La Visitation… un couvent dans le vent

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Le Couvent de la Visitation, dans le quartier de l’Hommelet, attendait une nouvelle vie depuis plus de 10 ans. Après le succès de la guiguette estivale et de l’exposition collaborative d’art urbain et contemporain, le Couvent s’est mis en hibernation… réveil prévu, après quelques mois de travaux vers juin 2022. Le lieu deviendra à partir de l’été 2022 un lieu de vie avec une halle gourmande, des rendez-vous festifs, une brasserie, et accueillera des commerces (tatoueurs, fripiers et boutiques éphémères)… Un lieu alternatif, « habité », que l’on est impatient de revoir bouillonner.

Le Couvent se situe à Roubaix, près du canal au 128 boulevard de Strasbourg.

Dame Castagne

Les lieux comme les personnes sont très souvent chargés d’histoires. Celles du Couvent de la Visitation et de sa directrice artistique, Julie Antoine, n’étaient pas forcément vouées à se croiser, mais le hasard (ou tout autre choses, chacun jugera…) en a décidé autrement. Rencontre avec celle qui veut redonner une âme à ce bâtiment longtemps abandonnée…

Issue d’une famille ouvrière, d’origine gitane, enfant turbulent, Julie a connu les « année galères« . Mais ses parents lui ont aussi permis de vivre très tôt ce qu’elle appelle « la Grande vie« , en accédant aux arts, à la culture, au sport…

Depuis le sud de la France où elle est née, en passant pas Bruxelles, Genève, Verviers… Julie s’est joué des frontières : géographiques et sociales, économiques et culturelles. La voici posée à Roubaix : « ma ville idéale, mélange de Berlin, Liège et Marseille. »

Maman célibataire très jeune (elle a désormais 4 enfants), cette ancienne boxeuse, ayant flirté parfois à l’adolescence avec la délinquance, a gagné son surnom de « Dame Castagne« . Elle se bat aujourd’hui pour ses projets roubaisiens : mélanger les populations, créer des passerelles entre les habitants du quartier aux origines multiples mais en partageant la même fierté roubaisienne.

J’aime les bizarres, les tordus, les écorchés…

Elle est aussi à la tête d’un studio créatif baptisé « VULGARITE NOBLE ». Mais qu’est-ce que la noblesse, selon elle ? Sans hésitation : « L’intégrité« . Et la vulgarité ? Éclat de rire : « MOI ! Mais attention : vulgaire vient du latin « vulgus », qui signifie « peuple »… cela n’a rien de péjoratif ! Et puis j’assume : j’aime les bizarres, les tordus, les écorchés…« 

En sortant du Couvent elle nous montre la maison actuelle des Sœurs de la Visitation : « Elles habitent en face… je les adore ! Elles sont entièrement dévouées aux pauvres et aux malades. au sein de l’Eglise, ce sont des rebelles, indépendantes… ».

Julie Antoine qui prend la relève de ces sœurs au Couvent : heureux hasard ?