Étiquette : innovation

Films clair de lune

Films au Clair de Lune, des courts métrages à effets durables

Pierre-Antoine Carpentier et Ludivine David ont choisi de créer des courts métrages utiles avec des objectifs de développement durable au service de la solidarité internationale. Ces voyageurs curieux et observateurs ciblent leurs destinations pour amener des solutions à des problématiques majeures telles que la déforestation, le droit à l’eau, le handicap, la santé… Tout commence en 2011 lors de la visite d’un orphelinat au Togo. L’arrivée dans le village met en évidence un vrai manque d’information et de prévention autour du paludisme et du virus du sida. Pierre-Antoine Carpentier se lance alors le défi de réaliser trois courts métrages en trois semaines avec les enfants du village comme acteurs. « Chaque film raconte une histoire qui rappelle l’importance de se rendre au dispensaire dès que l’on se sent affaibli. Les trois courts métrages ont été montés sur place et diffusés aux familles. Puis ils ont continué à être vus dans les villages voisins », explique le jeune réalisateur. L’avenir de ces courts métrages Ludivine David entend faire vivre ces courts métrages (18 réalisés à ce jour dans 6 pays) dans les écoles françaises, dans les associations locales, dans les festivals, sur les chaînes internationales… Ces films sensibilisent aux difficultés du monde tout en apportant des solutions. Et la jeune femme de conclure, « connaître le monde dans lequel nous vivons est un préalable pour agir. Les enfants particulièrement peuvent devenir des acteurs solidaires, responsables et citoyens. » 2009 : création de l’association 2011 : trois premiers courts métrages réalisés au Togo 22 associations internationales soutenues à ce jour 18 courts métrages réalisés 6 pays parcourus (Togo, Maroc, Guinée, Madagascar, Colombie, Sénégal) 20 000 personnes touchées par des diffusions locales 55 sélections dans des festivals internationaux de court métrage www.filmsclairdelune.org

Live

Voir la ville en L.I.V.E !

Construire la ville de demain avec la technologie du numérique mais à partir des besoins des habitants : c’est l’ambition de L.I.V.E, Laboratoire pour Imaginer la Ville En mieux. Issu d’une démarche inédite associant 3 communes, Roubaix, Tourcoing, Marcq-en-Barœul et leurs habitants, ce laboratoire d’innovations urbaines a déjà développé une application pour les loisirs en famille. Il travaille actuellement sur deux autres projets : le commerce de proximité en 3.0 et le stationnement intelligent. POURQUOI L.I.V.E ? Applications, Internet, réseaux sociaux : le numérique a très largement investi notre vie quotidienne. Smartphones et tablettes à hauteur permanente de mains, nous sommes devenus des citoyens « mobiles ». Une réalité à laquelle les collectivités ne pouvaient échapper : à charge pour elles de développer des services innovants pour les habitants et d’intégrer dans leur réflexion les notions de durabilité et de ville connectée intelligente (ou Smart City). Mais plutôt qu’apporter des solutions toutes faites sans que jamais n’aient été interrogés les besoins des usagers, L.I.V.E, au contraire, propose une approche dite « inclusive », c’est-à-dire associant les utilisateurs d’un service à son développement. C’est la raison pour laquelle il s’est choisi comme parrain Carlos Moreno (notre photo). Cet expert international de la Smart City revendique une approche de la ville intelligente partant de l’homme et de ses besoins et non de la technologie. UN LABORATOIRE D’INNOVATIONS, POUR QUOI FAIRE ? L.I.V.E n’est pas une usine de production de services numériques, mais un laboratoire de recherche et de développement. Il a vocation à prototyper des services digitaux nouveaux puis à les tester en grandeur nature. Dans ce laboratoire d’un genre nouveau travaillent ensemble des développeurs, des designers, les collectivités concernées et, bien sûr, les utilisateurs. C’est ce qu’on appelle le codesign. L.I.V.E entend aussi lutter contre la fracture numérique en permettant aux publics les plus éloignés du numérique de participer à la construction de services connectés et, au-delà, à la conception d’une ville plus agile. Il est ainsi ouvert à tous les habitants de Roubaix, Tourcoing et Marcq-en-Barœul, quel que soit leur niveau d’appropriation des outils numériques. POUR QUELS USAGES ? L.I.V.E a déjà développé une application : Vos loisirs en live. Elle répertorie et géolocalise les activités et sorties réalisables en famille à Roubaix, Tourcoing et Marcq-en-Barœul et les moyens de transport pour s’y rendre. « Ces informations existaient mais elles étaient dispersées. Nous les avons regroupées au sein d’une application simple, accessible et pensée prioritairement autour de l’usage que chaque habitant pourra en faire, c’est-à-dire en quoi elle lui sera utile », témoignent les 70 coconcepteurs de l’application. D’ici à fin 2019, neuf autres projets vont être développés : géolocalisation des espaces de coworking, pilotage de la collectivité en open data, favorisation de la nature en ville, géolocalisation des pistes cyclables et des lieux accessibles aux personnes à mobilité réduite, usage du numérique à l’école, conception de mobilier urbain connecté, création d’un service recensant les activités de loisirs pour les enfants et les ados et permettant une mise en relation avec les parents, le commerce de proximité en 3.0 et le stationnement intelligent. C’est sur ces deux derniers sujets que L.I.V.E planche actuellement. Au moins deux motifs de fierté Quelques mois après son lancement, le 7 juin 2018, L.I.V.E a remporté le Label « Territoires innovants » dans la catégorie « Construire les villes de demain ». L.I.V.E a également été retenu dans le cadre de l’appel à projets lancé par la fondation FREE : « L’intelligence collective au service du développement numérique des territoires ». Pour tous les acteurs de L.I.V.E, une belle reconnaissance. À l’heure où notre monde se transforme en profondeur sous l’effet de grandes mutations technologiques, économiques, sociétales, environnementales et politiques, les espaces urbains cristallisent tous les enjeux de notre développement futur. Pourtant, la ville de demain, comme celle d’hier, doit être un lieu de rencontres, d’échanges, de vie, une ville pour les femmes et les hommes qui l’habitent et la rendent vivante. » Carlos Moreno, expert international de la Smart City, parrain de L.I.V.E

Damart

Un Damart et ça repart

Qui est née à Roubaix pour devenir une figure iconique du monde textile, collectionne les capsules trendy, a 65 ans et ne les fait pas tout ? L’entreprise Damart bien sûr ! Le saviez-vous ? C’est de la rue Dammartin à Roubaix, où elle est née il y a 65 ans, que Damart tire son nom, connu et reconnu en France et dans le monde. Depuis 65 ans, elle invente et réinvente la mode, elle innove sans cesse. Son papa, Patrick Seghin résumait son objectif : « Damart travaille sur différents axes pour habiller les femme : comment les rendre belles, tout en les habillant de manière confortable et élégante. Comment répondre aux besoins et envies spécifiques des séniors ? »  Et pourtant, ce mot « sénior » est pratiquement banni du langage dans les locaux du siège, boulevard de Fourmies. « On est vieux quand on décide de l’être. C’est dans la tête. Je n’aime pas l’estampillage « sénior » voire « vieux », explique avec le sourire le président directeur général. Une journaliste m’a dit un jour que Damart c’est ringard. Mais le message clef en interne c’est modernisation. » Attention : c’est bien modernisation, pas rajeunissement. Si la cible reste « la femme de plus de 55 ans », il faut suivre les tendances. Partick Seghin, directeur général de Damart La femme de 55 ans aujourd’hui n’est pas comme sa mère au même âge. Pour satisfaire à cette nouvelle génération de clientes, Damart se repositionne sans cesse. « Nous sommes ancrés sur le marketing direct. » Avec 180 magasins en France ou en Belgique, un centre d’appels qui n’est pas sous-traité et qui recueille les avis et les besoins des clientes. « Au sein-même du siège, nous avons créé un laboratoire où nous recevons nos clientes tous les deux jours. Elles expérimentent nos produits, elles donnent leur avis et nous donnent même des conseils. » Car c’est une cible qui s’y connaît en qualité et qui apprécie le vêtement qui se garde d’une année sur l’autre. Une clientèle qui reconnaît l’ourlet bien fait et la couture bien droite. Une clientèle aussi exigeante sur la qualité que sur le confort et le style. Ou l’art de mixer les besoins spécifiques des personnes âgées et les tendances du moment. Uniquement la tendance ? Non, ce serait bien trop simple. « La cliente est beaucoup moins dans les codes classiques. Il n’y a plus cette barrière à 55 ans on doit s’habiller comme ça ou non, note Mathilde Pettier, directrice de la commercialisation de l’offre. « Notre cliente veut être tendance mais elle brise les codes. Et, ça, c’est vraiment la nouvelle génération des séniors. » Comme ses clientes, Damart est loin d’avoir dit son dernier mot. Le mantra de Patrick Seghin : « Lorsque tout semble aller contre vous, souvenez-vous que les avion décollent toujours face au vent« . Henry Ford Et quand il se rase le matin ? : « Quand je me rase le matin je me pose deux questions, est-ce que j’apprends et est-ce que je m’amuse ? Tant qu’une des deux réponses est positive ça va, je continue. Sinon il faut oser changer. Ce sont pour moi des valeurs fondamentales. » Damart, une entreprise bien ancrée dans son port d’attache Damart et Roubaix c’est une grande histoire. Au départ, l’entreprise compte trois sites dont l’usine familiale de fabrication. Cette dernière a fermé en 2008 pour relocaliser la production en Tunisie. Aujourd’hui il reste un site industriel et celui de la fosse aux chênes. « Damart et le groupe Damartex, sont tombés dans Roubaix quand ils étaient petits. Il y a une passion du territoire, du terreau et du tissu entrepreneurial que l’on retrouve ici, se passionne le patron Patrick Seghin. le nombre de créateur d’entreprises au m² est sans doute le plus élevé de France. L’entreprise est dans un environnement créatif,où tout le monde est prêt à se réinvestir. La direction et les collaborateurs sont dans une vision d’industriel au long terme et pas dans le profit à court terme. Il faut savoir passer les crises, avoir une capacité à rebondir. Cette capacité c’est un dénominateur commun des entreprises de Roubaix. » Le Thermolactyl ©, pas du tout placide Thermolactyl ©, ce nom tout le monde le connaît : matière technique iconique de Damart qui tient au chaud tout en étant ultra léger. Chaque famille en a dans son placard. C’est donc sur ce savoir-faire unique et cette technicité que Damart entend être une force dans le commerce et capitaliser sur cette innovation. Et plutôt que de se reposer sur ses lauriers, la marque développe sans cesse son petit trésor. La question qui pique : Les Thermolactyl ©, c’est pas ringard ? La réponse de Danièle Delforge, acheteuse sous-vêtement : Ce n’est pas ringard du tout, les clients ont toujours besoin de sous-vêtements et on fait tout pour moderniser notre gamme. La marque a de plus en plus de concurrents qui viennent se positionner sur notre marché. Chez Damart, nous travaillons sur une assimilation de matières pour toucher les nouvelles générations. Notre gamme est ancrée dans l’actualité et la modernité. Nos sous-vêtements ne sont pas « mémérisants ». Si notre public est traditionnel, il est aussi plus jeune. Il y a un réel travail de recherche et de production en interne des étoffes. L’équipe de stylistes a défini les mélanges de fibres. Le travail de la fibre est donc de plus en plus technique. Damart a le besoin de créer de la chaleur avec des textiles qui sont de plus en plus invisibles. Les collabs qui ont du pep’s Pour moderniser son image, quoi de mieux que d’aller chercher les créateurs qui ont le vent en poupe ? Ça, Damart l’a bien compris. De Chantal Thomass à Maison Standards en passant par Andrea Crews, on n’arrête plus les collections capsules. Et pour les 65 ans de la marque, Damart a mis le paquet : stylistes, créateurs, influenceurs… 6 créatifs de talent transportent cette fibre iconique, premier « smart textile » de l’histoire, dans leur univers. Vintage, futuriste, sportwear ou carrément streetwear, ces collections capsules innovantes revisitent le Thermol’ version 2018-2019. Et avec Mademoiselle…
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Mode

DOSSIER Mode Un vestiaire, une maison, des ateliers, des entreprises, des boutiques de créateurs et des écoles… Roubaix a la fibre textile et vibre pour la mode. C’est dans ses gènes, son ADN. Une mode éthique, une mode responsable, durable… qui n’hésite pas à se remettre en question et à se réinventer. Imaginer à deux mains, dessiner le futur. De la créativité ok, mais en toute conscience ! Prothésiste, tout un art Quand un orthoprothésiste et une styliste de mode se rencontrent cela donne U-exist qui propose des prothèses fun et personnalisées qu’on est fier de montrer. © Sébastien Jarry Simon Colin, orthoprothésiste de formation a étudié à Bruxelles et a toujours été préoccupé par le côté froid de la prothèse, toujours de couleur chair, grise ou noire. « L’acceptation de la prothèse était rendue encore plus difficile par son aspect impersonnel. » Le jeune homme rédige son mémoire sur la customisation des prothèses et reçoit un accueil chaleureux du jury. U-exist est déjà en gestation. Sa rencontre avec Amandine Labbé styliste et professeur à Esmod fera le reste : elle apportera avec elle l’univers de la mode dans celui des prothèses. Personne n’y avait pensé et c’est une chouette idée : en 2014 ils fondent ensemble U-Exist : « Vous aussi, jouez de votre différence. » Le partage des rôles se fait naturellement : Simon prend en charge l’aspect technique et l’impression des motifs sur les matières, quand Amandine s’occupe de constituer une collection de motifs. Car c’est véritablement d’une collection dont on peut parler, comme dans la mode. Le catalogue présente 250 motifs différents © Sébastien Jarry © Sébastien Jarry Des collections capsules « Le catalogue présente 250 motifs différents, organisés par thématique, pour tous les âges, tous les styles, hommes, femmes et enfants », précise Cindy Habchi, chargée de communication de U-exist. Les motifs sont créés par Amandine ou par un réseau d’artistes avec des collections capsules comme dans la mode : Nikok et ses motifs robotiques, Laure Poitreau et ses motifs animaliers pastel ou encore Boniett et ses carpes sur fond fleuri. Il est possible aussi pour le patient de recourir au service U-adapt s’il a lui-même créé ou dessiné un motif qu’il souhaite voir reproduire sur sa prothèse. Ou encore, grâce à U-custom faire réaliser sur mesure un motif qui lui appartiendra à vie. Une dimension humaine primordiale L’entreprise fonctionne comme une start-up, « On n’est que 4 et on est forcément touche-à-tout » , ce qui convient parfaitement à Baptiste Jules, le commercial du quatuor. C’est lui qui se charge notamment d’agrandir le réseau des orthoprothésistes avec lesquels l’entreprise travaille, déjà au nombre de 50. « Chez U-Exist, ce n’est pas un travail de commercial comme les autres. Il y a forcément une dimension humaine primordiale et cela me plaît. Je vends quelque chose d’utile et je crois en ce que je vends. » U-exist habille des prothèses de patients dans toute la France et commence même à s’internationaliser : en Allemagne, en Belgique, en Italie, aux Pays-Bas ou encore en Australie ! La start-up peut aussi compter sur des ambassadeurs de choix comme Jean-Baptiste Alaize, plusieurs fois champion du monde en saut en longueur, dont la prothèse raconte l’histoire. Cindy Habchi se réjouit : « On a l’impression que la mode s’ouvre de plus en plus au monde du handicap, on a récemment réalisé un shooting photo très mode, très fun. » C’est certain, U-exist apporte tous les jours sa petite pierre à l’édifice pour que ce regard change. Et les patients sont ravis que la conversation s’engage désormais sur le motif original et non sur la prothèse elle-même. Pari gagné. u-exist.com Anti-Fashion en mode responsable De Marseille à Roubaix, Stéphanie Calvino n’a pas hésité : son Anti-Fashion Project s’impose désormais comme un trait d’union entre les deux villes, associant un grand nom de la mode comme La Redoute mais aussi la très renommée école de mode Esmod. Objectif : aider les jeunes des quartiers populaires à réinventer une mode plus durable. Le 3 septembre 2018, Arnice Troïka a vécu sa première rentrée à Esmod Roubaix. La jeune fille de 22 ans était plutôt intimidée d’assister à ses premiers cours au sein de la prestigieuse École supérieure des arts et techniques de la mode de Roubaix. « Moi qui n’étais plus scolarisée, je me retrouve dans une haute école de mode… C’est fabuleux, c’est incroyable, je n’arrive à réaliser ce que Anti-Fashion Project m’a apporté », résume-t-elle. Il faut dire qu’Arnice, originaire de Guyane, s’est battue pour en arriver là. Si cette première année de cursus lui a été offerte (ce qui représente quand même près de 10 000 euros), c’est parce qu’elle a décroché le Prix Esmod Roubaix en partenariat avec La Redoute. Le jury a salué unanimement « son implication et sa persévérance » et l’originalité de la tenue présentée. « J’ai concocté une tenue qui raconte un passé assez personnel », résume la jeune fille. Derrière sa voix frêle, on devine un parcours de vie compliqué. Elle a entièrement fabriqué un jogging-combi style guerrière un haut avec des manches extra larges et des épaulettes extravagantes, en utilisant du vinyle orné de fleurs au niveau des seins et pour le short, le tout complété par des jambières. Comme une protection mais aussi une renaissance. © Jean-Christophe Husson © Jean-Christophe Husson © Jean-Christophe Husson © Jean-Christophe Husson © Jean-Christophe Husson © Jean-Christophe Husson © Jean-Christophe Husson © Jean-Christophe Husson © Jean-Christophe Husson © Jean-Christophe Husson Dénoncer les dérives de la 2e industrie la plus polluante du monde « J’avais d’abord voulu d’abord devenir esthéticienne mais je ne trouvais pas de stage. » C’est la mission locale de Roubaix qui lui a conseillé de s’adresser à Anti-Fashion Project. « J’ai alors rencontré beaucoup de personnes fabuleuses et extraordinaires », sourit la jeune fille. Comme Li Edelkoort, à l’origine du Manifeste Anti-Fashion : cette véritable pythie de la mode travaille beaucoup avec les végétaux pour dénoncer les dérives de la 2e industrie la plus polluante au monde. Ou encore Sylvette Boutin Lepers, responsable des…
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