AUDACE
Marilyn Feltz : Signature d’un univers hors normes
Comme ils aiment le souligner, « les gens qui aiment nos créations se reconnaissent entre eux ». Depuis 2015, Marilyn Feltz et son mari Alexis Gaffuri créent des collections avec une totale liberté, s’inscrivant dans la culture « do it yourself », mélangeant les inspirations « Arts and Crafts », clubbing, Art Déco… Dans quel univers embarque un vêtement Marilyn Feltz ? Je pense qu’une femme qui s’habille chez nous cherche une féminité intemporelle et glamour… inspirée d’un dressing classique mais, toujours, avec un petit twist « rock and roll »… On est dans une forme de maximalisme et d’esthétisme bohème rempli d’images et de références cinématographiques et musicales ! Quels grands moments de vos vies avez-vous « recyclés » pour faire naître votre marque ? J’ai vécu plusieurs années à Hollywood où l’on peut pousser le glam à son maximum sans complexe, et ensuite j’ai arpenté Berlin dans tous les sens avec Alexis. Les vêtements que l’on crée s’adaptent facilement à la nuit ou à la rue, à un club ou un théâtre. On revendique toujours un air de fête et de bon karma. C’est une attitude moins futile qu’elle ne paraît je pense… surtout dans le monde d’aujourd’hui. Quels filons pour inspirer les vêtements, tissus, accessoires qui composent vos collections ? Le plus simple aujourd’hui pour essayer de garder des prix raisonnables en faisant du Made in France est d’utiliser ce qu’on appelle « des stocks dormants ». Le upcycling c’est un peu une perpétuelle chasse aux trésors ! Cela nous permet de faire du prêt-à-porter avec des tissus originairement produits pour Saint Laurent, Chanel, Dolce Gabbana et autres… Pour la façon, nous aimons travailler avec des entreprises familiales, des artisans passionnés! Je confectionne aussi moi-même des pièces uniques en recyclant nos chutes… Dans vos rêves les plus fous, quelle personnalité glamour rock incarnerait au mieux l’univers Maryline Feltz ? Les gens célèbres ne me font pas fantasmer. J’aime être étonnée et surprise par des gens hors normes qui ont une approche très pure et instinctive du style. Je fais des vêtements pour des femmes qui ont envie de se démarquer sans en dire trop, sans ostentation « de marque » mais avec un signe de reconnaissance pour celles qui savent. Comment et pourquoi avez-vous posé vos valises à Roubaix ? Alexis est originaire du Nord de la France, et l’opportunité de venir à Roubaix s’est présentée à un moment où Paris m’ennuyait ! J’ai cycliquement ce besoin de perdre mes repères et de tout réapprendre. MarilynFeltz.com
La Braderie de l’Art : Le tube de l’hiver !
Depuis 33 ans, la Braderie de l’Art secoue Roubaix début décembre avec un concept unique : 24 heures de création artistique non-stop, où l’art devient accessible à tous. Cet événement est devenu un incontournable de la scène arty. En plein cœur de l’hiver, c’est l’occasion idéale de plonger dans les coulisses de ce festival populaire et circulaire. L’art à prix (très) doux Derrière cette aventure se trouvent Fanny Bouyagui, fondatrice d’Art Point M – l’association qui organise également le Name Festival – et sa complice, Sabine Duthoit. Leur pari était audacieux : rassembler entre 100 et 150 performers – designers, peintres, graffeurs, sculpteurs, graphistes – pour créer et vendre des œuvres à petits prix. Aujourd’hui, on peut repartir avec une œuvre unique pour 1 à 400 euros, une accessibilité rendue possible grâce aux matériaux de récup’ qui réduisent les coûts de production. Fanny Bouyagui & Sabine Duthoit Un spectacle artistique immersif Au départ, la Braderie de l’Art se déroulait dans les anciens bains municipaux de Roubaix, désormais devenus le musée La Piscine. Aujourd’hui, l’événement a pris ses quartiers à la Condition Publique, un lieu tout aussi chargé d’histoire. Ce vaste hangar devient le théâtre d’une performance artistique en live : ici, les artistes ne se contentent pas d’exposer, ils créent sous les yeux du public. Une véritable immersion dans le processus créatif qui attire chaque année plus de 20 000 curieux et passionnés. Quand la récup’ devient un art Dans cet immense temple de l’upcycling, un stock de 2 000 m³ d’objets et matériaux oubliés trouve une nouvelle vie. Bois, métal, plastique particulièrement ces dernières années – tout y passe ! Les artistes découpent, soudent, collent, peignent et transforment ces matériaux dans une ambiance électrique où l’odeur de peinture fraîche se mêle au bruit des outils. Un joyeux capharnaüm, comme on les aime chez Alternatif. Chaque déchet devient une œuvre potentielle, et c’est ce mélange de bric-à-brac et de génie créatif qui apporte toute la magie à l’événement. La Braderie de l’Art s’est inscrite dans une démarche écoresponsable, bien avant que cela ne devienne tendance. Depuis 2013, l’association a créé le label RE-COLLECTE, qui établit des partenariats avec des entreprises locales pour récupérer leurs déchets industriels ou excédents de production. Cette initiative renforce l’aspect durable de l’événement en valorisant le circuit court et l’upcycling. La Braderie de l’Art, c’est bien plus qu’un simple marché de l’art où l’on flâne, discute et négocie : c’est une véritable rencontre entre créativité et écologie, où chacun peut participer à un mouvement collectif et durable. La Braderie de l’Art @braderiedelart
JULES x Anti_Fashion : une capsule streetwear, urbaine
Nouvelle collaboration réussie pour l’entreprise roubaisienne et le collectif de jeunes talents Anti_Fashion Project, qui a eu carte blanche pour créer six pièces exclusives, confectionnées à partir de fins de stock de tissu. Un projet qui défend une mode plus responsable et durable… 100% Roubaix ! La rencontre entre Jules et Anti_Fashion remonte à 2018. La collaboration entre les deux acteurs a été développée avec pour objectif de proposer aux jeunes des dispositifs de bénéficier d’un parcours individualisé sur mesure, ainsi qu’un accompagnement professionnel autour des nouveaux métiers de la mode. Cette plateforme d’expression Anti_Fashion permet de réinventer le système de production pour le rendre responsable, positif et bienveillant, et de mettre en avant toutes les dynamiques, idées et initiatives des créateurs. Un style assumé de A à Z Pour cette saison 2022, le projet a été mené par cinq jeunes d’Anti_Fashion. Kynza, Olympe, Sauphoine, Chandy et Mohamed, âgés de 21 à 26 ans, et issus de parcours divers comme le modélisme ou le commerce ont créé de A à Z leur collection Jules idéale. De la réalisation des prototypes aux fiches techniques des pièces, en passant par l’achat de matières et le suivi de production tout a été fait pour laisser libre court aux regards créatifs de nos cinq jeunes talents. La nouvelle ligne dévoilée en édition très limitée par Jules pour ce printemps 2022 mêle le côté urbain et streetwear. On y retrouve des pièces aux coupes oversize et unisexes, de la chemisette col cubain au pantalon loose, en passant par les t-shirt, accessibles tant dans le style que dans leur gamme de prix. Un ancrage 100% local Les tissus utilisés pour la confection des pièces ont été sélectionnés avec soin et surtout chinés dans une institution familiale roubaisienne bien connue : Tissus Papi. Objectif : ne produire aucune matière première dans la conception de cette collection capsule, grâce à l’utilisation de chutes de rouleaux et autres fins de stock, et ainsi de donner une seconde vie aux tissus. Sur les t-shirts, on reconnaît les illustrations signées LEM, qui avait commis la dernière de couverture d’ALTERNATIF #3. Né à Roubaix en 1983, Antoine Leman de son vrai nom, est connu pour ses dessins colorés aux contours noirs, que l’on retrouve aussi bien dans les friches que dans la cour des écoles. L’artiste a été invité par le Festival international des Cultures urbaines URBX à réaliser une fresque participative au cœur de la médiathèque de Roubaix La Grand-Plage. jules.com anti-fashion-project.com tissuspapi.com art-lem.fr
Du street art plein les poches
Le quartier du Pile est le terrain de jeu d’une multitude de talentueux street artistes. En son cœur, La Condition Publique, Laboratoire créatif emblématique des cultures urbaines, réunit plusieurs pépites. Plutôt qu’une brochure, une appli* a été créée pour présenter les œuvres et leurs artistes. Choix judicieux selon nous. Voici pourquoi en 3 points. 1 « Le street art j’adore, mais Roubaix c’est trop loin » Notre premier réflexe, c’est de vous répondre que Roubaix vaut vraiment le détour quand on est amateur de street art. Mais d’ici là, cette appli est une aubaine pour vous. Vous y trouverez tout : photos des œuvres, descriptions, infos sur les artistes, liens vers leurs sites et réseaux sociaux, etc. De quoi tout vivre et tout comprendre comme si vous y étiez et vous donner une furieuse envie de venir à Roubaix. 2 « J’ai prévu d’y aller mais je n’aurai pas le temps de tout voir » Cette appli va vous permettre de préparer votre venue et de sélectionner « votre parcours » en fonction de votre temps et de vos préférences. Pour cela, la fonction « filtre » est votre alliée. Le filtre « Condition Publique » vous permet de sélectionner les œuvres présentes au sein du bâtiment de la Condition Publique. Le filtre « Quartier » présente les œuvres à aller découvrir en dehors des murs de la Condition Publique, vous incitant par la même occasion à vous balader dans un Roubaix riche en belles découvertes ! D’autres filtres, en fonction de vos centres d’intérêt : « scène locale » pour découvrir les artistes « made in Roubaix » « Collage » « aérosol » « pochoir » « peinture » « graffiti » (etc…) pour choisir en fonction de la technique utilisée « Engagé.e.s » pour découvrir les œuvres qui soutiennent une cause « Toits terrasses » qui réunit toutes les œuvres installées sur les toits de la Condition Publique (un endroit à découvrir !) Sans oublier les filtres « Graffuturism », « réalité augmentée » « hybride » qui ne manqueront pas de piquer votre curiosité. 3 « Je suis sur place et j’aimerais bien en savoir plus sur certaines œuvres/artistes » Rien de plus simple : sortez votre téléphone, ouvrez l’appli, cherchez l’œuvre dans le menu ou scanner le QR code qui se trouve dans le cartel apposé à côté de l’œuvre. Vous aurez accès à toutes les infos sur l’œuvre et l’artiste… mais pas que ! Pour certaines œuvres, comme celles de SAYPE, l’appli est le seul moyen d’avoir une vue d’ensemble. Ces œuvres monumentales n’étant visibles que si l’on prend de la hauteur. Pour d’autres œuvres, vous trouverez sur l’appli des infos qui vous permettront d’aller plus loin dans le travail de l’artiste, dans son rapport avec Roubaix… Vous pourrez ainsi découvrir les interviews des jeunes Roubaisiennes que l’artiste Yseult YZ Digan fait figurer dans ses œuvres. *Appli à télécharger gratuitement sur App Store et Google Play A noter : Certaines des œuvres ne seront visibles que lors de la saison « Urbain.es », jusqu’au 24 juillet 2022.
ARTFX, l’effet spécial Roubaix
Avril 2031, Dolby Theater de Los Angeles, 103e cérémonie des Oscars.Sur scène, Maxence Thiriet vient de recevoir le trophée du meilleur film d’animation. A la tribune, entouré de son équipe technique, il termine son court message de remerciement par un grand cri de joie, en français : « Merci ROUBAIX ! »… Fiction ? Pas tant que ça… Retour en 2021 : la Plaine Image, bâtiment Jacquard, rue Corneille à Roubaix. Maxence fait sa rentrée au sein de la 1ère promo d’ARTFX, école française des arts numériques. Près des locaux d’ANKAMA et de PICTANOVO, les talents créatifs de demain s’installent et les plus grands studios d’animation internationaux ne s’y trompent pas : ils viennent y recruter leurs futurs collaborateurs. Qui d’autre peut se vanter de voir le nom de ses étudiants apparaître au générique de « Star Wars », « Harry Potter », des séries « Vikings » ou « Game of Thrones » ? Les jeux « Assassin’s Creed », « Rayman » et « Beyond good and Evil » ? Les effets spéciaux des « Guardians of the Galaxy » ou les « Avangers », les personnages des « Lapins Crétins » ou de « Moi Moche et méchant » ? Tous portent en eux un peu d’ADN d’ArtFX. Projet d’agrandissement Spécialisée dans les industries créatives, cette école permet aux étudiants de se former à l’animation 2D/3D, aux effets spéciaux, à la programmation de jeux vidéo. Fondée en 2004 à Montpellier, elle a installé un campus à Roubaix à la rentrée 2020 et, forte de son succès, vient de présenter son projet d’agrandissement pour 2023 à la Plaine Images. Le campus actuel accueille environ 220 étudiants en cette rentrée 2021. Il devrait atteindre, à la rentrée 2022, sa capacité maximal fixée à 300. Au total, ArtFX disposera de 18 000 m², dont 6 000 m² dédiés à l’enseignement et 400 m² de studios de tournage. Le site sera aussi doté d’une résidence étudiante et d’autres espaces qui seront loués. artfx.school plaine-images.fr © Valodre & Pistre A vous de jouer ! L’école a lancé un cursus en cinq ans, dédié aux « nouvelles technologies du cinéma » qui formera à quatre métiers : chef opérateur, concepteur/réalisateur de décors virtuels et réels, scénariste et directeur d’acteur dans un environnement digital. Son recrutement est particulier : un test en ligne suivi d’épreuves de créativité sur un thème imposé puis un entretien oral individuel. Les admissions se font tout au long de l’année au rythme d’une session d’admission par mois entre décembre et avril.
Roubaix, star du petit et du grand écran
Avec 70 jours de tournage du le 1er janvier au 30 novembre 2021, Roubaix ne se fait pas de cinéma ! Elle affiche ses ambitions et valorise ses nombreux atouts. La 3e ville de la région Hauts-de-France n’est plus une jeune première dans le domaine du 7e art et du petit écran. Terre de tournage – et accessoirement celle d’Arnaud Desplechin où il a fait ses premiers pas et maintenant ses grands de cinéaste -, Roubaix a d’ailleurs rejoint en avril le réseau Film friendly. Ce label conforte son statut et va de pair avec l’arrivée en mairie d’une personne presqu’exclusivement dédiée à cette mission. Alice Majka est chargée d’accueil des tournages. « Pour accueillir des tournages à Roubaix, il est important de trouver des décors au plus près des volontés des réalisateurs, tant sur les biens privés que publics », explique-t-elle. Son travail, c’est cela, qui va de l’accueil des équipes de repérage de décors aux demandes de dernière minute pendant le tournage. Un décor à ciel ouvert Dans l’ancienne ville industrielle textile, on pourrait croire les friches parmi les attraits principaux de Roubaix. Ce serait oublier la nécessité de garantir toutes les conditions de sécurité. À une heure de la capitale et au cœur d’une métropole facilitatrice, les producteurs viennent prioritairement y trouver une seconde région parisienne, moins chère et moins saturée : le quartier des Trois Ponts pour incarner la banlieue, l’hôtel de ville, une mairie d’arrondissement, le cimetière, celui du Père-Lachaise ou encore L’Impératrice Eugénie, parfaite pour figurer une brasserie parisienne. Décor à ciel ouvert, Roubaix compte de nombreuses pépites : les maisons bourgeoises, le magnifique parc paysager Barbieux, les quartiers ouvriers et des lieux particulièrement adaptés. C’est le cas de La Condition Publique. C’est aussi celui de l’ancienne Banque de France. « Un hall au mobilier typique des années 1900, un escalier en marbre et de quoi reconstituer à l’étage un appartement parisien », décrit Alice. En quête de décors pour son long-métrage « Frère & Sœur », Arnaud Desplechin était en repérage à Roubaix en avril. L’équipe a suivi. Elle est venue tourner en novembre dans les quartiers centre et de l’Epeule. Une belle opportunité pour la ville d’accueillir les deux acteurs principaux du film : Marion Cotillard et Melvil Poupaud. Pictanovo, fonds de soutien à la création Plus de tournages, c’est aussi plus de retombées économiques pour les territoires et un rayonnement plus large.Pictanovo accompagne la création audiovisuelle et cinématographique en Hauts-de-France grâce aux mises en relation avec plus de 280 comédiens, un catalogue de plus de 800 compétences de techniciens du son et de l’image, plus de 230 prestataires (lumière, machinerie, matériel son et vidéo, postproduction et trucage numérique), une base de 2 000 décors prêts à tourner, un écosystème de l’animation et pas moins de 8 fonds distincts de financement (cinéma / TV, court métrage, documentaire, etc.) www.pictanovo.com
Monsieur Lucette
Illustration originale : Almandre Qui n’a jamais levé les bras au ciel devant sa énième chaussette orpheline rangée dans le tiroir ? Mais où est passée sa jumelle ? A défaut de percer le mystère, Mouyan Wong a créé Monsieur Lucette, une start-up (incubée à Blanchemaille by Euratechnologie) qui propose des chaussettes à l’unité, en coton recyclé et made in France. Vive le dépareillage : la gamme de sept motifs aux couleurs assorties (frites, moules, bière, coq, croissant, marinière et Monsieur Lucette) permet de mixer les modèles entre eux. « Une façon de combattre à ma manière le gaspillage et de faire vivre le savoir-faire français« , témoigne Mouyan. Les chaussettes sont vendues en ligne, mais aussi au Grand Bassin à Roubaix. monsieurlucette.fr
La Vie est Belt recycle avec style
A l’heure où l’industrie textile est la deuxième plus polluante au monde, la France recense 200 000 tonnes de textile collectées chaque année. La Vie est Belt c’est combiner recyclage, mode et partage. Son fondateur, Hubert Motte, ne manque pas d’idées pour transformer mes objets du quotidien en véritable article tendances. Son coup de génie ? Des ceintures en pneus (de voiture, de vélos, même ceux du Paris-Roubaix !). « Utiliser des matériaux dont ont pense que leur place est forcément à la poubelle, c’était ça le projet. » Autre idée maline e écoresponsable, le caleçon 2.0 fête aujourd’hui son premier anniversaire. Entièrement fait à partir de draps et housse de couettes récupérés dans les relais, ce sous-vêtement dépareillé a fait son petit effet sur les acheteurs. Pas moins de 1 200 kilos de draps ont ainsi été revalorisés. Une collection-capsule a été créée avec les invendus de linge de lit de Blanche Porte. Quelque 2 000 caleçons ont été confectionnés au sein de l’atelier de Plateau fertile à Roubaix, donc en circuit court. Une ébauche de relocalisation qui pourrait à terme créer des emplois. Dernier projet lancé : un kit pour coudre son propre caleçon 2.0, en collaboration avec Canette, prêt-à-coudre pour enfants. « Avec ce kit, vous avez les moyens de vous réapproprier un savoir-faire, de comprendre la valeur des vêtements et surtout de faire vous-même, et d’en être fier. » A vos marques, prêt ? Couture ! lavieestbelt.fr
La Gentle Factory, so fresh & so frenchy*
Quand Christèle Merter a imaginé la Gentle Factory, il s’agissait de concevoir des vêtements de manière écoresponsable et 100 % made in France. Aujourd’hui, cette ingénieure textile de formation, formée à l’Ensait, vise le 100 % made in Roubaix. La marque a vu le jour en 2013, à Roubaix, du côté d’Happychic qui regroupe notamment les marques Brice et Jules. Christèle Merter, à l’origine du projet, souhaite penser le vêtement différemment. Feu vert de la part de sa direction.La jeune femme ne ménage pas sa peine, et quand courant 2018, le groupe pour lequel elle travaille, souhaite recentrer ses activités sur fond de crise économique, c’est tout naturellement que cette dernière reprend les rênes de la Gentle Factory. Désormais présidente, elle vole de ses propres ailes avec son équipe – une dizaine de personnes – qui l’a suivie dans la tempête. Début 2019, l’enseigne installe ses bureaux du côté de l’ancienne filature Cavrois-Mahieu. C’est là maintenant que les collections sont imaginées, toujours en adéquation avec les engagements de la marque, inscrite plus que jamais dans le made in France.Les séries de vêtements masculins et féminins se déclinent autour d’un fil conducteur qui n’est pas sans rappeler la démarche Zéro Déchet de Roubaix. Après le thème « Lanceurs d’alerte » qui a porté la dernière saison, Christèle Merter et toutes ses petites mains travaillent déjà sur la prochaine, « Bio-diversité ». lagentlefactory.com
3 questions à Maxime Piquette, CEO & co-fondateur de Ausha
Depuis qu’ils se sont associés sous la bannière d’iCreo en 2010, Maxime Piquette et Charles de Potter font des étincelles ! Après avoir révolutionné la radio sur Internet avec RadioKing, ils récidivent avec le podcast en lançant Ausha, une plateforme d’hébergement basée à la Plaine Images. Aujourd’hui, leur catalogue présente 2 700 références, avec des perspectives de développement à multiplier par deux chaque année. Comment est née l’idée ? Il y a trois ans, on s’est dit que ce n’est pas le fait d’être sur Internet qui change notre consommation. Ce qui change notre consommation, c’est le format ! C’est ce qu’on a voulu faire avec le podcast, un peu comme Youtube et Netflix avec la vidéo. Que l’audio, lui aussi, se transforme dans sa consommation, avec la création d’un catalogue gigantesque et le développement d’une écoute à la demande. Pourquoi passer par Ausha pour éditer un podcast ? Notre mission est de permettre à chacun de faire entendre sa voix. Que n’importe qui, demain, qui souhaite réaliser un podcast, puisse être diffusé sur toutes les plateformes d’écoute ! Ausha est une solution qui facilite la visibilité du podcast notamment sur Apple, Deezer, Spotify, Google ou encore Amazon. Notre solution est simple et intuitive, et nous récupérons les données d’audience, que nous communiquons à l’auteur. photos : Anaïs Gadeau C’est plutôt novateur comme concept… En France, ça commence à émerger incroyablement, et nous avons la chance d’être leaders sur notre marché. On travaille également sur des outils qui viennent mettre en avant le podcast. Il y a le clip vidéo, que l’auteur utilise pour présenter son émission, à lancer ensuite sur les réseaux sociaux, et depuis peu la newsletter avec laquelle il va pouvoir communiquer directement avec ses abonnés. Octobre 2018 Le lancement officiel Mars 2020 L’annonce de la levée de fonds d’1,2 million d’euros Septembre 2020 Le recrutement de 10 nouveaux salariés à temps plein Les 3 podcasts préférés de Maxime Piquette Génération Do it Yourself « Matthieu Stefani décortique le succès d’entrepreneurs qui ont fait le grand saut. Etant dans le business, j’aime bien avoir des inspirations d’autres chefs d’entreprise. » 2 heures de perdues « C’est une bande d’amis qui prend un film et le décortique entièrement. C’est extrêmement drôle et un peu potache. C’est assez sympa pour se détendre. » Culinariste « C’est un podcast de découvertes culinaires réalisé par l’une de nos collaboratrices qui s’appelle Jennifer Han. C’est très original ! » fr.ausha.co
EMAHO : MAKE THE DIGITAL GREAT AGAIN*
« Accélérateur d’inclusion numérique ». Derrière ce leitmotiv, la fine équipe d’Emaho, son directeur Nicolas Delfosse en tête, se sert des outils numériques sous toutes leurs formes pour permettre aux jeunes et au moins jeunes de s’ouvrir au monde, être curieux, s’émanciper et créer du lien social… Si le numérique a parfois des détracteurs pour sa capacité à isoler et à créer des individualités, Emaho s’y plonge à contre-pied pour en faire une expérience de partage. « On veut créer du lien social en se servant du numérique, explique Nicolas Delfosse, directeur d’Emaho. On vient travailler un rapport sensible à l’outil informatique et faire vivre des expériences pendant lesquelles on n’est pas tout seul derrière son ordinateur, mais où on re-questionne son rapport aux autres ». L’ambition est belle, les propositions sont multiples, originales et souvent poétiques : petite fabrique à rêve (light painting, stop motion…), sound design, dispositif lumières et sons à la rencontre de « L’âme des arbres », initiation aux arts sonores pour les plus petits, graff numérique, formation web-radio, animation MAO, Name academy (sensibilisation de collégiens aux musiques électroniques) installations sonores artistiques, makey music… On travaille la matière sonore et numérique en amenant de l’expérimental. Ça passe tout seul parce que c’est ludique. © Anaïs Gadeau Mathieu Debliqui, un des comparses de l’association Emaho, résume assez bien la manière de procéder : « On travaille la matière sonore et numérique en amenant de l’expérimental. Ça passe tout seul parce que c’est ludique, mais ça permet de démocratiser les outils de création. Au final c’est un peu comme si on disait : « vous avez un téléphone et un ordi, vous pouvez faire de la création. » En tout cas, même si ça ne crée pas de vocations chez tout le monde, on leur montre au moins qu’on peut le faire ». Petit dico Emaho Numérique : sous cette appellation, on parle d’informatique, de musique électronique, d’internet mais aussi de tout ce qui recouvre les télécommunications (téléphone, radio, télévision, ordinateur). Makey music : système électronique qui permet de faire de n’importe quel objet un instrument de musique Sound design : ou conception sonore qui est l’art d’utiliser des sons, quels qu’ils soient, pour habiller des images, des espaces etc. MAO : pour musique assistée par ordinateur c’est-à-dire de la création musicale à partir d’un ordinateur. Web radio : radio diffusée par Internet. emaho.fr Découvrez leurs actions en vidéo sur Viméo : Association Emaho / Emaho.fr *Remettez le numérique au premier plan
Résilience fait de la résistance
Que de chemin parcouru depuis la création de l’entreprise d’insertion Résilience pendant le premier confinement. Depuis, Résilience a grandi, et développé ses activités. Aujourd’hui, elle fabrique toujours des masques. Mais pas que. Au départ, Résilience forme des jeunes en insertion à la confection de masques, un besoin urgent pour le pays. Aujourd’hui l’entreprise est fière, non seulement d’annoncer la pérennisation des emplois, mais aussi la diversification de ses activités. https://alternatif-mag.fr/wp-content/uploads/2020/12/Infographie.mp4 « On la lancé le label « low impact », qui garantit que les productions Résilience sont locales, durables, innovantes et sociales », explique Carol Girod, co-fondatrice de Projet Résilience et Low-Impact. Et, comme une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, la jeune entreprise annonce fièrement la sortie d’un premier produit : le tee-shirt solidaire. Tout simple, en coton bio, fabriqué notamment à Roubaix et dans 13 autres ateliers en France. D’un coton à 100% traçable, qui vient de Grèce. Avec pour principe que le coton ne parcourt pas plus de 5 000 kilomètres. Photos : © Résilience « Le tee-shirt n’est que le début de notre histoire. La collection Low-Impact s’élargit progressivement afin que les marques et corporations françaises puissent revendiquer le choix de pièces locales éco-conçues et solidaires », poursuit Christophe Lépine cofondateur de Projet Résilience et Low-impact. Une belle histoire à suivre donc… Résilience en chiffres 65 ateliers en France 800 personnes en CDIU A Roubaix, 100 personnes en Equivalents Temps Plein (ETP) Résilience c’est aussi La fabrication de bonnets pour Décathlon La fabrication de sacs pour Bash Des réparations pour Umbro Instagram Low Impact Facebook Projet Résilience
La Maison Roubaisienne, maison de qualité fondée en 2020
Depuis sept ans, Jean-Charles Huvelle gère le site tissuspapi.com. Le petit-fils de Gaetano Ferrante, le fameux papi marchand de tissus, chouchou des couturiers et des couturières, lance aujourd’hui La Maison Roubaisienne, maison d’édition de tissus originaux. L’histoire continue… D’où vient l’idée de créer vos propres tissus ? Tissus Papi en propose des milliers… N’était-ce pas suffisant ? Non ! Ce n’est jamais suffisant (rire). Les Tissus Papi ont quarante ans, la boutique en ligne sept. Il était temps d’écrire une nouvelle page. Nous avons commencé à créer nos tissus il y a au moins trois ans. Avec la création de La Maison Roubaisienne, nous entrons dans une nouvelle dynamique. Pourquoi ce nom… La Maison Roubaisienne ? C’était important pour moi, en développant la marque, de dire encore plus que nous sommes roubaisiens. Cette ville, je la trouve passionnante. Entre le fil et la brique, elle a un passé incroyable et une énergie bouillonnante. Nous avons créé un tissu « I love Roubaix »… un de nos plus gros succès ! D’ailleurs, nous le rééditons en 2021. Aujourd’hui, nous créons les motifs à Roubaix et produisons ailleurs. Mais à moyen terme, je souhaite fabriquer ici. Où puisez-vous l’inspiration ? Partout. Je ne me ferme aucune porte. Il n’y a aucune limite, si ce n’est le temps. Je travaille en collaboration avec une graphiste. Parfois je la mets sur une piste et elle rebondit, parfois je lui dis clairement : je veux ça ! Elle me fait aussi des propositions. D’une façon générale, c’est un travail d’équipe. Photos : © Anaïs Gadeau La tendance… vous la suivez ou vous la faites ? Notre expérience fait que nous sentons la tendance évidemment. Nous savons ce qui marche ou marchera. Exemple avec la Toile de Jouy. Je me suis dit : on y va ! Mais à la différence de la toile bleue traditionnelle, j’ai voulu sortir des sentiers battus, en proposant d’autres couleurs, moutarde, rose, vert, rouge et pas un seul bleu mais cinq voire six ! La collection « Ober » (en hommage au créateur de la Toile de Jouy, Christophe-Philippe Oberkampf) propose 17 ou 18 nuances. Quelle est la création dont vous êtes le plus fier ? C’est probablement notre tissu baptisé « Gunma », basé sur un motif japonais, des branches de cerisiers en fleurs avec des oiseaux. Et aussi le « Sakura », que l’on retrouve sur le maillot de notre équipe cycliste. Une idée de votre prochain motif ? Je n’en ai jamais une seule… mais plutôt quinze ! lamaisonroubaisienne.com tissuspapi.com
Silence, on double !
Lylo. Un nouveau prénom ? Non tout simplement les initiales de « Les Yeux Les Oreilles », le nom d’un studio de doublage à la Plaine Images. Mais aussi de sous-titrage et de post-production. Grégoire Parcollet, le fondateur de Lylo, a l’habitude d’aller vite et bien dans ce qu’il entreprend. Il a fondé Lylo en 2012 avec un premier studio à Bruxelles, puis à Paris, Casablanca, en Italie, en Allemagne et à Roubaix depuis septembre 2017. On travaille sur des programmes qui ont été produits par un pays et on les adapte pour d’autres pays », précise Grégoire, épaulé depuis peu par Laetitia Jaeck, directrice générale. Cela concerne donc tout le travail de doublage, mais aussi de sous-titrage et d’audio description. « On peut aussi être amené à couper dans le programme en fonction de la censure pratiquée par certains pays par exemple. » Le groupe Lylo dispose de sept studios en France et dans le monde, dont un à la Plaine Images. Un marché énorme A l’ère des plateformes de streaming, inutile de dire qu’il y a un marché énorme et que Lylo s’y adapte constamment. « Avec les plateformes, on a besoin de produire du contenu en quantité et en multilingue, d’où l’importance pour nous de nous implanter le plus près possible des bassins de population en fonction de la langue utilisée. » A Roubaix-Tourcoing, Lylo dispose d’un vivier d’une trentaine de comédiens formés au doublage. C’est dans les locaux nordistes de 650 m² composés notamment de bientôt deux studios d’enregistrement et d’un studio de mixage que sont produites des séries ou des dessins animés comme One piece, Divorce, Grace et Frankie, Pyjamasques ou encore Oggy et les cafards. Et ce n’est pas fini ! Ce n’est même que le début selon Grégoire qui a environ 10 idées à la minute pour développer Lylo et être toujours à la pointe de cette industrie très innovante. En savoir plus sur Lylo
Films au Clair de Lune, des courts métrages à effets durables
Pierre-Antoine Carpentier et Ludivine David ont choisi de créer des courts métrages utiles avec des objectifs de développement durable au service de la solidarité internationale. Ces voyageurs curieux et observateurs ciblent leurs destinations pour amener des solutions à des problématiques majeures telles que la déforestation, le droit à l’eau, le handicap, la santé… Tout commence en 2011 lors de la visite d’un orphelinat au Togo. L’arrivée dans le village met en évidence un vrai manque d’information et de prévention autour du paludisme et du virus du sida. Pierre-Antoine Carpentier se lance alors le défi de réaliser trois courts métrages en trois semaines avec les enfants du village comme acteurs. « Chaque film raconte une histoire qui rappelle l’importance de se rendre au dispensaire dès que l’on se sent affaibli. Les trois courts métrages ont été montés sur place et diffusés aux familles. Puis ils ont continué à être vus dans les villages voisins », explique le jeune réalisateur. L’avenir de ces courts métrages Ludivine David entend faire vivre ces courts métrages (18 réalisés à ce jour dans 6 pays) dans les écoles françaises, dans les associations locales, dans les festivals, sur les chaînes internationales… Ces films sensibilisent aux difficultés du monde tout en apportant des solutions. Et la jeune femme de conclure, « connaître le monde dans lequel nous vivons est un préalable pour agir. Les enfants particulièrement peuvent devenir des acteurs solidaires, responsables et citoyens. » 2009 : création de l’association 2011 : trois premiers courts métrages réalisés au Togo 22 associations internationales soutenues à ce jour 18 courts métrages réalisés 6 pays parcourus (Togo, Maroc, Guinée, Madagascar, Colombie, Sénégal) 20 000 personnes touchées par des diffusions locales 55 sélections dans des festivals internationaux de court métrage www.filmsclairdelune.org
Urbi & Arty
La rénovation urbaine comme moteur de la création. C’est le point de départ du travail que mène le collectif d’artistes Groupe A sur le site de l’Union, à cheval sur Tourcoing, Roubaix et Wattrelos. Depuis plusieurs années, à l’Union, les artistes se succèdent en résidence. Cette résidence, mise en place par l’aménageur urbain, SEM ville renouvelée, et le collectif d’artistes Groupe A est un temps d’immersion donné à un artiste sur un territoire pour faire naître de la création artistique. « A l’Union, on se retrouve face à un terrain de jeu immense, explique Pascal Marquilly, artiste, membre de Groupe A . Nos créations viennent accompagner l’aménagement en cours mais aussi le questionner. » Ainsi, l’espace en transition vient se confronter au regard d’un artiste et donne naissance à des œuvres d’art. Par exemple, l’artiste Detlef Runge a une peinture monumentale, 45 morceaux de ciel, posée sur la Ruche d’entreprises de l’Union, Matthieu Hausser a enterré une œuvre dans le sol, etc.. Fin 2018, deux nouveaux artistes, Grégory Grincourt et François Lewyllie, sont venus interroger le territoire chacun à leur manière, avec leur propre sensibilité et leur univers singulier. L’art pour conjuguer le passé au futur Le terrain de jeu de Grégory Grincourt : un territoire à cheval sur Roubaix et Wattrelos, celui de La Lainière. L’artiste a commencé par arpenter les rues de ce grand territoire en friche (pas moins de 33 hectares). Sur les bâtiments délabrés, ils croisent de nombreux graffitis, témoins d’un espace laissé à l’abandon. Il choisit alors de les ré- exploiter. Il les photographie, les décompose sur ordinateur puis en tire des motifs textiles, supports à la création de tapis. « Je voulais que de ces ruines et de leurs graffitis naissent quelque chose de positif », souligne l’artiste. Grégory Grincourt ne s’arrête pas là et s’inspire de l’histoire brassicole du territoire pour créer un dispositif artistique, sorte de mini-brasserie, où les recettes des bières sont inspirées par les différentes nationalités qui travaillaient à la Lainière. « Avec ces deux projets, pourtant bien différents, je créer une passerelle entre ancienne et nouvelle génération », conclut-il La méthode du discours Habitué aux performances artistiques décalées, François Lewyllie ne deçoit pas en confrontant son regard au projet du Quadrilatère des piscines à Tourcoing. « J’ai eu envie « d’inaugurer » toutes ces choses qui vont disparaître et qui vont donner naissance à autre chose, des tas de gravats, de sable, des tuyaux d’écoulement des eaux… » Le but de l’artiste : faire réfléchir sur ce qu’est un discours. « Ce n’est pas seulement une approche moqueuse. Ca permet aussi d’interroger ce qu’est un discours, de regarder la forme, le langage visuel, décrypter les codes… » Avant ses inaugurations fictives, il se documente alors, lit des discours et en regarde nombre d’autres. Il y remarque une similitude déroutante dans les gestes et les postures, « comme si c’était inné », souligne-t-il, et les croque au crayon. Au moment de la performance artistique de ces « inaugurations », il reproduit ces mêmes codes gestuels avec un comparse, les prend en photo, puis retranscrit le discours prononcé. C’est aussi, pour lui, une manière de laisser une trace tangible de toutes ces choses amenées à se transformer et à rejoindre l’invisible. www.groupeacoop.org
La poésie sur grand écran
Laissez Arnaud Demuynck vous conter la formidable histoire d’une petite boîte de production de films d’animations jeunesse, devenue petit à petit et à force de créativité, une référence : Les Films du Nord. Arnaud Demuynck , quelle est la recette secrète pour créer un bon film d’animation jeunesse ? A mon sens, il faut quatre ingrédients clés : du charme, de l’humour, du sens et de la poésie. J’aime quand les contes classiques sont revisités avec une touche contemporaine. Je suis très influencé par Kirikou et Folles images. Comment avez-vous lancé Les Films en Nord ? J’ai créé avec ma femme Laurence Les Films en Nord en 1995. Nous nous sommes très vite installés à Roubaix. Au début, nous travaillions du court métrage d’animation et du documentaire avant de vraiment nous spécialiser dans le film court d’animation jeunesse. Les Films du Nord reste, à ce jour, l’une des seules sociétés françaises de production à baser son modèle économique sur cette production en particulier. Nous avons 100 créations à notre actif. Comment concevez-vous votre mission ? Je veux permettre aux jeunes réalisateurs de créer et de sortir leur 1er film pour révéler de nouveaux talents. Je pense notamment à Célia Tocco et Célia Tisserant qui ont créé l’année dernière leur 1er film : La Tortue d’or. Nous sommes très attachés à Roubaix, ce n’est pas pour rien qu’une grande majorité de nos réalisateurs sort de l’ESAAT (une grande école des métiers d’arts et du design, NDLR) à Roubaix. Les Films du Nord, dans 10 ans, cela ressemblera à quoi ? Nous resterons sur le format court métrage, mais nous ne nous interdisons pas de réaliser deux ou trois longs métrages. Notre volonté restera toujours la même : continuer à toujours faire découvrir de nouveaux talents. Dans un futur un peu plus proche, nous sommes déjà lancés dans deux projets : La Grenouille à grande bouche et, en 2022, Yuku et la fleur d’Himalaya. www.lesfilmsdunord.com
Un petit grain de fantaisie
Le p’tite folie de Coline Huc a été de créer, il y maintenant plus d’un an, une épicerie vrac Zéro Déchet, Un grain dans le bocal dont le concept a séduit de suite de nombreux clients. Ici, pas d’emballage, vous achetez tout en vrac. Le client apporte ses bocaux, il les pèse en libre-service, se sert des quantités dont il a besoin et il passe en caisse où le poids des contenants est déduit. Et pour ceux, qui auraient oublié leurs bocaux, pas de souci on vous en prête. Derrière le vrac, l’idée est de lutter contre le gaspillage et de réduire les emballages. Bio, qualité et circuit court Des pâtes, du riz, de la semoule, du quinoa, des céréales, des fruits secs, du sucre, de la farine, du chocolat, des produits pour l’apéritif, de l’huile, du vinaigre… Les produits sont bio, de qualité et Coline priviléie le circuit court. En saison, on y trouve des fruits et des légumes des producteurs locaux. Et grâce à son impréssionnant raon produits d’hygiéne et d’entretien, vous pourrez fabriquer vous-même vos shampoings, savons, dentifrices solides, bicarbonate et critaux de soude, huiles essentielles et végétales… Beaucoup de familles sont investies dans le Zéro Déchet à Roubaix. J’avais une vrais carte à jouer. »Coline Huc « J’adore venir faire mes courses dans cette épicerie 100% vrac.La boutique est sympa et je trouve tout ce qu’il me faut. En plus de l’accueil chaleureux et du conseil, on s’échange nos recettes de cuisine et nos petites astuces. Pour moi, être Zéro Déchet, c’est adopter un nouveau mode de vie et changer ses habitudes, cela ne se fait pas du jour au lendemain, il faut du temps. Consommer en vrac me permet d’acheter avec parcimonie, au juste prix, de faire des économies et de lutter contre gaspillage. » Sylvie « Se lancer dans l’aventure Zéro Déchet c’est avant tout un projet de famille et pour que ça se passe bien il faut changer une chose à la fois. Avec les enfants, par exemple, il faut faire de la pédagogie et après cela devient naturel pour eux. L’avantage de venir ici c’est que l’on n’achète que ce dont on a besoin et d’avoir la garantie de consommer des produits bio de qualité et aux normes françaises. Un grain dans le bocal c’est avant tout un lieu d’échanges, de recettes de cuisine, de conseils et de rencontres. On est toujours accueilli avec le sourire. » Géraldine www.ungraindanslebocal.com
Oiseau-Mouche vend du « rave » »
Notre rédacteur s’est infiltré au sein d’une communauté de lève-tôt réunis autour de la bonne humeur, du théâtre et de la danse. Il en est revenu changé à tout jamais… Un vendredi de novembre, 7h08. Des bruits étranges s’échappent d’un grenier de Roubaix… Il est écrit « Compagnie de l’Oiseau-Mouche » sur la devanture. Quel est donc cet endroit ? 🎶 » À la recherche de l’Ombre Jaune, le bandit s’appelle Mister Kali Jones »🎶 Ouverture des portes. D’intrigantes affiches : « Rave Party au 2e étage ». Rez-de-chaussée, premier étage, deuxième étage. Arrivée au grenier… « I’m in love with the shape of you« 🎸 7h27 : les lieux dépassent l’imagination. Des cris, des chants, du tapage diurne… Au centre : une quarantaine de personnes aux déguisements criads, port de la perruque obligatoire, et une étrange chorégraphie collective. À droite, une disc-jockey : la mystérieuse DJ Mouche. À gauche, un énorme buffet qui fait sucrésalément envie ! 🎷 « Before the night is up, we can get right, get riiiiiight » 🎷 Entracte : la musique s’arrête. Quelque chose se prépare… Place aux « exercices » de théâtre ! Il ne faut pas oublier que la Compagnie est une troupe de comédiens. Tout le monde joue le jeu : l’espace confiné et intimiste du grenier s’y prête. 🎭 Ooh Ahh Ahh Ohh Ahh Ahh 🎭 8h02 : une pause s’impose ! Autour d’un brunch, c’est l’occasion d’en apprendre plus sur cette drôle de « rave party matinale ». L’événement attire chaque mois étudiants, collègues, curieux… L’objectif : fidéliser un public novice majoritairement roubaisien et l’inciter à décuvrir le reste des activités de l’Oiseau-Mouche : spectacles, salles de séminaire, restaurant… 💍 « If you liked it, then you should have put a ring on it » 💍 8h38 : le bouquet final. C’est le moment du défilé de mode ! Nouveaux déguisements, improvisationn fou-rire, tout le monde y passe. De quoi enchaîner par une journée de travail avec la banane. Les têtes pensantes d’Alternatif sont formelles : elles n’ont jamais vu leur rédacteur arrier aussi tôt et de bonne humeur. Depuis ? Elle l’ont inscrit à toutes les séances… 🎤 « Oh, oh, oh, oh, oh, oh » 🎤 www.oiseau-mouche.org
Busabiclou… comme son nom l’indique
André Decoster a lancé un bus pas tout à fait comme les autres : un bus à biclou. Son rôle : réparer les vélos, faciliter l’accès au cycle, par l’achat ou l’entretien. Pour lancer le Busabiclou, André Decoster est parti d’un constat simple. « Dans les années 1950, on dénombrait pas moins de 27 boutiques de cycles dans Roubaix. Aujourd’hui, plus aucune n’a subsisté. Il fallait faire quelque chose car nous sommes revenus dans l’ère du vélo, le cycle est dans l’air du temps. » André avait les idées, il n’y avait plus qu’à. Nous sommes revenus dans l’ère du vélo. » André Decoster Aidé par des entreprises, la Ville de Roubaix, Ilévia et une armée de membres bien engagés, André fait bouger les choses et les idées. L’association est créée, et le bus fait son apparition, en provenance de Nancy. « C’est un bus à gaz » lance le président, « avec un système identique à ceux d’Ilévia, pour que ce soit plus pratique pour son entretien. » Car le fondateur qui roule au quotidien à vélo a de la suite dans les idées. Recréer de la proximité J’ai voulu recréer de la proximité, aller au-devant des citoyens. Pour cela, un bus s’est avéré nécessaire et bien adapté, facilitant les itinéraires, la logistique et la bonne capacité de stockage des vélos ou de pièces détachées. Tout le monde ne sait pas réparer un vélo, l’entretenir, il fallait faire quelque chose. Alors, chez le Busabiclou, seuls les pièces sont payantes. On ne paye pas la main d’œuvre puisqu’on met la main à la tâche, avec l’aide de notre équipe. » Et la première année du Busabiclou fut chargée et son bilan est au-delà des espérances. Pas moins de 40 sorties ont eu lieu, dont 60% à Roubaix. « Ce sont entre autres les expériences réalisées dans les écoles dont nous sommes les plus fiers » admet-il. La demande est forte pour le bus coloré et l’association ne compte pas s’arrêter là. André a déjà des objectifs pour 2019 : « Nous sommes présents sur une zone s’étalant sur tout l’Est de la Métropole Européenne de Lille. Les mairies sont nos premiers contacts pour les écoles, les centres aérés, les associations. L’ouverture se fait et de nouveaux contacts surprenants arrivent, comme les entreprises. Le vélo est aujourd’hui nécessaire, utile. Les entreprises l’ont bien compris, comme OVH par exemple. » www.busabiclou.org
Praline & Priape : un e-shop nommé plaisir
En créant leur e-commerce autour d’objets du désir en février 2018 à Blanchemaille, Élodie Vermast et Maxime Louchart amènent une vision décomplexée d’un marché qu’ils entourent de conseils et d’échanges. Un sujet qui peut sembler léger, mais qui est entrepris avec beaucoup de sérieux. Rencontre avec Élodie, jeune femme affranchie. Formée à la sociologie, l’entrepreneuse constate : « L’univers des objets érotiques est encore mal connu et souvent jugé déviant, là où pourtant le désir existe. Une immense pudeur domine. » Elle et son associé proposent une approche basée sur l’échange. Un chat en ligne permet aux visiteurs de parler, de se renseigner, d’exprimer leurs envies. A eux ensuite d’orienter les suggestions parmi les quelque 800 objets sélectionnés, certifiés Made in France, pour certains bio… Une parole libérée au-delà de l’e-shop Une fois par mois, après inscription de participation sur le site, une dizaine de visiteurs se réunit dans un bar privatisé lillois, accueillie par Élodie. « L’ambiance de ces « P&Plaisir » est cool. Chacun vient par curiosité pour échanger et se faire conseiller de façon soft », explique la jeune femme. Elle est par ailleurs adhérente de la récente association Sex Tech, qui a pour vocation de faire avancer les représentations de la femme et du plaisir, autour de groupes de parole. Illustration du plaisir érotique selon Élodie La série Franckie & Grace « Drôle, fine et dans l’ère de notre rapport à l’érotisme, cette série revendique le fait d’assumer sa sexualité, de réussir à en parler. Et va jusqu’à se lancer dans la création d’un sextoy adapté aux seniors ! » Le livre Sexpowerment de Camille Emmanuelle « L’auteure et journaliste spécialiste des sexualités défend avec détermination et allégresse une vision positive du plaisir sensuel. Avec humour ! » www.pralineetpriape.com
Un Damart et ça repart
Qui est née à Roubaix pour devenir une figure iconique du monde textile, collectionne les capsules trendy, a 65 ans et ne les fait pas tout ? L’entreprise Damart bien sûr ! Le saviez-vous ? C’est de la rue Dammartin à Roubaix, où elle est née il y a 65 ans, que Damart tire son nom, connu et reconnu en France et dans le monde. Depuis 65 ans, elle invente et réinvente la mode, elle innove sans cesse. Son papa, Patrick Seghin résumait son objectif : « Damart travaille sur différents axes pour habiller les femme : comment les rendre belles, tout en les habillant de manière confortable et élégante. Comment répondre aux besoins et envies spécifiques des séniors ? » Et pourtant, ce mot « sénior » est pratiquement banni du langage dans les locaux du siège, boulevard de Fourmies. « On est vieux quand on décide de l’être. C’est dans la tête. Je n’aime pas l’estampillage « sénior » voire « vieux », explique avec le sourire le président directeur général. Une journaliste m’a dit un jour que Damart c’est ringard. Mais le message clef en interne c’est modernisation. » Attention : c’est bien modernisation, pas rajeunissement. Si la cible reste « la femme de plus de 55 ans », il faut suivre les tendances. Partick Seghin, directeur général de Damart La femme de 55 ans aujourd’hui n’est pas comme sa mère au même âge. Pour satisfaire à cette nouvelle génération de clientes, Damart se repositionne sans cesse. « Nous sommes ancrés sur le marketing direct. » Avec 180 magasins en France ou en Belgique, un centre d’appels qui n’est pas sous-traité et qui recueille les avis et les besoins des clientes. « Au sein-même du siège, nous avons créé un laboratoire où nous recevons nos clientes tous les deux jours. Elles expérimentent nos produits, elles donnent leur avis et nous donnent même des conseils. » Car c’est une cible qui s’y connaît en qualité et qui apprécie le vêtement qui se garde d’une année sur l’autre. Une clientèle qui reconnaît l’ourlet bien fait et la couture bien droite. Une clientèle aussi exigeante sur la qualité que sur le confort et le style. Ou l’art de mixer les besoins spécifiques des personnes âgées et les tendances du moment. Uniquement la tendance ? Non, ce serait bien trop simple. « La cliente est beaucoup moins dans les codes classiques. Il n’y a plus cette barrière à 55 ans on doit s’habiller comme ça ou non, note Mathilde Pettier, directrice de la commercialisation de l’offre. « Notre cliente veut être tendance mais elle brise les codes. Et, ça, c’est vraiment la nouvelle génération des séniors. » Comme ses clientes, Damart est loin d’avoir dit son dernier mot. Le mantra de Patrick Seghin : « Lorsque tout semble aller contre vous, souvenez-vous que les avion décollent toujours face au vent« . Henry Ford Et quand il se rase le matin ? : « Quand je me rase le matin je me pose deux questions, est-ce que j’apprends et est-ce que je m’amuse ? Tant qu’une des deux réponses est positive ça va, je continue. Sinon il faut oser changer. Ce sont pour moi des valeurs fondamentales. » Damart, une entreprise bien ancrée dans son port d’attache Damart et Roubaix c’est une grande histoire. Au départ, l’entreprise compte trois sites dont l’usine familiale de fabrication. Cette dernière a fermé en 2008 pour relocaliser la production en Tunisie. Aujourd’hui il reste un site industriel et celui de la fosse aux chênes. « Damart et le groupe Damartex, sont tombés dans Roubaix quand ils étaient petits. Il y a une passion du territoire, du terreau et du tissu entrepreneurial que l’on retrouve ici, se passionne le patron Patrick Seghin. le nombre de créateur d’entreprises au m² est sans doute le plus élevé de France. L’entreprise est dans un environnement créatif,où tout le monde est prêt à se réinvestir. La direction et les collaborateurs sont dans une vision d’industriel au long terme et pas dans le profit à court terme. Il faut savoir passer les crises, avoir une capacité à rebondir. Cette capacité c’est un dénominateur commun des entreprises de Roubaix. » Le Thermolactyl ©, pas du tout placide Thermolactyl ©, ce nom tout le monde le connaît : matière technique iconique de Damart qui tient au chaud tout en étant ultra léger. Chaque famille en a dans son placard. C’est donc sur ce savoir-faire unique et cette technicité que Damart entend être une force dans le commerce et capitaliser sur cette innovation. Et plutôt que de se reposer sur ses lauriers, la marque développe sans cesse son petit trésor. La question qui pique : Les Thermolactyl ©, c’est pas ringard ? La réponse de Danièle Delforge, acheteuse sous-vêtement : Ce n’est pas ringard du tout, les clients ont toujours besoin de sous-vêtements et on fait tout pour moderniser notre gamme. La marque a de plus en plus de concurrents qui viennent se positionner sur notre marché. Chez Damart, nous travaillons sur une assimilation de matières pour toucher les nouvelles générations. Notre gamme est ancrée dans l’actualité et la modernité. Nos sous-vêtements ne sont pas « mémérisants ». Si notre public est traditionnel, il est aussi plus jeune. Il y a un réel travail de recherche et de production en interne des étoffes. L’équipe de stylistes a défini les mélanges de fibres. Le travail de la fibre est donc de plus en plus technique. Damart a le besoin de créer de la chaleur avec des textiles qui sont de plus en plus invisibles. Les collabs qui ont du pep’s Pour moderniser son image, quoi de mieux que d’aller chercher les créateurs qui ont le vent en poupe ? Ça, Damart l’a bien compris. De Chantal Thomass à Maison Standards en passant par Andrea Crews, on n’arrête plus les collections capsules. Et pour les 65 ans de la marque, Damart a mis le paquet : stylistes, créateurs, influenceurs… 6 créatifs de talent transportent cette fibre iconique, premier « smart textile » de l’histoire, dans leur univers. Vintage, futuriste, sportwear ou carrément streetwear, ces collections capsules innovantes revisitent le Thermol’ version 2018-2019. Et avec Mademoiselle…
Lire la suite
Lire la suite
On part en vrac, pas en vrille
Une épicerie Zéro Déchet itinérante. Voilà ce que Mélanie Duret propose à bord de son camion épuré noir et blanc On part en vrac. Pour consommer différemment, plus local, plus artisanal et en phase avec ses valeurs. En vrac, Mélanie nous livre ses impressions, deux ans après le démarrage de son camion. E comme Enfants C’est la naissance de mes trois enfants (Darius, 9 ans, Lubin, 7 ans et Bertille, 3 ans) qui est à l’origine de ma prise de conscience et de mon envie de mieux consommer. J’ai lu le livre de Bea Johnson Zéro Déchet et j’ai commencé à réfléchir aux produits d’entretien que j’utilisais et à ceux pour laver mes enfants. N comme Nouvelle vie Dans une autre vie, j’étais cadre dans une banque. Après un DUT en gestion des entreprises et des administrations et un IUP marketing vente option banque assurance, j’ai travaillé dans le secteur bancaire pendant 13 ans. La pression commerciale était de plus en plus présente. Quand j’ai commencé à réfléchir à ma façon de consommer, j’ai fait un bilan de compétence en parallèle. Toujours pendant mon congé maternité, j’ai découvert la vente en vrac, j’avais plus de temps pour cuisiner. Et petit à petit l’idée a germé : et si j’ouvrais mon commerce de vente en vrac ? Dans la création de ma petite entreprise, mes connaissances en gestion m’ont bien aidée. V comme Vroum-Vroum ! Quand j’ai commencé à chercher un local, ce n’était pas évident de trouver le bon emplacement, d’autant que c’est très cher dans la métropole lilloise. Et pourquoi pas l’itinérance du coup ? Les frais sont réduits et si cela ne marche pas à un endroit, je peux en changer ! J’ai démarré l’activité en septembre 2017 avec un camion aux lignes épurées et à la déco noir et blanc. Je l’ai agencé comme un magasin. Depuis le mois de juin, un second camion sillonne les marchés de la métropole, et prochainement un triporteur électrique sera présent sur quelques événements Zéro Déchet. R comme Régional Pour l’approvisionnement, je privilégie le local et bien sûr l’artisanal. Mon camion vient par exemple d’Hazebrouck, les bocaux qui contiennent les produits de Luminarc dans le Pas-de-Calais. Le café provient de Tourcoing, le nougat de La Madeleine et le savon des environs de Gravelines. Même pour la communication, j’ai privilégié une agence roubaisienne, Les lunettes bleues. A comme Alimentaire mais pas que ! Dans mon camion, je vends tout ce qui est alimentaire bien sûr : thé, café, céréales, confiture, miel, cacao en poudre, fruits secs, biscuits, épices, huiles, farines, pâtes, légumes secs, riz… Mais on trouve aussi du savon, du shampooing solide, du déodorant, du dentifrice, du savon noir, du liquide vaisselle, … Sans oublier tous les indispensables du Zéro Déchet : sacs en tissu, bocaux, gourdes, mouchoirs en tissu, … C comme Circuit de diffusion Avec mes deux camions, je suis présente sur 14 marchés et 33 points de retrait dans la métropole lilloise. Je propose à mes clients un rendez-vous hebdomadaire. Mon activité est très complémentaire de celle des marchés et j’apprécie vraiment cette démarche d’aller vers les gens. J’ai le temps de discuter avec mes clients. Le camion en lui-même attire parfois les curieux et la conversation s’engage, c’est très enrichissant. En drive aussi Pas le temps de passer au marché ? Pas de panique, On part en vrac propose désormais ses services en drive : On passe sa commande en ligne On retire sa commande dans plus de 15 points de retrait dans la métropole lilloise et même un en Belgique ! onpartenvrac.com
I love BREWBAIX
Pour le collectif de micro-brasseurs Brewbaix, la bière*, c’est bien plus que de l’eau, du houblon, du malt et des levures… La recette de leurs petites mousses maisons ? De la passion, du plaisir à partager et une créativité joyeuse, typiquement roubaisienne. Comme trois pictos, leurs bobines sont imprimées sur les étiquettes qui habillent les bouteilles sortant de leur brasserie artisanale. Jérôme, Matthieu et Mathias revendiquent fièrement les bières qu’ils prennent plaisir à imaginer et brasser ensemble. Mais comme les trois mousquetaires, ils sont quatre, avec Christophe, le gentil traiteur qui héberge les cuves et tout le matos brassicole. Tombés dans la mousse Avant de se réunir sous la marque commune Brewbaix, chacun a appris à brasser dans l’arrière-cuisine ou le garage, avec un kit pour débutant, aidé d’un livre ou en cherchant des recettes sur internet. « J’aime bricoler, faire à manger, faire des choses par moi-même en général », raconte Matthieu, éducateur de la Protection Judiciaire de la Jeunesse (PJJ). Jérôme, négociant en vin dans le civil, ne voit aucun problème à passer de la vigne au houblon. « La bière offre davantage d’occasion d’être moderne et créatif ! », s’enthousiasme-t-il. « Pour le reste, il existe de nombreuses similitudes. Nez, goût, visuel… Pour moi, le visuel est très important. J’apprécie les bières un peu troubles. » © Didier Alkenbrecher © Didier Alkenbrecher © Didier Alkenbrecher © Didier Alkenbrecher Un ancrage roubaisien Pour les trois compères, tous originaires de Dunkerque mais roubaisiens d’adoption et de cœur, Brewbaix sonnait comme une évidence. To brew, brasser en anglais, apporte une touche de modernité. Quant au Baix de Roubaix, il affirme haut et fort son ancrage local. Matthias, graphiste dans la vraie vie, a conçu le logo Brewbaix. Simple, basique. Mais diablement efficace, avec son clin d’œil au street-artiste Roobey. Les étiquettes sont belles, graphiques et colorées. « Pourquoi ne pas demander à des artistes roubaisiens d’en créer ? » La volonté de multiplier les collaborations est bien là. « On est en contact avec un ancien brasseur de la rue du Luxembourg. Nos bières sont présentes à La Bobine, au bar de la Condition Publique, lors d’événements, comme récemment Paris-Roubaix Challenge, ou la Bloc Party des ateliers RemyCo… » A la fin du XIXe siècle, Roubaix comptait pas moins de 20 brasseries. Brewbaix est la première qui fait renaître la tradition brassicole locale. Moins de sucre, plus de goût Comment devenir expert en bières au point d’en créer soi-même ? En en goûtant un maximum pardi ! « C’est important d’élargir sa palette aromatique », justifient nos trois brasseurs, guidés par une curiosité sans limite. Leur best-seller est actuellement la Hystrix, aux feuilles de combava, qui apportent une note fraîche et citronnée, parfaite pour les beaux jours. « Tout peut nous inspirer, rien n’est impossible », expliquent-ils. Pour obtenir la bière qu’ilsapprécient (et non celle qui plaît à tout le monde), les brasseurs sont prêts à tout. S’il faut aller cueillir 40 kilos de mûres sauvages pour un brassin de 200 litres d’une mousse subtilement acidulée, aucun problème… Mo-ti-vés ! « Nous avons à coeur de proposer des bières de qualité, plutôt légères, peu sucrées, pas trop alcoolisées, mais avec du goût, surtout. » Prochain défi : le vieillissement dans un fût de bois qui a contenu du cognac. A découvrir avec délectation. Rien ne se perd, tout se transforme Ceci n’est pas une boulangerie, une boulangerie à Croix, fournit à Brewbaix une partie des pains invendus, qui sont intégrés dans le brassage d’une de ses bières. Dans une logique Zéro Déchet, les résidus de malt des brassages, les drêches, deviennent les ingrédients d’un pain. Un partenariat exemplaire ! Facebook Brewbaix *L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. A consommer avec modération.