Catégorie : Dossier

Tissel est dans la place : Décryptage des 4 piliers d’un succès

Depuis 2022, l’usine Tissel est devenue le moteur de l’économie circulaire à Roubaix. Bien plus qu’une simple réhabilitation d’une friche industrielle, ce lieu est un véritable laboratoire d’idées, d’échanges, de production et de formation. Comment cette filature du 19e siècle s’est-elle transformée en symbole de la transition économique ? Focus sur les quatre piliers qui font de ce tiers-lieu visionnaire, un acteur clé du « faire » et du « savoir-faire » au cœur de la ville. Retourner à l’usine Imaginez une friche industrielle de 11 000 m² en cœur de ville, géante endormie qui renaît en hub dédié à l’économie circulaire ! Bienvenue à Tissel, où le passé a cédé la place à l’avenir en accueillant un projet collectif novateur. Fermée dans les années 80 après une longue carrière textile commencée en 1835, la plus ancienne usine de Roubaix semblait condamnée à l’oubli. Elle a pourtant repris vie en 2022, grâce à l’impulsion de la Ville de Roubaix et de l’association Les Manufactures Tissel, pilotée par Dimitri Broders et dirigée par Mathieu Besème et Matthieu Régnier. Ici, ce n’est pas simplement un vaste espace de travail conservé dans son jus : les résidents mutualisent, partagent, recyclent, pour créer un écosystème économique, vertueux et collaboratif. Ce tiers-lieu pionnier abrite aujourd’hui 8 structures dédiées à l’économie circulaire, mais aussi à l’apprentissage et à l’inclusion par la mode. Conquérir un Nouveau Monde Planter le totem de l’économie circulaire à Tissel, ancienne usine des frères Ternynck, rue du Nouveau Monde, est un geste hautement symbolique. Les frères Ternynck étaient des visionnaires : ils ont fondé en 1835 la plus ancienne usine de Roubaix, bien avant que la ville ne soit proclamée capitale mondiale du textile lors de l’exposition universelle de 1911, qui s’est tenue au Parc Barbieux. À l’époque, le « Nouveau Monde » incarnait le progrès et la productivité. Mais après des décennies de gloire, Roubaix a été brutalement frappée par la crise industrielle des années 1970, sombrant alors dans la précarité. Là où d’autres villes auraient décliné, Roubaix, forte de sa résilience, a exploré des voies alternatives pour se réinventer. Le mouvement Zéro Déchet a marqué un tournant, traçant les premières lignes d’un nouveau chapitre. Aujourd’hui, la ville embrasse l’économie circulaire avec ambition : elle aspire à devenir un modèle de référence en France et en Europe. Ce « Nouveau Monde » est bel et bien à Roubaix ! Rejoindre la tribu des 9R Les 3R (Réduire, Réutiliser, Recycler) sont toujours d’actualité, mais on passe à la vitesse supérieure avec 9R au compteur ! L’idée ? Tirer le meilleur parti de chaque étape de la production et de la consommation pour minimiser notre empreinte sur la planète. Première mission : Refuser ce qui est superflu. Ensuite, Repenser nos habitudes de production et de consommation pour les rendre plus durables. Bien sûr, on Réutilise pour prolonger la vie des objets et on ne jette plus, on Répare. Reconditionner ou Remanufacturer permet d’offrir une nouvelle jeunesse aux objets. Les plus créatifs Réaffectent les produits pour leur donner une seconde vie sous une forme différente. Recycler, est le dernier recours, car il consomme de l’énergie et des ressources. À Tissel, ces principes sont appliqués quotidiennement par les résidents. ReCycle-Moi, Les Trois Tricoteurs, Dagoma, la Vie est Belt, Juin Fait le Lin, Anti-Fashion Project, le Parpaing, le BTP CFA Roubaix, tous incarnent ces 9R, véritables socles de l’économie circulaire. Ouvrir le champ des possibles La reconquête d’anciennes friches industrielles est souvent une opportunité rêvée pour insuffler une nouvelle dynamique à un quartier, tout en tissant des liens avec ses habitants. A l’instar de la Condition Publique ou le Couvent-Roubaix, l’ambition est que Tissel devienne un lieu de vie ouvert sur son environnement. L’équipe de coordination du lieu envisage déjà divers aménagements pour l’espace encore disponible de l’usine : espace séminaire,  zone dédiée au coworking,  ‘’fab lab’’…  dans l’objectif d’encourager l’échange d’idées et la transmission des savoir-faire. La création d’un restaurant partagé fait aussi partie des projets. Imaginez une friche industrielle de 11 000 m² en cœur de ville, géante endormie qui renaît en hub dédié à l’économie circulaire ! Bienvenue à Tissel, où le passé a cédé la place à l’avenir en accueillant un projet collectif novateur. Retrouvez les 8 acteurs économique Anti-Fashion Project : Réparer la mode et les humains sous toutes les coutures Lire la suite Dagoma : 10 ans à faire bonne impression Lire la suite Un Parpaing dans la marre de la surconsommation Lire la suite Les Trois Tricoteurs : Retricoter un monde plus responsable Lire la suite RecYcle-moi : Remettre les vélos en selle Lire la suite La Vie est Belt : C’est gonflé ! Lire la suite Juin Fait Le Lin : Tisseur de li(e)n Lire la suite BTP CFA Hauts-de-France : Un engagement écolo en béton Lire la suite

BTP CFA Hauts-de-France : Un engagement écolo en béton

En septembre 2023, une partie du BTP CFA Hauts-de-France s’est installée à Tissel, avec casques et éco-responsabilité sous le bras. Dans ce vaste espace de 3 000 m², les 142 apprentis apprennent à manier pinceaux et plâtres, mais aussi à intégrer des pratiques écoresponsables dans leurs métiers de peintre, solier, plaquiste et bardeur. La grande nouveauté ? L’école a intégré le réemploi au cœur de sa formation ! Grâce à l’appui du collectif Le Parpaing, des modules autour de la déconstruction sélective et du recyclage seront au programme de la prochaine rentrée. Les apprentis se pencheront sur des questions comme : quels matériaux récupérer ? Comment les reconditionner ? Ces sujets captivent désormais une jeunesse sensibilisée aux enjeux écologiques. « Les jeunes intègrent peu à peu le recyclage dans leurs schémas de pensée », explique Elisabeth Okoue, chef de projet au BTP CFA, prête à lancer en 2025 le tout premier titre professionnel dédié à la déconstruction sélective. Grâce à toutes leurs initiatives vertueuses le BTP CFA Hauts-de-France a décroché le Grand Prix du jury aux Trophées de l’innovation du CCCA-BTP (Comité de Concertation et de Coordination de l’Apprentissage du Bâtiment et des Travaux Publics). La preuve que l’avenir du bâtiment, c’est aussi celui de notre planète. Dans ce vaste espace de 3 000 m², les 142 apprentis apprennent à manier pinceaux et plâtres, mais aussi à intégrer des pratiques écoresponsables dans leurs métiers de peintre, solier, plaquiste et bardeur. BTP CFA @btpcfahdf

Juin Fait Le Lin : Tisseur de li(e)n

“Juin fait le lin” : ce dicton poétique, emprunté aux cultivateurs, met en lumière l’importance du mois de juin pour une belle récolte de lin. En le choisissant comme nom de son entreprise, Augustin Derrider exprime son profond respect pour cette plante aux mille vertus. Jeune ingénieur formé à l’ENSAIT, Augustin ne tricote pas seulement des fibres de lin dans son atelier à Tissel, il tisse aussi des liens. Des liens entre les acteurs de l’économie locale, entre la nature et les citoyens, et entre les individus partageant une vision d’un futur plus responsable. Le lin, fibre naturelle et durable dont la France est le premier producteur mondial, est au cœur de son projet. Grâce à des années de recherches, Augustin transforme cette fibre en une maille douce, souple et respirante, parfaite pour des vêtements qui accompagnent le mouvement. “Juin fait le lin”, c’est un vestiaire de vêtements dédié au bien-être, composé de brassière, legging, T-shirt, short et chaussettes. La collection est réalisée le plus localement possible : le lin est cultivé dans les Hauts-de-France, filé chez Safolin à Béthune, teint à l’atelier Pic Couleurs à Roubaix, tricoté par les Trois Tricoteurs. Juin Fait Le Lin, c’est un véritable mouvement pour la réindustrialisation d’une filière textile locale, une initiative qui célèbre une mode plus éthique, durable, et ancrée dans son territoire. Juin Fait Le Lin, c’est un véritable mouvement pour la réindustrialisation d’une filière textile locale, une initiative qui célèbre une mode plus éthique, durable, et ancrée dans son territoire. Juin Fait Le Lin @juin_fait_le_lin

La Vie est Belt : C’est gonflé !

Dix millions de pneus brûlés chaque année en Europe, ça vous parle ? Chez La Vie est Belt, ils ont décidé d’en faire des ceintures ! Fondée en 2017 par Hubert Motte, cette marque roubaisienne transforme nos déchets en accessoires avec un style unique et une conscience bien aiguisée. Le produit phare ? La ceinture en pneu, robuste, stylée, et carrément écolo. Mais l’aventure ne s’arrête pas là ! Caleçons, bloomers, t-shirts, nœuds papillon, porte-clés, colliers pour chiens viennent compléter la collection et réinventer la récup’. Chaque pièce est façonnée à la main dans leur atelier au sein de chez Tissel par des personnes en réinsertion. Parce que pour La Vie est Belt, économie, écologie et solidarité, ça va ensemble. Dernière innovation ? Une série de ceintures fabriquées à partir des pneus du Tour de France : du recyclé… et collector !  S’inscrivant dans une démarche de communication transparente, rien n’est caché au consommateur : méthodes de productions et fournisseurs. La Vie est Belt, c’est l’alternative pour ceux qui veulent un accessoire qui roule droit vers l’avenir. « La Vie est Belt, c’est l’alternative pour ceux qui veulent un accessoire qui roule droit vers l’avenir. La Vie est Belt @la_vie_est_belt

RecYcle-moi : Remettre les vélos en selle

Créé en mars 2023, RecYcle-moi, c’est l’atelier solidaire et écolo qui redonne vie aux vélos qui étaient promis à la benne. Installé dans la ville d’arrivée de la mythique course Paris-Roubaix, l’histoire prend tout son sens. Aujourd’hui en France, on jette 1,2 millions de vélos par an. Donc il y a de quoi faire. Collectés dans les Hauts-de-France, les vélos sont diagnostiqués, réparés, vérifiés et remis en circulation ou démontés pour sauver le maximum de pièces détachées. Depuis sa création l’association a déjà remis sur la route plus de 3 000 vélos. Les vélos sont proposés sur le site internet à des prix jusqu’à trois fois moins chers qu’en magasin : la mobilité douce devient accessible à tous. On peut également choisir sa petite reine chaque premier mardi du mois place François Mitterrand. L’aventure va au-delà de la simple mécanique, c’est aussi un engagement humain. Comme le souligne, Antoine Garandeau, cofondateur de l’association, RecYcle-Moi permet à des personnes éloignées de l’emploi de remonter en selle en se formant à la réparation des deux-roues. Avec une équipe d’une dizaine de personnes, l’association vise au réemploi de plus de 2 000 vélos en 2024 : c’est une affaire qui roule. Installé dans la ville d’arrivée de la mythique course Paris-Roubaix, l’histoire prend tout son sens. RecYcle-Moi @recyclemoiroubaix

Les Trois Tricoteurs : Retricoter un monde plus responsable

Tout a commencé sur les bancs de l’ENSAIT, où Sacha, Alexandre et Victor ont noué bien plus qu’une amitié… un idéal de vie. Ils se sont lancés un défi un peu fou : redonner du sens à la production textile locale. Rêver, c’est sympa, mais retricoter le monde, c’est encore mieux ! En 2021, les trois amis ont ouvert Les Trois Tricoteurs, leur bar-atelier à tricoter, un lieu rassembleur et écoresponsable, à leur image. Leur approche éthique et Zéro Déchet séduit aussitôt des marques comme Cyrillus, Damart et Promod. La demande grandissante, ils se retrouvent vite à l’étroit dans leur atelier de 100 m2.  Avec l’envie de faire renaître l’industrie textile roubaisienne et de booster l’emploi local, les trois entrepreneurs s’installent au sein de Tissel, investissent dans de nouvelles machines et passent à l’industrialisation de leur production de pulls, cardigans, bonnets, écharpes…  Toujours avec leur ADN bien ancrée : une production à la demande, zéro invendu, zéro solde. Aujourd’hui, avec 17 employés et des machines innovantes qui tournent à plein régime, le succès est au rendez-vous ! Grandes marques et petits créateurs craquent pour leurs créations 100 % ‘’ Made in Roubaix’’. Tout a commencé sur les bancs de l’ENSAIT, où Sacha, Alexandre et Victor ont noué bien plus qu’une amitié… un idéal de vie Les Trois Tricoteurs @les3tricoteurs

Un Parpaing dans la marre de la surconsommation

Le Parpaing, initié par l’association ZERM, un collectif de jeunes architectes engagés dans la transition écologique, est un comptoir dédié à la récupération de matériaux provenant de chantiers de déconstruction. Romain Brière, cofondateur du projet, est convaincu que les déchets des uns sont des ressources pour d’autres. Actuellement, Le Parpaing occupe un espace de 800 m² chez Tissel, mais il prévoit une expansion pour atteindre 2 000 m². Cette croissance est motivée par une augmentation importante des matériaux récupérés : de quelques tonnes en 2022 à 100 tonnes en 2024. Que trouve-t-on dans les étals du comptoir et sur le site de vente ? Éviers, sièges en plastique, dalles, pierres, revêtements de sol… et même des pépites comme des lustres signés Henri Vian provenant de l’ancienne ambassade belge à Lille ou encore des luminaires du LaM en cours de rénovation. Parmi les clients du Parpaing, on compte des architectes, designers, particuliers, ainsi que le collectif lui-même, qui puise dans ses propres stocks pour ses projets, comme l’aménagement du Couvent des Clarisses, leur lieu de résidence. Avec l’envie de transmettre ses connaissances, Le Parpaing organise également des formations, édite des ouvrages, et accompagne la transition écologique des professionnels du bâtiment. Avec l’envie de transmettre ses connaissances, Le Parpaing organise également des formations, édite des ouvrages, et accompagne la transition écologique des professionnels du bâtiment. Le Parpaing @leparpaing.zerm

Dagoma : 10 ans à faire bonne impression

Dagoma, c’est avant tout, la rencontre entre Matthieu Régnier et Gauthier Vignon en poste à Shanghai en 2014. En travaillant sur un projet de vélo pliable, les deux ingénieurs découvrent l’impression 3D et, face à sa complexité et son coût élevé, décident de la rendre accessible à tous. Leur objectif : permettre à chacun de réparer, personnaliser et innover grâce à cette technologie. 10 ans plus tard, l’équipe de 17 personnes entourée du fondateur historique Matthieu Régnier et de son nouvel associé Mathieu Besème, fête une décennie d’engagement en faveur de l’économie circulaire. Là où l’obsolescence programmée nous pousse à jeter sans réfléchir, Dagoma ouvre une nouvelle voie : celle de la réparation par l’impression 3D. Depuis 2021, l’entreprise se lance dans la production d’imprimantes 3D professionnelles, offrant aux industriels la possibilité de créer prototypes et produits finis. En s’équipant d’une imprimante 3D, chacun devient concepteur, fabricant et consommateur de ses créations : aucun intermédiaire, aucun transport, aucun stock. A Tissel, la plus grande ferme d’Europe, imprime jour et nuit pour tous les secteurs d’avenir : médical, automobile ou aérospatiale. Mais ce n’est pas tout. L’entreprise utilise également des matériaux biosourcés comme le plastique à base d’amidon et a mis en place des filières de recyclage de ses déchets, affirmant ainsi son rôle dans la durabilité environnementale. En s’équipant d’une imprimante 3D, chacun devient concepteur, fabricant et consommateur de ses créations : aucun intermédiaire, aucun transport, aucun stock Dagoma @dagoma3d

Anti-Fashion Project : Réparer la mode et les humains sous toutes les coutures

Ce n’est pas un hasard si en quittant Marseille, Stéphanie Calvino s’est installée à Roubaix : ces deux villes géographiquement opposées partagent une même pulsation vibrante. Avec une passion inébranlable pour une mode responsable et décalée, la fondatrice de l’association de réinsertion par la mode, Anti-Fashion Project, a trouvé dans l’ancienne capitale du textile un terreau fertile pour mener son combat : celui d’un monde plus beau et plus inclusif. Femme engagée, Stéphanie Calvino a su rallier des partenaires de poids tels que LVMH, leboncoin et Veja. Ateliers de couture et d’upcycling, défilés, séances photo, master class, mais aussi stages chez des professionnels : le programme d’accompagnement est un véritable vecteur d’insertion, un révélateur de talent et un tremplin vers l’emploi pour les jeunes. Si la mission première de l’association est de réparer les humains, repenser la manière de consommer et de produire les vêtements fait aussi partie des enseignements. Désormais, Anti-Fashion Project s’attaque aussi à la réparation des chaussures, une étape supplémentaire dans la marche vers un monde plus durable. Si la mission première de l’association est de réparer les humains, repenser la manière de consommer et de produire les vêtements fait aussi partie des enseignements Anti fashion Project @anti_fashion_project

Des racines et des rêves

Théo Yossa a 20 ans et la maturité d’une vieille âme. Etudiant à l’EDHEC, le fondateur de l’association Le Carré bleu multiplie les projets créatifs et engagés. Roubaisien depuis ses 3 ans, Théo a fait de La Condition Publique sa maison. Avec le Labo 148, il s’est illustré dans la web-série « Des Racines et des Rêves », lancée avec France 3 Hauts-de-France en mars 2021. Le jeune auteur nous offre son slam écrit pour l’occasion. Un poème urbain qui rend hommage à ses racines africaines. Attention talent à suivre… Parce qu’on est né ici, mais que notre histoire a commencé ailleurs Que nos victoires résonnent aussi ailleurs Mais qu’elles soient ici aussi amères. Je le dis sciemment qu’on a pas que comme choix de carrière : footballeur ou Mc Hammer. Notre différence se dresse inconsciemment. On est des Français comme les autres On peut se vautrer comme réussir brillamment. Roubaix, au carrefour des cultures et des diasporas Je vois l’Afrique partout, sur les plates, sur les visages, sur les tissages, Ce type de métissage est ce qui m’emportera. Et plus petit, J’ai pris ma peur et regardé mon corps Toucher mes mains et serrer très fort les bras qui m’ont vu naître Sans doute en recherche de réconfort. Je comprenais pas comment la culture de mon père me rendait si différent, je ne voulais pas l’admettre. Se rendait-il compte de la douleur de la mère Quand ils ont comparé ma peau à la couleur de la merde Plus tard, Comme un gladiateur dans l’arène d’Athènes Rien ne pouvait m’atteindre. J’ai commencé à apprécier ma teinte et ma personne dans son ensemble. Période de l’adolescence, je reste avec ceux qui me ressemblent Ils appellent ça rassemblement communautaire mais je voyais ça une comme aubaine. Le sentiment d’être protégé des remarques De cette époque, j’en tire aucun remords. Elle m’a permis d’être qui je suis, de mener ma barque Un peu en retard, mais bien arrivé à bon port. Chers auditeurs, chères auditrices Le temps s’écoule, c’est indéniable. Mais par quel orifice ? Un jour, on m’a parlé de cette force qui venait de mes origines. Parti dans les bras du prédateur, j’avais peur que l’Afrique me voie comme son horrible fils. Instagram : Theo Yossa Web série sur labo148.com Crédit photo : Anaïs Gadeau – Ville de Roubaix