Parkour féminin – Les chemins de la liberté

Parkour59 organise du 17 au 19 juin 2022 à Roubaix le rassemblement national des traceuses « Women in Motion » dans le cadre du Festival international des Cultures urbaines à Roubaix URBX. La ville, une jungle masculine ? Rencontre avec Clémence, qui conjure le sort en conjuguant le parkour au féminin.

Avec grâce et souplesse, tel un chat, elle se meut dans le paysage urbain, prenant appui sur une rampe, sautant sur un bloc de béton ici, franchissant un muret là. Clémence maîtrise l’art du déplacement efficace en ville, une ville qu’elle apprend ainsi à regarder autrement, en se l’appropriant. « Je vois des obstacles à franchir partout, plaisante-t-elle, j’imagine des lignes (NDLR : enchaînements de « passements », de franchissements et/ou de sauts). Le parkour offre une possibilité de création incroyable, tu peux toujours t’amuser. »

Franchir les obstacles, reculer les limites

La ville comme terrain de jeu, territoire de toutes les acrobaties… ok, mais avec un cadre et une formation. L’association roubaisienne Parkour59, née en 2009, et installée à la Free’ch depuis 2016, est l’une des pionnières de la discipline en France, une référence dans les Hauts-de-France. Elle compte aujourd’hui 69 adhérentes sur 300 membres, dont 16 femmes de 18 ans et plus. « Chez les plus jeunes, on tend vers une plus grande mixité, se réjouit Clémence. Les parents inscrivent plus facilement leurs filles. Chez les adultes, on propose de combiner avec du crossfit. » En salle, les traceuses apprennent à bondir… et à bien se réceptionner. Le parkour requiert force, souplesse et coordination ; il permet de renouer avec son corps, de gagner en confiance et de surmonter ses peurs, son vertige par exemple. Du physique et du mental aussi.

« Le parkour offre une possibilité de création incroyable, tu peux toujours t’amuser. »
Clémence
Traceuse

Tracer c’est rater, chuter, se relever, essayer encore… pour finalement être récompensée. « A la différence des hommes, davantage dans la compétition, les femmes vont surtout s’auto-challenger, en recherchant la fluidité et l’esthétisme, expose Clémence. Chacune a sa propre manière de bouger. Une traceuse qui vient du hip-hop va être presque dans la chorégraphie. » D’ailleurs le « Freerun » permet des figures folles, telles que saltos avant, vrilles, etc.
Pour maîtriser la ligne parfaite, les traceuses travaillent dur en s’amusant, en salle mais aussi en extérieur. Les spots intéressants ? « Du côté de l’Eurotéléport et vers le parc Barbieux, répond Clémence. Tant que c’est bien stable. » Et d’ajouter : « En se réappropriant l’espace public, on apprend à y faire attention. » Esprit convivial de rigueur, respect de soi, des autres et de l’environnement.