Étiquette : numérique

ARTFX, l’effet spécial Roubaix

Avril 2031, Dolby Theater de Los Angeles, 103e cérémonie des Oscars.Sur scène, Maxence Thiriet vient de recevoir le trophée du meilleur film d’animation. A la tribune, entouré de son équipe technique, il termine son court message de remerciement par un grand cri de joie, en français : « Merci ROUBAIX ! »… Fiction ? Pas tant que ça… Retour en 2021 : la Plaine Image, bâtiment Jacquard, rue Corneille à Roubaix. Maxence fait sa rentrée au sein de la 1ère promo d’ARTFX, école française des arts numériques. Près des locaux d’ANKAMA et de PICTANOVO, les talents créatifs de demain s’installent et les plus grands studios d’animation internationaux ne s’y trompent pas : ils viennent y recruter leurs futurs collaborateurs. Qui d’autre peut se vanter de voir le nom de ses étudiants apparaître au générique de « Star Wars », « Harry Potter », des séries « Vikings » ou « Game of Thrones » ? Les jeux « Assassin’s Creed », « Rayman » et « Beyond good and Evil » ? Les effets spéciaux des « Guardians of the Galaxy » ou les « Avangers », les personnages des « Lapins Crétins » ou de « Moi Moche et méchant » ? Tous portent en eux un peu d’ADN d’ArtFX. Projet d’agrandissement Spécialisée dans les industries créatives, cette école permet aux étudiants de se former à l’animation 2D/3D, aux effets spéciaux, à la programmation de jeux vidéo. Fondée en 2004 à Montpellier, elle a installé un campus à Roubaix à la rentrée 2020 et, forte de son succès, vient de présenter son projet d’agrandissement pour 2023 à la Plaine Images. Le campus actuel accueille environ 220 étudiants en cette rentrée 2021. Il devrait atteindre, à la rentrée 2022, sa capacité maximal fixée à 300. Au total, ArtFX disposera de 18 000 m², dont 6 000 m² dédiés à l’enseignement et 400 m² de studios de tournage. Le site sera aussi doté d’une résidence étudiante et d’autres espaces qui seront loués. artfx.school plaine-images.fr © Valodre & Pistre A vous de jouer ! L’école a lancé un cursus en cinq ans, dédié aux « nouvelles technologies du cinéma » qui formera à quatre métiers : chef opérateur, concepteur/réalisateur de décors virtuels et réels, scénariste et directeur d’acteur dans un environnement digital. Son recrutement est particulier : un test en ligne suivi d’épreuves de créativité sur un thème imposé puis un entretien oral individuel. Les admissions se font tout au long de l’année au rythme d’une session d’admission par mois entre décembre et avril.

EMAHO : MAKE THE DIGITAL GREAT AGAIN*

« Accélérateur d’inclusion numérique ». Derrière ce leitmotiv, la fine équipe d’Emaho, son directeur Nicolas Delfosse en tête, se sert des outils numériques sous toutes leurs formes pour permettre aux jeunes et au moins jeunes de s’ouvrir au monde, être curieux, s’émanciper et créer du lien social… Si le numérique a parfois des détracteurs pour sa capacité à isoler et à créer des individualités, Emaho s’y plonge à contre-pied pour en faire une expérience de partage. « On veut créer du lien social en se servant du numérique, explique Nicolas Delfosse, directeur d’Emaho. On vient travailler un rapport sensible à l’outil informatique et faire vivre des expériences pendant lesquelles on n’est pas tout seul derrière son ordinateur, mais où on re-questionne son rapport aux autres ». L’ambition est belle, les propositions sont multiples, originales et souvent poétiques : petite fabrique à rêve (light painting, stop motion…), sound design, dispositif lumières et sons à la rencontre de « L’âme des arbres », initiation aux arts sonores pour les plus petits, graff numérique, formation web-radio, animation MAO, Name academy (sensibilisation de collégiens aux musiques électroniques) installations sonores artistiques, makey music… On travaille la matière sonore et numérique en amenant de l’expérimental. Ça passe tout seul parce que c’est ludique.  © Anaïs Gadeau Mathieu Debliqui, un des comparses de l’association Emaho, résume assez bien la manière de procéder : « On travaille la matière sonore et numérique en amenant de l’expérimental. Ça passe tout seul parce que c’est ludique, mais ça permet de démocratiser les outils de création. Au final c’est un peu comme si on disait : « vous avez un téléphone et un ordi, vous pouvez faire de la création. » En tout cas, même si ça ne crée pas de vocations chez tout le monde, on leur montre au moins qu’on peut le faire ». Petit dico Emaho Numérique : sous cette appellation, on parle d’informatique, de musique électronique, d’internet mais aussi de tout ce qui recouvre les télécommunications (téléphone, radio, télévision, ordinateur). Makey music : système électronique qui permet de faire de n’importe quel objet un instrument de musique Sound design : ou conception sonore qui est l’art d’utiliser des sons, quels qu’ils soient, pour habiller des images, des espaces etc. MAO : pour musique assistée par ordinateur c’est-à-dire de la création musicale à partir d’un ordinateur. Web radio : radio diffusée par Internet. emaho.fr Découvrez leurs actions en vidéo sur Viméo : Association Emaho / Emaho.fr *Remettez le numérique au premier plan

Live

Voir la ville en L.I.V.E !

Construire la ville de demain avec la technologie du numérique mais à partir des besoins des habitants : c’est l’ambition de L.I.V.E, Laboratoire pour Imaginer la Ville En mieux. Issu d’une démarche inédite associant 3 communes, Roubaix, Tourcoing, Marcq-en-Barœul et leurs habitants, ce laboratoire d’innovations urbaines a déjà développé une application pour les loisirs en famille. Il travaille actuellement sur deux autres projets : le commerce de proximité en 3.0 et le stationnement intelligent. POURQUOI L.I.V.E ? Applications, Internet, réseaux sociaux : le numérique a très largement investi notre vie quotidienne. Smartphones et tablettes à hauteur permanente de mains, nous sommes devenus des citoyens « mobiles ». Une réalité à laquelle les collectivités ne pouvaient échapper : à charge pour elles de développer des services innovants pour les habitants et d’intégrer dans leur réflexion les notions de durabilité et de ville connectée intelligente (ou Smart City). Mais plutôt qu’apporter des solutions toutes faites sans que jamais n’aient été interrogés les besoins des usagers, L.I.V.E, au contraire, propose une approche dite « inclusive », c’est-à-dire associant les utilisateurs d’un service à son développement. C’est la raison pour laquelle il s’est choisi comme parrain Carlos Moreno (notre photo). Cet expert international de la Smart City revendique une approche de la ville intelligente partant de l’homme et de ses besoins et non de la technologie. UN LABORATOIRE D’INNOVATIONS, POUR QUOI FAIRE ? L.I.V.E n’est pas une usine de production de services numériques, mais un laboratoire de recherche et de développement. Il a vocation à prototyper des services digitaux nouveaux puis à les tester en grandeur nature. Dans ce laboratoire d’un genre nouveau travaillent ensemble des développeurs, des designers, les collectivités concernées et, bien sûr, les utilisateurs. C’est ce qu’on appelle le codesign. L.I.V.E entend aussi lutter contre la fracture numérique en permettant aux publics les plus éloignés du numérique de participer à la construction de services connectés et, au-delà, à la conception d’une ville plus agile. Il est ainsi ouvert à tous les habitants de Roubaix, Tourcoing et Marcq-en-Barœul, quel que soit leur niveau d’appropriation des outils numériques. POUR QUELS USAGES ? L.I.V.E a déjà développé une application : Vos loisirs en live. Elle répertorie et géolocalise les activités et sorties réalisables en famille à Roubaix, Tourcoing et Marcq-en-Barœul et les moyens de transport pour s’y rendre. « Ces informations existaient mais elles étaient dispersées. Nous les avons regroupées au sein d’une application simple, accessible et pensée prioritairement autour de l’usage que chaque habitant pourra en faire, c’est-à-dire en quoi elle lui sera utile », témoignent les 70 coconcepteurs de l’application. D’ici à fin 2019, neuf autres projets vont être développés : géolocalisation des espaces de coworking, pilotage de la collectivité en open data, favorisation de la nature en ville, géolocalisation des pistes cyclables et des lieux accessibles aux personnes à mobilité réduite, usage du numérique à l’école, conception de mobilier urbain connecté, création d’un service recensant les activités de loisirs pour les enfants et les ados et permettant une mise en relation avec les parents, le commerce de proximité en 3.0 et le stationnement intelligent. C’est sur ces deux derniers sujets que L.I.V.E planche actuellement. Au moins deux motifs de fierté Quelques mois après son lancement, le 7 juin 2018, L.I.V.E a remporté le Label « Territoires innovants » dans la catégorie « Construire les villes de demain ». L.I.V.E a également été retenu dans le cadre de l’appel à projets lancé par la fondation FREE : « L’intelligence collective au service du développement numérique des territoires ». Pour tous les acteurs de L.I.V.E, une belle reconnaissance. À l’heure où notre monde se transforme en profondeur sous l’effet de grandes mutations technologiques, économiques, sociétales, environnementales et politiques, les espaces urbains cristallisent tous les enjeux de notre développement futur. Pourtant, la ville de demain, comme celle d’hier, doit être un lieu de rencontres, d’échanges, de vie, une ville pour les femmes et les hommes qui l’habitent et la rendent vivante. » Carlos Moreno, expert international de la Smart City, parrain de L.I.V.E