Étiquette : développement-durable

Spiru ou l’aventure Etika Spirulina

Ses pérégrinations auraient pu le mener sur les flancs d’un volcan au Mexique. Mais « Spiru » (prononcez Spirou) a choisi de les mener avec une algue sur les terres urbaines de la ferme du Trichon à Roubaix. Spiru, c’est Xav. Ou Xavier Delannoy pour les moins intimes. Un peu comme le personnage de bande dessinée, le jeune homme de 23 ans, à peine sorti de l’école, s’est lancé presque par hasard dans une grande aventure. Spiru a décidé de combattre son propre « Zorg » : les carences alimentaires. Son arme : la spiruline. Non pas un super-aliment, mais un plutôt un aliment super. Bourré de protéines, de fer, de vitamines et de tout ce qu’il faut pour se maintenir en forme, la spiruline existe depuis plus de 3,5 milliards d’années où il poussait dans les Andes. Xavier a une conviction : cette brindille verte n’a pas pour vocation de finir en simple complément alimentaire, dans une boîte en plastique. Mais bien de venir agrémenter nos plats. Révélation aux Philippines Comme Spirou, simple groom dans un hôtel, Xavier était parti sur tout autre chose, avec ses études d’ingénieur et de commerce. Et comme le scénario d’une BD, le destin lui a proposé un autre chemin. « Lors d’un voyage de fin d’études dans une ONG, aux Philippines, les autres stagiaires prenaient de la spiruline. Je dois avouer que j’étais plutôt moqueur : « Pourquoi vous avalez de la nourriture pour poissons ? » Jusqu’à ce que je me mette à en cultiver… » Avant ça, l’étudiant s’intéresse de plus près à la fameuse algue. « J’ai découvert la malnutrition lors de ce voyage. Ce n’est pas que les gens manquent de nourriture. C’est que la nourriture qu’ils mangent ne suffit pas. En cherchant un moyen de combattre ça, je suis tombé sur cette plante aquatique qui se cultive beaucoup en Afrique. » Photo : Anaïs Gadeau Un terreau fertile pour une alimentation durable Il rentre en Europe et choisi son cheval de bataille : l’alimentation durable. « J’ai cherché sur la Métropole lilloise un écosystème déjà bien établi sur l’alimentation durable. Ou en tout cas, un lieu qui essaye de développer une alimentation un peu plus écologique. » Etika Spirulina voit le jour, avec l’aide et le soutien de sa comparse Elodie Pouvist-Dusart, ingénieure agronome. Avec le restaurant-coopérative Baraka juste à côté, Roubaix a tout le terreau nécessaire pour le développement de ce type de projet. En quelques semaines, il fait pousser l’algue dans un bassin remuant constamment, sous une serre, limitant les besoins en technologie et en électricité limités. Pas besoin de plus. La production s’étend d’avril à octobre. En septembre, Xavier a pu récolter les premiers fruits de son labeur, « après quelques galères au démarrage. J’ai même pu confectionner une recette d’houmous à base de spiruline, que Fatima du restaurant pourra proposer à ses clients ! ». Il lance alors sa marque Spiru et Line. Fraîche, la spiruline n’a presque pas de goût. En poudre, elle est plus salée. « L’idée est qu’elle fasse partie de notre quotidien, qu’on l’intègre dans des recettes. » Spiru n’a pas oublié les Philippines pour autant. « Je souhaite accompagner des entrepreneurs sur des micro-fermes de spiruline dans des communautés précaires. En plus de créer des emplois locaux, elles lutteront contre la malnutrition ! » Un super-héros on vous dit. Facebook Etika spirulina Facebook Cooperative Baraka

Les Clarisses de A à Zerm

Depuis plusieurs mois, derrière les portes du Couvent des Clarisses aux confins du quartier de l’Epeule, se passent des choses extraordinaires. Ce lieu à haute valeur patrimoniale renaît, vit, bouillonne. Abécédaire… tout sauf austère ! A comme Auberge Les anciennes chambres des sœurs Clarisses sont progressivement réactivées en auberge alternative, aujourd’hui ouverte aux professionnels. Dormir dans un des 12 lits à baldaquin habillés de moustiquaire et de tentures ou dans un lit clos, bien au chaud… en voilà une expérience inédite à vivre.   B comme Buvette Parce que le Couvent des Clarisses doit vivre et en partie s’autofinancer, une buvette a été créée. Sa terrasse et ses jeux sont ouverts en saison du mercredi au dimanche de 14h à 20h. Photos : Anaïs Gadeau C comme Cour de récré Dans la cour de l’ancienne école Sainte-Claire, où désormais des flèches s’affolent au sol (une fresque baptisée Le sens de la flèche par Malte Martin) résonnent à nouveau les rires des enfants. Ceux-ci viennent en voisins ou de plus loin participer à des ateliers ou découvrir les jeux en bois. Ici, c’est toujours ou presque l’heure de s’amuser. D comme Design De septembre à novembre, les Clarisses ont accueilli la Maison POC Économie Circulaire dans le cadre de Lille 2020, Capitale Mondiale du Design, avec une halle superbement aménagée en espace d’exposition. E comme Economie circulaire Le Couvent des Clarisses est voué, après la phase d’occupation transitoire de Zerm, à devenir la Maison de l’Economie circulaire et du Zéro Déchet. F comme Frugalité C’est le principe qui préside aux travaux menés par le collectif d’architectes Zerm (Alternatif #4) : récupérer un maximum (textiles, bâches, isolants, tasseaux, cloisons, équipement, etc.), user d’astuces et relever ses manches. G comme Galerie d’art L’Espace Croisé, centre d’art contemporain dédié à la production et à la diffusion d’œuvres d’artistes français et étrangers, émergents ou reconnus a récemment posé ses bureaux et ses cimaises au Couvent > espacecroise.com H comme Halle La grande halle de l’ancienne école Sainte-Claire a bénéficié de travaux importants pour pouvoir accueillir l’exposition/laboratoire de la Maison POC Économie Circulaire de Lille Design. Esprit contemporain et traces du passé y cohabitent. Et c’est chic. I comme Idées Les jeunes architectes de Zerm ne manquent pas d’imagination pour créer des meubles ou des luminaires à partir de matériaux récupérés, détournés et up-cyclés. Ils repensent l’usage des espaces (la chapelle devenue espace de conférences et de tables rondes) et des objets… comme cette lampe qui se recharge manuellement juste ce qu’il faut pour le temps limité d’utilisation. Un vrai laboratoire de frugalité appliquée. J comme Jardins L’un des secrets les mieux gardés des Clarisses est son jardin ou plutôt ses jardins. Encore en friche pour la majorité, ils sont investis, petit à petit. Ici un potager, là un compost, un lapin, des poules, une balancelle bidouillée… et des arbres pour penser. Photos : Anaïs Gadeau K comme Kino Dans la cour de récréation, des gradins récupérés ont pris place. Parfaits pour une séance de ciné en plein air, au cœur de l’été. L comme Location Les anciennes cellules et pièces du couvent ont fait peau neuve et sont proposées à la location aux associations, collectifs, artistes et entreprises. Des espaces sont privatisables pour organiser réunions de travail, conférences, concerts, fêtes ou réunions de famille. M comme Monastère Couvent ou monastère, le débat est ouvert. Le monastère est un ensemble de bâtiments où réside une communauté de moines ou de moniales qui vivent sous une même règle, généralement dans la claustration. On parle de couvent plutôt que de monastère pour l’ensemble des lieux de vie d’une communauté religieuse non monastique, composée de clercs réguliers ou de religieuses. Or quelques religieuses des Clarisses vivaient effectivement cloîtrées. C’est clair ? Photos : Anaïs Gadeau N comme Nonnes Le couvent a accueilli des sœurs clarisses depuis 1876. Neuf religieuses (six cloîtrées et trois externes) au début, en provenance de Tournai. Elles ont quitté les lieux en 1903 mais sont revenues en 1923, jusqu’à être 87 après la Seconde guerre mondiale. En 1996, la communauté a accueilli les clarisses de Cambrai dont le couvent avait fermé. Leur nombre, tombé à 4, les clarisses quittent leur couvent en mai 2008 et l’école ferme en juin 2008. O comme Occupation transitoire Voir Saisons Zéro P comme Patrimoine L’ancien couvent est un ensemble monastique de style néo-gothique brugeois de 6 500 m2 construit par le Baron Jean-Baptiste Béthune, un architecte belge, à la fin du XIXe siècle. Valorisé par l’association Les amis du monastère des Clarisses, il est inscrit en totalité à l’Inventaire supplémentaire des monuments historiques depuis 2010. Q comme Quartier Le couvent de Clarisses se cache au cœur de l’Épeule à Roubaix. Un quartier populaire et vivant, animé chaque dimanche par un marché à l’image de celui de Wazemmes à Lille. L’Epeule c’est aussi le quartier du Colisée, de la Plus Petite Galerie du Monde ou Presque, des ateliers d’artistes nichés entre belles maisons cossues et courées, celui des cafés et des épiceries qui font voyager… R comme Résidence Le collectif d’architectes Zerm, lauréat de l’appel à projets pour une occupation transitoire des lieux lancé par la Ville de Roubaix, a installé sa base de vie au couvent, et y a même vécu, en famille, le confinement. Ainsi cloîtrés, les archi ne se sont pas démontés et le chantier a bien avancé. S comme Saisons Zéro C’est le nom du projet d’Occupation transitoire des lieux par Zerm, en attendant la Maison de l’économie circulaire et du Zéro Déchet. L’idée est d’ouvrir le bâtiment, ses cours et ses jardins au public, en proposant espaces de coworking, ateliers, expos, conférences, auberge et animations…> FB : Saisons Zéro T comme Travaux en cours Zerm est passé en mode action. Des appels à bénévoles permette de « recruter » des volontaires pour assurer la rénovation des lieux suivant des méthodes low-tech, avec Yes We Camp, qui vient régulièrement en renfort. Photos : Anaïs Gadeau U comme Utopie Un chantier participatif, avec un projet de réhabilitation inventif et joyeux, frugal et avec…
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Films clair de lune

Films au Clair de Lune, des courts métrages à effets durables

Pierre-Antoine Carpentier et Ludivine David ont choisi de créer des courts métrages utiles avec des objectifs de développement durable au service de la solidarité internationale. Ces voyageurs curieux et observateurs ciblent leurs destinations pour amener des solutions à des problématiques majeures telles que la déforestation, le droit à l’eau, le handicap, la santé… Tout commence en 2011 lors de la visite d’un orphelinat au Togo. L’arrivée dans le village met en évidence un vrai manque d’information et de prévention autour du paludisme et du virus du sida. Pierre-Antoine Carpentier se lance alors le défi de réaliser trois courts métrages en trois semaines avec les enfants du village comme acteurs. « Chaque film raconte une histoire qui rappelle l’importance de se rendre au dispensaire dès que l’on se sent affaibli. Les trois courts métrages ont été montés sur place et diffusés aux familles. Puis ils ont continué à être vus dans les villages voisins », explique le jeune réalisateur. L’avenir de ces courts métrages Ludivine David entend faire vivre ces courts métrages (18 réalisés à ce jour dans 6 pays) dans les écoles françaises, dans les associations locales, dans les festivals, sur les chaînes internationales… Ces films sensibilisent aux difficultés du monde tout en apportant des solutions. Et la jeune femme de conclure, « connaître le monde dans lequel nous vivons est un préalable pour agir. Les enfants particulièrement peuvent devenir des acteurs solidaires, responsables et citoyens. » 2009 : création de l’association 2011 : trois premiers courts métrages réalisés au Togo 22 associations internationales soutenues à ce jour 18 courts métrages réalisés 6 pays parcourus (Togo, Maroc, Guinée, Madagascar, Colombie, Sénégal) 20 000 personnes touchées par des diffusions locales 55 sélections dans des festivals internationaux de court métrage www.filmsclairdelune.org

Quoi de neuf ? Que du vieux !

Alors que le vintage s’invite partout dans nos intérieurs, acheter des objets de seconde main répond aussi à une pratique responsable. En les sauvant de la benne, on fait du bien à la planète. Et la bonne nouvelle, c’est que les boutiques de réemploi se multiplient ! Un joyeux mélange Dans la boutique, les objets sont classés par univers : les meubles, le bric-à-brac, les activités sportives, la vaisselle, les livres, cd et vinyles, les jouets, la puériculture, etc. Devant moi, un rayon complet de tasses me tend les bras. Finalement, le plus dur va être de choisir… Sandy, le coordinateur des lieux, s’amuse de la scène. « C’est la folie, la vaisselle de nos grands-mères part comme des petits pains ». Chez ReStore, tout le monde se côtoie : les passionnés de récup et d’upcycling, les étudiants, les personnes aux revenus modestes qui veulent se meubler pas cher, les convaincus du zéro déchet. Tout le monde. Et c’est bien ce qui fait la magie des lieux. Economie sociale et solidaire Derrière la bonne affaire se cache un concept porteur de sens. Les milliers d’objets présentés sont collectés dans les déchetteries de Roubaix, Tourcoing et La Madeleine par des employés en réinsertion professionnelle. « Les gens se débarrassent de leurs meubles et objets dans nos espaces de réemploi. Nos agents valoristes opèrent un tri, nettoient et réparent à minima avant de les acheminer ici. » Neuf emplois ont ainsi été créés. « Notre activité rend service aux populations fragiles, oeuvre pour le respect de l’environnement et offre la possibilité à des personnes éloignées de l’emploi de retrouver le chemin du travail. C’est une vraie fierté » témoigne Sandy, le responsable des lieux. Bonnes affaires Derrière la caisse, le mur de chiffres en dit long sur l’utilité de l’action. 185 tonnes de déchets ont été collectés en un an, 80 000 objets vendus… De quoi m’inciter à craquer ! J’embarque mes six tasses, un beau panier en osier et trois livres de mon auteur préféré. Pour un total de… 8 euros. Sophie va être bluffée. Pratique ReStore : 88/90 rue Emile Moreau à Roubaix, 03 74 09 49 97. www.restoreenligne.com La Ressourcerie de Méca-Trans Impossible de repartir les mains vides. A Roubaix, la ressourcerie de l’association Méca-Trans (qui oeuvre pour l’insertion professionnelle), est un joyeux bric-à-brac. On déambule parmi les objets et meubles de toutes les époques : de la vaisselle, des vieux miroirs, des consoles, des buffets, des livres, des dvd, des éventails, des parapluies, des cannes, des cages à oiseaux, de l’électroménager ou encore des vélos, à des prix défiant toute concurrence ! « Nos produits sont issus de dons ou récupérés dans les maisons que nous débarrassons, sur demande, et remis en état par nos employés en contrat aidé » explique Eric Moerman, président de Méca-trans. On aime y chiner la perle rare, d’autant plus qu’en l’achetant, on contribue au financement de cette belle association. 125 rue de Lannoy à Roubaix, 07 77 70 06 56.

Un petit grain de fantaisie

Le p’tite folie de Coline Huc a été de créer, il y maintenant plus d’un an, une épicerie vrac Zéro Déchet, Un grain dans le bocal dont le concept a séduit de suite de nombreux clients. Ici, pas d’emballage, vous achetez tout en vrac. Le client apporte ses bocaux, il les pèse en libre-service, se sert des quantités dont il a besoin et il passe en caisse où le poids des contenants est déduit. Et pour ceux, qui auraient oublié leurs bocaux, pas de souci on vous en prête. Derrière le vrac, l’idée est de lutter contre le gaspillage et de réduire les emballages. Bio, qualité et circuit court Des pâtes, du riz, de la semoule, du quinoa, des céréales, des fruits secs, du sucre, de la farine, du chocolat, des produits pour l’apéritif, de l’huile, du vinaigre… Les produits sont bio, de qualité et Coline priviléie le circuit court. En saison, on y trouve des fruits et des légumes des producteurs locaux. Et grâce à son impréssionnant raon produits d’hygiéne et d’entretien, vous pourrez fabriquer vous-même vos shampoings, savons, dentifrices solides, bicarbonate et critaux de soude, huiles essentielles et végétales… Beaucoup de familles sont investies dans le Zéro Déchet à Roubaix. J’avais une vrais carte à jouer. »Coline Huc « J’adore venir faire mes courses dans cette épicerie 100% vrac.La boutique est sympa et je trouve tout ce qu’il me faut. En plus de l’accueil chaleureux et du conseil, on s’échange nos recettes de cuisine et nos petites astuces. Pour moi, être Zéro Déchet, c’est adopter un nouveau mode de vie et changer ses habitudes, cela ne se fait pas du jour au lendemain, il faut du temps. Consommer en vrac me permet d’acheter avec parcimonie, au juste prix, de faire des économies et de lutter contre gaspillage. » Sylvie « Se lancer dans l’aventure Zéro Déchet c’est avant tout un projet de famille et pour que ça se passe bien il faut changer une chose à la fois. Avec les enfants, par exemple, il faut faire de la pédagogie et après cela devient naturel pour eux. L’avantage de venir ici c’est que l’on n’achète que ce dont on a besoin et d’avoir la garantie de consommer des produits bio de qualité et aux normes françaises. Un grain dans le bocal c’est avant tout un lieu d’échanges, de recettes de cuisine, de conseils et de rencontres. On est toujours accueilli avec le sourire. » Géraldine www.ungraindanslebocal.com

Zerm et les chevaliers du re-use

Le petit bureau de la rue de Babylone, au cœur des bâtiments hébergeant l’association Parkour, est plein de bouquins, de maquettes, de pièces de carton, d’essais de matières, de tuiles et de briques rouges. Au milieu, le collectif d’archi Zerm s’active de bon matin. Lola Bazin, Romain Brière, Louis Delepaut, Théophile Flécheux, Simon Givelet et Etienne Lechevallier. Six jeunes architectes roubaisiens pour un collectif et une conviction commune, celle de pouvoir changer la façon d’utiliser les matériaux usagés, en pensant réutilisation plutôt que recyclage. Aujourd’hui, les démolisseurs deviennent des déconstructeurs, poussés par la loi 2015 sur la transition écologique, nous explique Lola. Ainsi, sur les chantiers de démolition/déconstruction, le tri des matières est fait, mais dans un but de recyclage, avec une finalité industrielle de valorisation et non pour un réemploi simple des matières et composants. Chez Zerm, nous sommes persuadés que cette réutilisation est possible. Pour prouver cela, nous avons lancé un laboratoire test au cœur de l’Atelier Jouret, rue de l’Hospice. L’objectif était d’y mettre en place un premier magasin, de trouver ses forces et faiblesses. C’était un premier pas afin de se rendre compte des contraintes, des possibilités. Le modèle existe donc. A nous de le développer, avec des partenaires, des soutiens. » Des envies et des idéaux Se posant en militants de la cause « re-use » (prononcer « ri-iouze ») les six amis adaptent l’architecture, le bâtiment, les travaux publics et la construction immobilière à la réutilisation des matières. « Tel un achat dans une friperie pour des vêtements ou dans une ressourcerie pour l’équipement de la maison, nous sommes certains que la réutilisation des matériaux déconstruits est possible. Actuellement, le marché de la construction ne fonctionne qu’avec du neuf exclusivement », commente Lola. Constamment en phase de tests Zerm, ce n’est pas que la mise en place des réemplois de matériaux. On imagine vu d’ici la bulle créative créé par le groupe d’amis. On retrouve ainsi de petits projets d’archi, de recherches, d’installations. Zerm a été par exemple l’une des chevilles ouvrières du festival roubaisien Pile au rendez-vous, organisé en juillet 2018, pour lequel il a réalisé des installations diverses. Entre autres, une table de ping-pong en terrazzo, matériau composite à base de fragments de pierre et de marbre, compressés et polis. Récemment étaient inaugurés à la Free’che de nouveaux modules pour l’association Parkour 59, conçus et réalisés par Zerm, en collaboration avec Saddo et La Condition Publique. Construits en blocs de béton cellulaire… Réemployés, évidemment. Free’che, association Parkour « Shopper » en ligne des matériaux de seconde main Forte de son étal créé à l’Atelier Jouret, l’équipe a ouvert sur son site internet un espace dédié, nommé Le Parpaing. Comme sur une boutique en ligne classique, le client peut ainsi choisir ses matériaux en seconde vie, ses éléments réutilisés qu’il utilisera dans sa construction. Bloc de béton cellulaire, porte coulissante, évier inox, plancher technique ou encore panneau d’aggloméré ou plaque de marbre vert… Dans une logique Zéro Déchet, chaque produit a déjà servi, mais se révèle tout à fait en forme pour une nouvelle vie, sans passer par la case recyclage. L’objectif de l’association est maintenant de supprimer les freins du passage aux matériaux d’occasion, avec les politiques, les architectes, les décideurs, les clients. Un choix qui a son lot de questions, d’ordres juridiques, esthétiques, techniques. Un matériau réutilisé peut-il être assuré comme un matériau neuf ? Un client acceptera-t-il un matériau avec des variations de couleurs ? Le sujet est là. www.zerm.org