Elisa Uberti, L’art en douce

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Rencontre sous la verrière des Ateliers Jouret avec la jolie brindille Elisa Uberti. La petite fée du grès s’est pliée avec espièglerie au jeu du portrait chinois. Morceaux choisis.

Si vous étiez une forme ?

Je ne serais pas une forme géométrique bien définie, mais plutôt une forme organique, avec des courbes féminines et réconfortantes, à l’image de mes céramiques.

Un nombre ?

Le 22. C’est la date de naissance de ma fille, la mienne, celle de son père… et celui qui ressort quand on additionne tous les chiffres de la date de naissance de mon fils. Mon atelier est aussi le n°22. (NDLR : l’entrevue a lieu un… 22)

Un paysage ?

L’océan Atlantique pour le côté sauvage, un paysage de forêt ou de montagne. Bref la nature, de préférence avec de vastes horizons.

Un tatouage ?

Le prochain. Peut-être un nouveau tatouage de Lia November, que j’aime beaucoup. Un personnage avec un léopard et des fleurs, ce n’est pas encore bien défini. Ou un tatouage en rapport avec mon travail, mais je ne pas encore quoi. 

Une émotion ?

Une émotion positive, l’enthousiasme, l’envie de faire !

Une couleur ?

Les couleurs neutres et plutôt naturelles comme les beiges, les nudes, les ivoires ou les noirs ? J’utilisais déjà beaucoup ces teintes quand j’étais styliste.

Un vêtement ?

Un pantalon d’homme à pinces, porté par une femme. J’aime bien les ambiguïtés. Ou alors un vêtement de travail, un tablier ou une biaude***. En tout cas un vêtement ayant vécu, pas un vêtement neuf. 

Un lieu à Roubaix ?

Les Ateliers Jouret, où je travaille entourée d’une belle famille d’artistes et d’artisans. Le quartier de l’Epeule où j’habite et le Non-Lieu, un endroit atypique qui a gardé son âme d’ancienne usine textile.

Une matière ?

Si je m’en réfère à mon travail, je serais le grès, une terre argileuse que je cuis à basse ou haute température selon l’effet désiré. Je l’aime pour son aspect brut, très primitif. D’une façon générale, j’aime les matériaux qui me rapprochent de la nature, comme le bois et l’osier.

Un outil ?

Mes mains. Je me dis souvent que si je ne les avais plus ce serait une catastrophe. Même si j’utilise une estèque* pour finaliser mes œuvres, ce qui m’intéresse le plus dans la technique du colombin**, c’est que je n’ai besoin de rien d’autre… que de mes mains.

Un animal ?

Un petit oiseau, pour la liberté de voler et celle de regarder le monde de loin avec de la hauteur.  

Un créateur ?

Xavier Corberó, sculpteur catalan, connu pour ses arches monumentales, ou les architectes Jean-Louis Chanéac et Antti Lovag connus pour leurs habitats bulles. Tous des créateurs utopistes, avec des idées folles et des rêves d’enfants. 

Une période de l’histoire ?

Les années 70, pour le côté « on va refaire le monde », utopiste, hippie. 

Un parfum ?

Un parfum à porter, ce serait plutôt un parfum mixte. Sinon les odeurs du printemps, l’odeur des fleurs ou de l’herbe fraîchement coupée. 

Une fleur ?

Une pivoine, une renoncule ou un freesia… du moment que la fleur est blanche. 

*Outil de bois ou de métal dont le potier de terre se sert pour terminer ses ébauches.
**Boudin de pâte molle servant à façonner des céramiques sans utiliser le tour.
***Blouse de paysan.