Jour : 14 décembre 2021

Boulette de maquereau

La cheffe Ndeye Diop est d’origine sénégalaise et membre de l’association roubaisienne CRAO – Communauté des Ressortissants d’Afrique de l’Ouest. Créée en 1979, l’association qui compte plus de 300 membres entend notamment contribuer à l’évolution harmonieuse des ressortissants africains dans la vie de la cité, favoriser l’enracinement et l’ouverture pour mieux vivre ensemble et promouvoir les cultures d’Afrique Noire. « Enracinement et culture » est son credo, « Echanger pour mieux s’accepter » son slogan. La Semaine culturelle africaine est une manifestation phare de CRAO. A cette occasion, des repas sont organisés avec au menu mafé, thiébou yapp ou encore yassa délicieux. Pas étonnant de retrouver CRAO au Festival de la Boulette. Ndeye a tout de suite pensé à une recette de boulette de poisson traditionnelle que l’on se transmet de mère en fille. Ses boulettes au maquereau ont conquis le public, autant que sa générosité et sa bonne humeur. « Je me suis donnée à fond ! Ca nous a tous fait très plaisir ! » La recette Ingrédients (pour environ 1 kilo de boulettes) :1 kg de maquereau1 gousse d’ail1 botte de persilPoivre2 KubOrUne tranche de pain2 cuillère à soupe d’huile de tournesol Pas à pas : Mixer l’ail, le persil, les cubes de bouillon et le poivre. Réserver. Faites tremper le pain pour le ramollir. Couper le maquereau, ôter les arrêtes. Mixer mais pas trop. Retirer un maximum de peau et les dernières petites arrêtes s’il en reste. Essorer le pain. Rassembler l’ensemble dans un grand saladier. Faire un puit au centre et y verser l’huile. Trempez les doigts dans l’huile, prendre un peu du mélange et façonner une boulette de la taille d’une balle de golf. Recommencer. Frire de tous les côtés à la poêle dans de l’huile. Ca va très vite. Deux minutes et c’est prêt ! Servir avec une salade ou du riz, ou en apéritif, comme des accras avec une sauce rouge. © Anaïs Gadeau © DR L’assiette L’assiette décorée au crayon et au pinceau est signée Caroline Prévost et tirée de sa collection Play.Ancienne styliste de mode, la céramiste a installé son four aux Ateliers Jouret, où elle travaille, tout en poésie, le frès et la porceaine. Ses créations, pièces artistiques uniques ou pièces utilitaires qui subliment le quotidien, sont présentes notamment au Grand Bassin à Roubaix. carolineprevost.fr

Boulette de tapioca végétarienne & Boule d’or

Les cheffes Symanivanh, Sengdeuane et Mixay sont membres de l’Association de Développement Artistique et Culturel Lao (ADACL). Symanivanh (au centre), qui en est la présidente, gère aussi le magasin de produits asiatiques bien connu, Paris Store. Nous sommes allés à leur rencontre à LA Pagode Laotienne Wat Lao Bouddhaviharn, boulevard de Strasbourg à Roubaix. Ce lieu paisible et accueillant a ouvert ses portes en 2014 et affiche un style architectural remarquable directement hérité des temples bouddhistes laotiens. Lieu de recueillement unique dans la région, mais aussi lieu de vie, il ouvre ses portes pour des visites guidées (notamment pour les écoles et lors des Journées du Patrimoine) ou libres, des conférences ou des kermesses. L’association religieuse (loi 1905) compte 174 membres, tandis que l’ADACL (loi 1901) rassemble 1670 personnes. Dans la cuisine très bien organisée de La Pagode, des dames cuisinent des plats traditionnels laotiens, qui sont vendus sur des stands lors de la kermesse annuelle par exemple. Participer au 1er Festival de la Boulette, pour partager les saveurs laotiennes était une évidence. © Anaïs Gadeau Les recettes Boulette de tapioca végétarienne Ingrédients5 gousses d’ail1/2 tasse d’arachides grillées2 oignons rouges2 patates douces (200g)400g de perles de tapioca (petites graines)3 cuillères à soupe de sauce soja2 cuillère à soupe de sucre de palme1/2 cuillère à café de vinaigre2 cuillère à soupe d’huile végétale1 pincée de sel1/2 cuillère à café de poivre mouluFeuilles de salade, quelques feuilles de menthe (pour le décor) Pas à pas Faire bouillir l’eau tiède au-dessus du même niveau que la perle de tapioca avec 1cl d’huile. Tremper le tapioca dans l’eau préparée pendant 5 mn. Faire cuire la patate douce, couper les oignons épluchés en quatre. Préparer la farce : Mixer patates douces, oignons rouges, poivre, sauce soja, sucre de palme, vinaigre, arachide, sel, poivre. Façonner le tapioca dans la paume de main, puis insérer la farce au centre et refermer pour former une boule. Faire cuire à la vapeur pendant 10 mn. Dresser en posant les boulettes sur les feuilles de salade, puis décorer avec des feuilles de menthe. Boule d’or Ingrédients200 g de farine de riz400 g de farine de riz gluant100 g de flocon de purée de pommes de terre (ou une petite pomme de terre bien cuite)1 sachet de levure chimique150 g de sucre150 ml d’eau chaude (non bouillante)200 ml d’eau froideGraines de sésame pour la finition (100 g)  Pas à pas : Mettre les haricots mungos dans un récipient et verser de l’eau jusqu’à 1 cm au-dessus de la surface des haricots. Laisser tremper pendant 1h (pour les impatients, 15-20 min dans de l’eau chaude suffiront). Les égoutter et les faire cuire à la vapeur 20 min ou dans une casserole antiadhésive avec 2cs d’eau ou plus (en fonction de la texture voulue) en remuant de temps en temps. Une fois cuits, mélanger les haricots mungos avec la noix de coco râpée (et la ciboule). Puis les former en petite boule. Passons à la préparation de la pâte ! Faire fondre le sucre dans 150 ml d’eau chaude. Mélanger ensemble la farine, les flocons de purée et la levure. Verser l’eau chaude sucrée et mélanger, puis l’eau froide et malaxer pour former une pâte. Maintenant vient la phase de confection du gâteau ! Prendre une portion de pâte et former une boule (une balle de ping-pong) puis l’étaler. Insérer la farce au centre et refermer la pâte de façon homogène pour façonner une boule et les rouler dans les graines de sésame. Et répéter ces actions tant qu’il y a des ingrédients. On peut à présent passer à l’étape de la cuisson ! Préchauffer un bain d’huile à feu doux. Attention une huile trop chaude fera éclater les boules de sésame !! La température doit atteindre 140°C. A défaut d’avoir un thermomètre, plonger une baguette en bois, il doit y avoir un petit frémissement autour. S’il est trop fort, diminuer le feu. Plonger maintenant les boules de sésame dans le bain d’huile en les tournant régulièrement (10-15 min par boule). Les boules doivent avoir un peu d’espace autour pour qu’elles puissent dorer uniformément. Les retirer et égoutter, puis les poser sur du papier absorbant pour retirer l’excédent d’huile. Nous avons maintenant de belle boules de sésame dorées et croustillantes. Les assiettes Ces deux assiettes signées Chloé Kowalka sont issues de ses collections Matelot et Green. Titulaire d’un DNSEP design objet & espace, la jeune femme a crée sa propre marque en explorant le travail de la céramique. Elle a récemment été exposée au Couvent de la Visitation (avec Guylène Galantine). Son atelier est à L’Alternateur. chloekowalka.com

Roubaix rembobine !

Se réinventer, construire ensemble un avenir pour une industrie textile plus durable à Roubaix, amorcer une relocalisation, réfléchir à de nouvelles manières de produire et de consommer… Telle est l’ambition du nouveau collectif Mode in Roubaix. « Mode in Roubaix », c’est d’abord un clin d’œil au « made in », le made in France dont Roubaix veut porter légitimement les couleurs, en devenir une vitrine et le faire rayonner. Un mouvement dans ce sens, soutenu par une prise de conscience générale, était engagé. La crise sanitaire est venue le conforter : non seulement elle a montré la nécessité de produire localement, mais a prouvé que cela était possible. À Roubaix, durant le premier confinement, le dispositif national Résilience de production de masques a trouvé un écho important. Les machines à coudre se sont remises en marche au sein d’un atelier désormais bien implanté. Fédérer les acteurs de la filière pour une mode durable et écoresponsable « Mode in Roubaix », c’est ensuite la volonté de regrouper des acteurs jusque-là isolés dans leurs métiers respectifs. L’objectif est de les faire se connecter, chacun devenant pour l’autre un apporteur d’affaire, et de mutualiser les moyens pour, au final, créer un écosystème complet, moteur de la filière française, et de l’emploi. Dans une ville où la politique Zéro Déchet et le concept d’écologie souriante ont conduit à l’émergence et au développement de l’économie circulaire, « Mode in Roubaix », c’est enfin la promesse d’une mode durable. Référence nationale en la matière, l’association FashionGreenHub, qui sensibilise les entreprises à la mode responsable, forme, crée et produit est d’ailleurs logiquement impliquée dans la dynamique « Mode in Roubaix ». À Roubaix, ville résiliente et qui sait si bien renouer avec le fil de son histoire, le textile fait plus que renaître, il revit.  modeinroubaix.fr fashiongreenhub.org Crédits photo : Anaïs Gadeau – Ville de Roubaix

Le salut est dans la capsule

Et si on produisait moins ? Plus responsable, plus éthique et plus local ? C’est l’idée au cœur de La Gentle Factory, marque 100% made in France développée par Christèle Merter. Nous la retrouvons chez Les Trois Tricoteurs, papotant avec Sacha, l’une des trois… Comment se sont-ils tous rencontrés ? « Oh, ça, c’est la grande famille de l’ENSAIT », sourit Christèle Merter. Sacha confirme. La jeune femme a fait son alternance (section achats) au sein de La Gentle Factory. Passion, vision et valeurs communes ont fait le reste. Quand Sacha et ses deux acolytes ont évoqué leur projet d’entreprise, Christèle n’a pas hésité à leur donner un coup de pouce et à investir dans l’aventure. Comme une marraine bienveillante, elle les couve de conseils pour mener à bien leur business plan. On retrouve un portant avec des vêtements signés La Gentle Factory en bonne place chez Les Trois Tricoteurs. « Nous avons deux projets de pulls, que l’on fera tricoter à raison de 90 à 150 pièces maximum, selon le principe de nos collections capsules », confie Christèle Merter. Nous développons actuellement de nouveaux partenariats, enchaîne Sacha. Notre souplesse permet aux nouvelles marques de sortir des prototypes, en 30 ou 40 exemplaires. Les Trois Tricoteurs apportent aussi une réponse efficace à des demandes spécifiques telles que celles de Monsieur Lucette, marque locale de chaussettes dépareillées. Les circuits courts, la production en mini-séries, voire sur mesure et à la demande… voilà des solutions auxquelles il n’est plus question d’échapper. « Nous vivons dans un monde à capacité limitée, rappelle Christèle Merter. Nous n’avons plus le choix. » © Anaïs Gadeau lagentlefactory.com lestroistricoteurs.fr Esmod, qui forme les professionnels de la mode de demain a lancé sa 2e édition sur la thématique « Comment penser la mode de demain et faire des invendus des nouveaux produits ? » Challengés par les marques de l’écosystème FashionCube (Jules, Bizzbee, Rouge Gorge Lingerie, Grain de Malice et Pimkie), les étudiants sont invités à réutiliser les invendus en les upcyclant pour leur donner une nouvelle vie.

Sither & Ambroise : « power-combi » pour toutes !

« Je rêve de faire des vêtements depuis que je suis petite. » Cynthia Sither se raconte dans son atelier de la rue des Arts à Roubaix. « Mon papa m’a offert ma première machine à coudre Singer pour mes 11 ans. » Dans l’ancienne usine Roussel, qui abrite aussi notamment Plateau Fertile, la jeune trentenaire s’épanouit dans un écosystème dynamique et inspirant. La modéliste de formation a toujours voulu créer son entreprise. Son rêve ? Habiller toutes les femmes, au-delà des stéréotypes. Elle se concentre sur une pièce, forte, phare, versatile, universelle. « La combinaison c’est un truc de fou ! Tu la portes avec des baskets comme avec talons. Si tu sais porter une combi, tu es capable de tout porter. » La jeune femme a eu le temps de bien définir son projet. « J’avais un objectif fort, voire obsessionnel : le made in France. » A Roubaix, Cynthia trouve le terreau propice à faire grandir son idée et à la concrétiser. Le concept de Sither & Ambroise repose sur un principe de pré-commande et de production sur mesure en circuit court. Chaque mois, un modèle de combinaison est proposé, dans un tissu précis. Les commandes sont alors ouvertes. Les clientes ont la possibilité de prendre leurs mesures grâce à une application. Mieux encore, elles peuvent prendre rendez-vous avec Cynthia à l’atelier. A la fin du mois, les commandes clôturées, la confection en série éphémère et limitée peut commencer. Il faut patienter un mois pour recevoir sa combi. Chacune est millésimée, baptisée du prénom d’une femme inspirante, unique, du vrai sur mesure. « Avec le prêt-à-porter, on a pris l’habitude de porter des vêtements mal coupés qui ne nous vont jamais tout à fait, or chaque silhouette est différente. » Sither & Ambroise rend accessible le luxe d’offrir une belle pièce à son dressing. L’achat n’est pas compulsif mais raisonné. Comptez environ 250 euros la « power-combi » quelle que soit la taille, avec un service de retouche gratuite possible, au cas où… « Aujourd’hui je cherche un atelier-boutique pour avoir plus de visibilité, à Roubaix parce qu’on sent que c’est ici que ça se passe. » sitheretambroise.com Crédits photo : Anaïs Gadeau – Ville de Roubaix

MÜLL : recycler sinon rien

« Recycle or Die ». Avec ce slogan, Armelle Depermentier affirme haut et fort le combat qu’elle a décidé de mener contre la fast-fashion. Celle qui a mené avec passion sa carrière de styliste, la faisant voyager à l’autre bout du monde, en Chine ou au Cambodge, en a un jour eu assez. « J’ai vu mon métier se dégrader, et puis je n’étais plus du tout en phase avec ce que le secteur de la mode était devenu. Plus question de participer à l’exploitation de la planète et à l’esclavage moderne. » Trouver une nouvelle voie plus en adéquation avec ses valeurs ? Ok, mais « la mode, c’est ce que j’aime et ce que je sais faire. » Elle élabore un projet autour de la seconde main. Forte de son expérience de styliste « concept », qui l’a faisait définir des collections thématiques, Armelle propose une nouvelle expérience de friperie en ligne. Müll présente des collections créées à partir de vêtements qui existent déjà, dénichés chez un grossiste fripier. Tous ces vêtements ont été produits puis mis de côté, voués à devenir des déchets. Müll signifie « déchet » en allemand, justement. Ma démarche est Zéro Déchet. C’est aussi pour ça que je suis basée à Roubaix. Je récupère des cintres pour stocker les vêtements, des cartons, sur lesquels je viens scotcher mon logo, pour les expédier. Chaque vêtement est trié, désinfecté, défroissé, mesuré, référencé, marqué, photographié et enfin posté sur le site internet. « Ma fille m’aide en jouant notamment les Community Manager. Elle fait partie de mon cœur de cible, à savoir les jeunes filles de 13-18 ans. » Aux jeunes Z qui veulent s’habiller en conscience mais entendent ne rien sacrifier au style, Armelle offre son œil d’experte, en repérant pour eux les pépites cachées dans la masse fripière parfois fourre-tout. Ses « histoires de styles » composent des collections cohérentes qui mettent en valeur des tenues sélect et très accessibles. Des accessoires, en particulier des sacs vintage viennent compléter la panoplie. De quoi craquer sans faire de folies. www.mullfriperie.com

Roubaix Custom imprime sa marque

Yves Loup Bourdoncle a quitté les Ateliers Jouret pour ouvrir une boutique-atelier-galerie avenue Lebas. Il y propose tee-shirts, mugs, badges textiles et autres objets imprimés par ses soins, avec des visuels arty et rock à souhait. « Mes tee-shirts sont en partie cousus à Roubaix dans les ateliers Résilience, et j’en propose aussi d’autres, fabriqués au Bangladesh mais issus d’une filière éthique. C’est primordial pour moi », confie celui qui n’a pas hésité à s’engager dans le nouveau collectif Mode in Roubaix. « Je continue de collaborer avec des artistes locaux, tels que Mr Voul ou encore Mimi the Clown, que je diffuse via ma propre marque Look@This, et de nouvelles collaborations sont à venir. » Pour Roubaix Custom, le creuset artistique roubaisien est une véritable mine. « Je propose un catalogue de visuels, mais chacun peut venir avec sa propre illustration. Un peu dans l’esprit d’un tatoueur, il y a les flashs et les créations sur mesure. » Le petit plus du nouveau concept-store roubaisien ? Proposer ses murs à des artistes, en majorité du cru. « Dans la partie galerie, j’accueille un artiste chaque mois. Ses œuvres sont en vente, mais vous pouvez aussi repartir avec un tee-shirt imprimé avec l’une de ses œuvres, signé, en édition limitée à 30 exemplaires. » Roubaix Custom 47 bis avenue Jean Lebas03 20 40 04 17 Facebook Roubaix Custom