalité plurielle et hors normes. Si vous étiez…  Un platTous les plats du chef Simone Zanoni, chef italien extraordinaire que j’ai suivi en vidéo quasiment tous les jours pendant le premier confinement. Une couleurNOIR – Noir, c’est noir. Une matièreLA PEAU – ça veut dire plein de choses : toucher, contact, odeur, câlin, tattoo… Un lieuLE BERGHAIN A BERLIN – un club techno mythique, un espace de liberté. Les plus grands artistes s’y produisent. Le club a été reconnu « lieu culturel » par les autorités allemandes. On attend la même chose pour les clubs en France. Un tatouageUN TATOUAGE RATÉ – J’adore les tatouages ratés parce que c’est drôle et émouvant… Un vêtementAVEC UN BEAU SAC ET DES BELLES CHAUSSURES TU ES STYLÉ – du coup, le reste importe peu. Un animalL’ÉLÉPHANT – parce qu’il est en voie d’extinction et qu’il faut le protéger. Parce qu’il est Ganesh, dieu de la sagesse, de l’éducation et de l’intelligence. Une danseAU REX CLUB SUR DE L’ÉLECTRO – c’est le temple techno à Paris, immanquable. Une boissonVIN ROUGE, aujourd’hui ce serait les vins natures ou en biodynamie. Une saisonL’AUTOMNE – parce que j’aime les intersaisons. Un jour de la semaineDIMANCHE MATIN EN AFTER – no comment. Une œuvre d’artLES INSTALLATIONS DE BOLTANSKI – un artiste majeur malheureusement disparu depuis peu. Un événement cultuelLE NAME, évidemment. Un souvenir d’enfanceLes rendez-vous des copains africains de mon père le dimanche à la maison. Un pur bonheur. Une chanson sous la doucheJE CHANTE PAS SOUS LA DOUCHE – en vrai je préfère les bains. Je sais, c’est pas écolo. labraderiedelart.com artpointm.com

Dép’Art urbain annoncé !

Vingt artistes ont été invités à venir s’exprimer sur les murs des coursives du parking de la gare de Roubaix. Avec le projet Dép’Art Urbain, une nouveau parcours à vivre, à voir et à photographier est né. Laissez-vous embarquer. « C’est bien souvent ici qu’on arrive à Roubaix, que ce soit en train, en métro ou en voiture, expose Loïc Trinel, directeur de l’Office de Tourisme. Quel meilleur endroit que le Parking Gare pour commencer son exploration du street art roubaisien ? » L’art urbain ou street art, qui colore nos villes et embellit nos vies à coup de bombes et de poésie, connaît un intérêt croissant, a fortiori quand les musées doivent garder leurs portes closes. Roubaix, fer de lance des cultures urbaines, est devenue une destination tendance pour ces parcours street art. Une galerie « à ciel ouvert » ou l’art déconfiné Le site du parking de la gare devient musée, galerie… les coursives se font cimaises, jusqu’au roof-top et son sublime point de vue sur la ville. Les vingt artistes sélectionnés avec une parité hommes/femmes, nationaux/locaux, stars absolues/talents émergents (Kelu Abstract, Ouroboros, Miss Tic, Lady Alezia, Moogli, Carole B, Jimmy C, Soco…) témoignent dans leur pratique de la diversité de l’art urbain… C’est l’immense Jef Aérosol qui a lancé les « hostilités » début avril. > Accès gratuit par l’entrée Place de la Gare ou 33 rue de l’Alma, du lundi au vendredi de 7h30 à 19h30, le samedi de 12h à 19h. Fermé le dimanche. roubaixtourisme.com Ce projet est un partenariat Roubaix Tourisme – Ville de Roubaix – Ville Renouvelée. Dép’Art Urbain fait partie des destinations proposées du Guide du street art Lille Métropole, publié par Gallimard aux éditions Alternatives, en partenariat avec l’Agence d’attractivité Hello Lille, avec la participation de l’Office de Tourisme de Roubaix. 144 pages, 8 itinéraires, dont 3 roubaisiens.

Garçonne huit lettres qui résonnent

Franck dit « Ginger » à la guitare et au chant, accompagné de Ale, Baptiste à la basse et aux claviers et Loïc à la batterie… Garçonne, groupe électro-rock roubaisien sort un premier single et un clip mi-décembre. L’occasion de plonger dans un univers qui foisonne. Comment votre précédent groupe Ginger a glissé vers Garçonne ?Le passage de l’anglais au français dans les textes a entraîné chez nous une révolution mélodique, rythmique, sur le plan des tessitures de chant et même de notre approche de la scène… deux ans de travail pour voir naître un nouveau répertoire et « Garçonne » en novembre 2019. Ensuite une pandémie et le besoin d’évoluer pour s’adapter. Créer à distance, sonder d’autres univers, faire évoluer le son du groupe s’est imposé comme une évidence. L’arrivée au chant de Ale qui donne la réplique à Ginger a été sans doute la dernière étape de notre révolution récente. Garçonne ça embarque dans quel univers texte et son ?Déboires de couples, bonheur des uns, peine des autres, balloté dans ces villes survoltées qui nous en demandent plus chaque jour. On a envie d’air pur, de liberté, de poses, de recul, de bienveillance, de partage… On pose forcément un regard attendri et révolté sur les dérives urbaines, sur nos excès, nos faiblesses… mais notre propos est aussi plein d’espoir quand il s’agit des moments de grâce, d’échange que l’on pourrait résumer par « le simple bonheur d’être ensemble ». Garçonne surfe sur la « French touch ». Un savant mélange d’électro, de son 80’s et de rock. C’est mélodique, énergique et déroutant. New Order, The Cure, Bowie, Gainsbourg… sont nos sources d’influence. Un premier single « La même journée » et un premier clip qui racontent quoi ?Dans ce monde où tout va de plus en plus vite, nous cherchons à combler le vide existentiel vertigineux qui fait le siège de nos consciences… On le fait en exécutant mille choses par jour… certaines actions sont banales, d’autres débiles, certaines sont décalées, d’autres de la première importance… !!! On gave nos cerveaux pour qu’ils nous ferment les yeux et que l’on ne voie plus ce vide abyssal… La chanson dit simplement « on fait tant de choses dans une journée… peut-être trop… en faire moins nous permettrait peut-être de les faire mieux… de vivre mieux ! » Quels sont vos lien(s) avec Roubaix ?On répète à RoubaixOn vit à RoubaixOn boit des cafés à RoubaixOn rit on pleure à RoubaixForcément la ville, sorte de concentré explosif et subtil de diversité, aux habitants si généreux et si dingues, théâtre des destins les plus fous, à l’architecture merveilleusement rectiligne et mélancolique influe sur notre création. Quels sont les projets à venir ?La première phase de travail (écriture, composition et enregistrement des chansons) vient de se terminer.Un premier single sortira dans le courant du mois de décembre accompagné d’un clip tourné tout récemment.La seconde phase consistera à trouver les partenaires pour diffuser au mieux la musique de Garçonne (label, tourneurs, équipe de promos, etc…) Ensuite les projets ne manquent pas : Sortir un premier EP qui fasse voyager, s’interroger, planer, oublier, danser, etc… Faire de la scène pour partager avec le public notre univers. C’est là que l’on se sent le mieux ! Fonder une famille musicale, un studio de création où les valeurs seront la tolérance, le partage mais aussi la « rebellitude », le combat contre les choses qui nous révoltent. Produire de la musique, collaborer avec d’autres artistes… Initiales GarçonneG comme Gare… c’est là qu’on part et qu’on arrive !A comme AphrodisiaqueR comme Répète… et répète après moi…Ç comme Ça… Ça sonne GarçonneO comme Ornithorynque… parce qu’un castor avec un bec de canard ça ne court pas les rues !N comme N’oublie pas… n’oublie pas d’où tu viensN comme Nue… toute nue… sous la pluieE comme Ecoute… écoute et dis-nous… garconne.fr

Les gapettes à faire tourner la tête !

Elle en a dans le ciboulot et a dû naître avec un petit vélo dans la tête. Céline Oberlé lance son e-commerce Vera Cycling en 2016, sans jamais perdre les pédales depuis qu’elle crée des gapettes, entendez des casquettes à étroite visière. Enthousiaste et rafraîchissante, cette grande jeune femme d’origine alsacienne a bien bourlingué. D’un séjour combiné entre New-York et Montréal, elle garde en mémoire le vélo de ville, celui qui accompagne tous ces déplacements. Un court passage à Paris la connecte au ride urbain. Le vélo continue à lui trotter dans la tête jusqu’à ce qu’elle décide de passer à la vitesse supérieure et de s’installer en 2015 à Lille, puis à Tourcoing pour se consacrer à la création à la vente, et propose des mini-collections de cet accessoire aussi pratique que désuet sur son e-shop veracycling.fr Quand l’enfer du Nord inspire Céline n’hésite jamais à se remettre en selle pour créer chaque année le modèle collector de l’enfer du Nord, clin d’œil à la célèbre course cycliste Paris-Roubaix. Ses collections organisées par thématiques sport, rétro, mode, originale… sont toutes soignées dans les détails. Le tissu polyester imprimé chez un prestataire tourquennois, l’assemblage confié à un atelier proche d’Arras garantissent un accessoire 100% made in Nord. Les musettes, tours de cou, chapkapettes viennent compléter le parfait habit du cycliste. Une collaboration avec Kérozène 74, qui recycle des chambres à air pour en faire des accessoires, a donné naissance à trois modèles rétro citadins chics, en édition limitée. Fan de cyclisme et d’écologie, Céline propose des podcasts qui mettent en lumière des initiatives d’entrepreneurs autour du vélo. Notamment celui de Jean-Charles Huvelle à la tête de Tissu Papi à Roubaix qui organise le convoi de ses colis vers la plateforme à Hem, en vélo ! > Les gapettes sont en vente à l’office de tourisme de Roubaix et sur veracycling.fr> Podcast sur dynamo.veracyling.fr> Instagram Roulezroubaix

Djamel Cherigui, ses nuits sont plus belles que ses jours

Illustration : Lucie Massart On a déjà tout dit sur Djamel Cherigui, l’épicier qui vit un conte de fée après la publication de son premier roman. Vraiment ? Et si on s’intéressait à ses journées, et ses nuits, bien remplies et bien structurées. Vingt-quatre heures dans la vie d’un jeune homme qui ne se dit pas encore écrivain, mais qui travaille sur son deuxième roman. Djamel Cherigui a gardé les pieds dans son épicerie. Il est resté le même, avec le même sourire flegmatique et ce petit côté nonchalant. Le succès qu’il connaît depuis la sortie en mars de son premier roman « La Sainte touche » ne l’a pas transformé. « J’ai connu ça tard, à 35 ans. » précise-t-il. Son emploi du temps et le rythme de ses journées sont quasi immuables. vers 13/14h « Je me lève. Je me prépare rapidement pour rejoindre mon épicerie Le parvis au Nouveau Roubaix. » Avec toujours cette question : quel livre va-t-il emporter dans son sac ? Il lit trois ou quatre livres en même temps. En ce moment, il relit « Au plaisir de Dieu » de Jean d’Ormesson, pour son prochain roman. Il n’en dira pas plus, juste qu’il reste dans le même univers et qu’il espère le sortir en janvier 2023. Entre deux clients, Djamel plonge le nez dans ses livres. La lecture, un plaisir qu’il qualifie d’addiction. « J’ai besoin de ma dose quotidienne. » A 18h, il baisse le rideau de l’épicerie – « J’ai gardé les horaires Covid et je verrai si je repousse la fermeture à 23h comme avant » – et rejoint des amis chez le pâtissier roubaisien Patrick Hermand. A 19h10, c’est précis, Djamel entame sa séance de sport quotidienne. « Et ensuite je sors dîner. Je n’ai pas de frigo ni de four chez moi, je n’aime pas particulièrement cuisiner. » Ses endroits de prédilection : le Métropolitain du côté de la gare de Roubaix ou à la brasserie André à Lille. La nuit, c’est le meilleur moment de la journée. Je lis jusque 6h environ. De retour chez lui vers 23h, « c’est le début de la soirée » s’amuse-t-il. « Hors de question de regarder un film, ma seule façon de m’évader c’est la lecture« . Il commence par un ouvrage complexe, « Charles Péguy par exemple » ou de la philosophie, au hasard Nietzsche. Et là, il est le plus heureux des hommes, dans le silence de la nuit. A trois heures du matin, changement d’ambiance. Djamel poursuit sa lecture par un roman plus léger : Charles Bukowski, Nicolas Rey, Emmanuel Carrère ou Chris Kraus font partie de ses auteurs favoris. « C’est le meilleur moment de la journée. Je lis jusque 6h environ. » Et il finit par s’endormir comme un bébé. Et le lendemain vers 13h il se réveille et recommence. La master class de Djamel Cherigui L’angoisse de la page blanche ? « Je peux buter au début. En tout cas, l’exercice d’écriture est super laborieux chez moi » annonce d’emblée le jeune écrivain. D’ailleurs il ne se qualifie pas ainsi. « Je suis épicier, moi. Je suis un épicier qui écrit si vous préférez. Je pense qu’on est écrivain à partir du moment où on reçoit le prix Goncourt. » Une méthode ? « Pas vraiment mais j’écris beaucoup de choses sur des post-its étalés un peu partout chez moi. Des phrases, des idées, des fulgurances, des choses que j’entends. » L’importance de la première phrase ? « Evidemment que c’est important. Je n’ai jamais changé la première phrase du roman mais j’ai mis deux semaines à la construire. » Un écueil à éviter ? « Ah oui ! Surtout ne pas utiliser les adjectifs en trop grand nombre ! » Et de citer Boileau : « Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement. Et les mots pour le dire arrivent aisément« . Le style Cherigui ? « C’est une question de rythme. J’ai su me corriger pour trouver mon style. Un style direct mais recherché. »Il concède facilement qu’il est « assez pitoyable en orthographe« . « La lecture ça étoffe le vocabulaire, mais ça n’améliore pas l’orthographe« , selon lui. La notoriété soudaine ? « Je suis assez mal à l’aise avec le succès et la notoriété. Je suis juste content quand on me dit que je procure du plaisir aux gens. » conclut-il, modeste et posé. Toujours souriant en tout cas, et déjà entrain de penser au deuxième roman.« On me donne l’occasion de faire mieux et je saisis ma chance. »

Autour de l’art urbain

Marie-Odile et Louis Breynaert nous ont concocté une sélection de cinq ouvrages relatifs au street art. Les livres d’images, c’est le rayon de Marie-Odile. Elle nous fait part de ses coups de cœur. Ces cinq ouvrages font partie des « permanents » de la librairie, toujours disponibles. Guide du Street art à Lille « Enfin un guide de l’art urbain entre Lille, Roubaix et Tourcoing ! Huit parcours à travers la métropole dont trois à Roubaix qui font notre fierté. De nombreux artistes, des grands noms et d’autres qui le deviendront, des informations précieuses et richement illustrées. Laissez-vous guider…«  > Editions Alternatives (13,50 €) Histoires de rencontres « Miss. Tic est une figure incontournable de l’art urbain, elle interpelle les passants de Paris depuis plus de trente ans. Ses portraits de femmes et leurs légendes impertinentes révèlent une personnalité libre et intemporelle. « Histoires de rencontres » donne la parole à 43 personnes évoquant leur approche de son œuvre. Cet ouvrage nous remémore notre vie parisienne au pied de la Butte-aux-Cailles et son récent passage à la librairie. » > Editions Lelia Mordoch (30 €) JonOne « JonOne, issu du monde du graffiti, graffeur et artiste peintre né à New-York, décide d’installer son atelier à Roubaix dans notre quartier. C’est en voisin qu’il est venu dédicacer à la librairie et nous raconter ses innombrables vies. L’ouvrage est richement illustré et son parcours une pépite.«  > Edition Skira (39 €) Rouge brique « LEM, artiste plasticien roubaisien s’attache aux sites désaffectés ou promis à la démolition. On a tous croisé les couleurs éclatantes de ses créations poétiques qui nous regardent sur les murs de Roubaix et de la métropole. Vingt ans de peintures murales dans « Rouge brique » et 850 photos qui égaient notre quotidien en toute simplicité.Lem, c’est un peu le local de la sélection.«  > Edition Teetras Magic (29 €) Parcours fléché « Jef Aerosol, artiste pochoiriste né à Nantes, cet enfant du rock a fini par poser ses valises en métropole lilloise. Jef est notre ami, sans son intervention et sa générosité, la librairie ne serait plus là aujourd’hui. « Parcours fléché » a une place d’honneur dans notre rayon street-art. Il nous invite à un voyage en images sur trente ans de pochoirs à travers le monde. Incontournable et magnifique.«  > Editions Alternatives (35 €) autourdesmots.fr

ARTFX, l’effet spécial Roubaix

Avril 2031, Dolby Theater de Los Angeles, 103e cérémonie des Oscars.Sur scène, Maxence Thiriet vient de recevoir le trophée du meilleur film d’animation. A la tribune, entouré de son équipe technique, il termine son court message de remerciement par un grand cri de joie, en français : « Merci ROUBAIX ! »… Fiction ? Pas tant que ça… Retour en 2021 : la Plaine Image, bâtiment Jacquard, rue Corneille à Roubaix. Maxence fait sa rentrée au sein de la 1ère promo d’ARTFX, école française des arts numériques. Près des locaux d’ANKAMA et de PICTANOVO, les talents créatifs de demain s’installent et les plus grands studios d’animation internationaux ne s’y trompent pas : ils viennent y recruter leurs futurs collaborateurs. Qui d’autre peut se vanter de voir le nom de ses étudiants apparaître au générique de « Star Wars », « Harry Potter », des séries « Vikings » ou « Game of Thrones » ? Les jeux « Assassin’s Creed », « Rayman » et « Beyond good and Evil » ? Les effets spéciaux des « Guardians of the Galaxy » ou les « Avangers », les personnages des « Lapins Crétins » ou de « Moi Moche et méchant » ? Tous portent en eux un peu d’ADN d’ArtFX. Projet d’agrandissement Spécialisée dans les industries créatives, cette école permet aux étudiants de se former à l’animation 2D/3D, aux effets spéciaux, à la programmation de jeux vidéo. Fondée en 2004 à Montpellier, elle a installé un campus à Roubaix à la rentrée 2020 et, forte de son succès, vient de présenter son projet d’agrandissement pour 2023 à la Plaine Images. Le campus actuel accueille environ 220 étudiants en cette rentrée 2021. Il devrait atteindre, à la rentrée 2022, sa capacité maximal fixée à 300. Au total, ArtFX disposera de 18 000 m², dont 6 000 m² dédiés à l’enseignement et 400 m² de studios de tournage. Le site sera aussi doté d’une résidence étudiante et d’autres espaces qui seront loués. artfx.school plaine-images.fr © Valodre & Pistre A vous de jouer ! L’école a lancé un cursus en cinq ans, dédié aux « nouvelles technologies du cinéma » qui formera à quatre métiers : chef opérateur, concepteur/réalisateur de décors virtuels et réels, scénariste et directeur d’acteur dans un environnement digital. Son recrutement est particulier : un test en ligne suivi d’épreuves de créativité sur un thème imposé puis un entretien oral individuel. Les admissions se font tout au long de l’année au rythme d’une session d’admission par mois entre décembre et avril.

Boulette de maquereau

La cheffe Ndeye Diop est d’origine sénégalaise et membre de l’association roubaisienne CRAO – Communauté des Ressortissants d’Afrique de l’Ouest. Créée en 1979, l’association qui compte plus de 300 membres entend notamment contribuer à l’évolution harmonieuse des ressortissants africains dans la vie de la cité, favoriser l’enracinement et l’ouverture pour mieux vivre ensemble et promouvoir les cultures d’Afrique Noire. « Enracinement et culture » est son credo, « Echanger pour mieux s’accepter » son slogan. La Semaine culturelle africaine est une manifestation phare de CRAO. A cette occasion, des repas sont organisés avec au menu mafé, thiébou yapp ou encore yassa délicieux. Pas étonnant de retrouver CRAO au Festival de la Boulette. Ndeye a tout de suite pensé à une recette de boulette de poisson traditionnelle que l’on se transmet de mère en fille. Ses boulettes au maquereau ont conquis le public, autant que sa générosité et sa bonne humeur. « Je me suis donnée à fond ! Ca nous a tous fait très plaisir ! » La recette Ingrédients (pour environ 1 kilo de boulettes) :1 kg de maquereau1 gousse d’ail1 botte de persilPoivre2 KubOrUne tranche de pain2 cuillère à soupe d’huile de tournesol Pas à pas : Mixer l’ail, le persil, les cubes de bouillon et le poivre. Réserver. Faites tremper le pain pour le ramollir. Couper le maquereau, ôter les arrêtes. Mixer mais pas trop. Retirer un maximum de peau et les dernières petites arrêtes s’il en reste. Essorer le pain. Rassembler l’ensemble dans un grand saladier. Faire un puit au centre et y verser l’huile. Trempez les doigts dans l’huile, prendre un peu du mélange et façonner une boulette de la taille d’une balle de golf. Recommencer. Frire de tous les côtés à la poêle dans de l’huile. Ca va très vite. Deux minutes et c’est prêt ! Servir avec une salade ou du riz, ou en apéritif, comme des accras avec une sauce rouge. © Anaïs Gadeau © DR L’assiette L’assiette décorée au crayon et au pinceau est signée Caroline Prévost et tirée de sa collection Play.Ancienne styliste de mode, la céramiste a installé son four aux Ateliers Jouret, où elle travaille, tout en poésie, le frès et la porceaine. Ses créations, pièces artistiques uniques ou pièces utilitaires qui subliment le quotidien, sont présentes notamment au Grand Bassin à Roubaix. carolineprevost.fr

Boulette de tapioca végétarienne & Boule d’or

Les cheffes Symanivanh, Sengdeuane et Mixay sont membres de l’Association de Développement Artistique et Culturel Lao (ADACL). Symanivanh (au centre), qui en est la présidente, gère aussi le magasin de produits asiatiques bien connu, Paris Store. Nous sommes allés à leur rencontre à LA Pagode Laotienne Wat Lao Bouddhaviharn, boulevard de Strasbourg à Roubaix. Ce lieu paisible et accueillant a ouvert ses portes en 2014 et affiche un style architectural remarquable directement hérité des temples bouddhistes laotiens. Lieu de recueillement unique dans la région, mais aussi lieu de vie, il ouvre ses portes pour des visites guidées (notamment pour les écoles et lors des Journées du Patrimoine) ou libres, des conférences ou des kermesses. L’association religieuse (loi 1905) compte 174 membres, tandis que l’ADACL (loi 1901) rassemble 1670 personnes. Dans la cuisine très bien organisée de La Pagode, des dames cuisinent des plats traditionnels laotiens, qui sont vendus sur des stands lors de la kermesse annuelle par exemple. Participer au 1er Festival de la Boulette, pour partager les saveurs laotiennes était une évidence. © Anaïs Gadeau Les recettes Boulette de tapioca végétarienne Ingrédients5 gousses d’ail1/2 tasse d’arachides grillées2 oignons rouges2 patates douces (200g)400g de perles de tapioca (petites graines)3 cuillères à soupe de sauce soja2 cuillère à soupe de sucre de palme1/2 cuillère à café de vinaigre2 cuillère à soupe d’huile végétale1 pincée de sel1/2 cuillère à café de poivre mouluFeuilles de salade, quelques feuilles de menthe (pour le décor) Pas à pas Faire bouillir l’eau tiède au-dessus du même niveau que la perle de tapioca avec 1cl d’huile. Tremper le tapioca dans l’eau préparée pendant 5 mn. Faire cuire la patate douce, couper les oignons épluchés en quatre. Préparer la farce : Mixer patates douces, oignons rouges, poivre, sauce soja, sucre de palme, vinaigre, arachide, sel, poivre. Façonner le tapioca dans la paume de main, puis insérer la farce au centre et refermer pour former une boule. Faire cuire à la vapeur pendant 10 mn. Dresser en posant les boulettes sur les feuilles de salade, puis décorer avec des feuilles de menthe. Boule d’or Ingrédients200 g de farine de riz400 g de farine de riz gluant100 g de flocon de purée de pommes de terre (ou une petite pomme de terre bien cuite)1 sachet de levure chimique150 g de sucre150 ml d’eau chaude (non bouillante)200 ml d’eau froideGraines de sésame pour la finition (100 g)  Pas à pas : Mettre les haricots mungos dans un récipient et verser de l’eau jusqu’à 1 cm au-dessus de la surface des haricots. Laisser tremper pendant 1h (pour les impatients, 15-20 min dans de l’eau chaude suffiront). Les égoutter et les faire cuire à la vapeur 20 min ou dans une casserole antiadhésive avec 2cs d’eau ou plus (en fonction de la texture voulue) en remuant de temps en temps. Une fois cuits, mélanger les haricots mungos avec la noix de coco râpée (et la ciboule). Puis les former en petite boule. Passons à la préparation de la pâte ! Faire fondre le sucre dans 150 ml d’eau chaude. Mélanger ensemble la farine, les flocons de purée et la levure. Verser l’eau chaude sucrée et mélanger, puis l’eau froide et malaxer pour former une pâte. Maintenant vient la phase de confection du gâteau ! Prendre une portion de pâte et former une boule (une balle de ping-pong) puis l’étaler. Insérer la farce au centre et refermer la pâte de façon homogène pour façonner une boule et les rouler dans les graines de sésame. Et répéter ces actions tant qu’il y a des ingrédients. On peut à présent passer à l’étape de la cuisson ! Préchauffer un bain d’huile à feu doux. Attention une huile trop chaude fera éclater les boules de sésame !! La température doit atteindre 140°C. A défaut d’avoir un thermomètre, plonger une baguette en bois, il doit y avoir un petit frémissement autour. S’il est trop fort, diminuer le feu. Plonger maintenant les boules de sésame dans le bain d’huile en les tournant régulièrement (10-15 min par boule). Les boules doivent avoir un peu d’espace autour pour qu’elles puissent dorer uniformément. Les retirer et égoutter, puis les poser sur du papier absorbant pour retirer l’excédent d’huile. Nous avons maintenant de belle boules de sésame dorées et croustillantes. Les assiettes Ces deux assiettes signées Chloé Kowalka sont issues de ses collections Matelot et Green. Titulaire d’un DNSEP design objet & espace, la jeune femme a crée sa propre marque en explorant le travail de la céramique. Elle a récemment été exposée au Couvent de la Visitation (avec Guylène Galantine). Son atelier est à L’Alternateur. chloekowalka.com

Roubaix rembobine !

Se réinventer, construire ensemble un avenir pour une industrie textile plus durable à Roubaix, amorcer une relocalisation, réfléchir à de nouvelles manières de produire et de consommer… Telle est l’ambition du nouveau collectif Mode in Roubaix. « Mode in Roubaix », c’est d’abord un clin d’œil au « made in », le made in France dont Roubaix veut porter légitimement les couleurs, en devenir une vitrine et le faire rayonner. Un mouvement dans ce sens, soutenu par une prise de conscience générale, était engagé. La crise sanitaire est venue le conforter : non seulement elle a montré la nécessité de produire localement, mais a prouvé que cela était possible. À Roubaix, durant le premier confinement, le dispositif national Résilience de production de masques a trouvé un écho important. Les machines à coudre se sont remises en marche au sein d’un atelier désormais bien implanté. Fédérer les acteurs de la filière pour une mode durable et écoresponsable « Mode in Roubaix », c’est ensuite la volonté de regrouper des acteurs jusque-là isolés dans leurs métiers respectifs. L’objectif est de les faire se connecter, chacun devenant pour l’autre un apporteur d’affaire, et de mutualiser les moyens pour, au final, créer un écosystème complet, moteur de la filière française, et de l’emploi. Dans une ville où la politique Zéro Déchet et le concept d’écologie souriante ont conduit à l’émergence et au développement de l’économie circulaire, « Mode in Roubaix », c’est enfin la promesse d’une mode durable. Référence nationale en la matière, l’association FashionGreenHub, qui sensibilise les entreprises à la mode responsable, forme, crée et produit est d’ailleurs logiquement impliquée dans la dynamique « Mode in Roubaix ». À Roubaix, ville résiliente et qui sait si bien renouer avec le fil de son histoire, le textile fait plus que renaître, il revit.  modeinroubaix.fr fashiongreenhub.org Crédits photo : Anaïs Gadeau – Ville de Roubaix